Ahmed Ziad a vu son rêve devenir réalité. Avant de se rendre aux Etats-Unis, le réalisateur de «Real Premonition», dont la sortie nationale est prévue le 18 juillet, n’imaginait pas que sa vie allait prendre un tel tournant. Lorsqu’il s’est présenté pour la première fois au consulat des Etats-Unis pour une demande de visa, il croyait qu’il allait retourner bredouille. «Lorsqu’on m’a accordé le visa, je n’arrivais pas à le réaliser», déclare le cinéaste à ALM. Muni d’une seule et unique inscription à l’Université d’Huston, il obtient en 1981 son ticket d’entrée chez l’Oncle Sam. Aujourd’hui, 26 ans après, il ne sait toujours pas comment il a réussi à se rendre aussi facilement aux Etats-Unis. Mais il sait, par contre, dans quel but il a quitté sa ville natale, Casablanca, et fait ce voyage en survolant l’Atlantique. «Je suis parti dans l’objectif d’entreprendre des études de cinéma», souligne le réalisateur. Mais comme il n’est jamais facile de s’imposer et de s’adapter facilement dans un pays étranger, Ahmed Ziad a laissé faire le temps. Il laisse tomber son inscription à l’université d’Huston et préfère se rendre à Oklahoma City, là où il peut rencontrer des compatriotes. «A Oklahoma City, je savais que j’allais trouver des Marocains, ce qui me réconforterait», se rappelle t-il. Une fois à Oklahoma, il devait, tout d’abord, chercher un travail pour pouvoir subvenir à ses besoins : «Lorsque je suis parti, je possédais uniquement 300 dollars en poche. J’étais obligé de chercher un travail». Son premier emploi, c’était dans un restaurant. Ensuite, il a rejoint un groupe libanais de musique et interprétait quelques compositions de luth. Une activité qui a duré trois ans. Par la suite, direction la Floride. C’est là où il va rencontrer un responsable d’une fondation de cinéma nommée la FNPTA. «C’est une organisation qui aide les jeunes à démarrer dans le cinéma. J’ai vite fait de rejoindre cette structure», raconte Ahmed Ziad. C’est au sein de la FNPTA qu’il apprendra les ba-ba du métier et découvre Hollywood. Ecriture du scénario, montage, mixage, réalisation : tous les métiers du 7ème art seront explorés par Ahmed Ziad. En compagnie d’un groupe de réalisateurs en herbe, il va réaliser ses premières œuvres en groupe. C’est avec «Real Premonition» qu’il signe son entrée dans l’univers du long-métrage. Ce dernier a été sacré meilleur film au Festival de Floride aux Etats-Unis. Un opus d’action inspiré à la fois de la réalité marocaine et américaine et qui raconte l’histoire d’un jeune marocain, Samir, interprété par Charaf Ben Affan, qui tente d’émigrer aux Etats Unis par tous les moyens. Une fois son rêve réalisé, il essaie de s’adapter en travaillant et en suivant des cours d’anglais. Il se retrouve, après coup, piégé entre deux familles mafieuses en guerre et le FBI. Commence alors, pour lui, un cauchemar interminable. Le tournage de ce film, qui a nécessité un budget global de 950.000 dollars US, s’est déroulé au Maroc et aux Etats-Unis. Formé au théâtre à Casablanca, Ahmed Ziad se montre reconnaissant pour la Floride. Malgré le mauvais climat qui y règne, il trouve cette cité calme et charmante.