Les «chouwafate» à leur tour prétendent lire l’avenir dans du plomb fondu, et promettent le prince charmant, aux jeunes filles désespérées contre une somme d’argent ou de sacrifices de coqs noirs.
Ce lieu saint est devenu le coin préféré des adeptes de charlatanisme et de sorcellerie en tout genre. L’unique ruelle est bordée par une dizaine de petites pièces, aux portes ouvertes mais couvertes de voiles de couleurs multiples, Et ce n’est pas que des jeunes filles illettrées qui viennent solliciter le marabout, les femmes sont de différentes catégories sociales, on peut même croiser des bourgeoises qui demandent aux «chouwafate» de leur préparer un «hjab» ou du gri-gri pour se protéger des forces maléfiques ou de faire taire un mari trop autoritaire en lui lançant un sort.
Des pouvoirs surnaturels, que les charlatans prétendent détenir, à savoir trouver des maris riches et affectueux, tout le monde se demande comment peuvent-ils promettre richesse et mariage aux gens ? Alors qu’ils n’arrivent même pas à subvenir à leurs besoins vitaux, et de continuent à vivre dans une telle pauvreté voire dans un état déplorable.
Aux alentours de l’île, se trouvent différents marchands ambulants, tatoueuses de henné. Et des enfants qui demandent 10 DH pour vous faire traverser les personnes jusqu’à l’île.
Une appréhension soudaine se ressent à l’entrée du marabout, des dépouilles de coqs égorgés traînent sur les rochers, une odeur nauséabonde se propage. A noter qu’il n’y a ni eau ni électricité dans l’îlot. Donc pour avoir de l’eau encore faut-il se déplacer jusqu’à la terre ferme. Et pour avoir de l’électricité, les habitants de l’îlot se débrouillent avec des batteries qu’il faut régulièrement recharger. Sidi Abderrahmane a vécu au XIXème siècle mais son histoire est peu connue. Selon certains, cet homme originaire de Bagdad aurait échoué sur son île après une longue errance.
Pieux et solitaire, il aimait la mer, marchait toujours pieds nus parcourant les plages, contemplant l’océan et priant Dieu. Des gens venaient le voir de toutes parts ayant entendu parler de ses facultés extraordinaires. Ils cherchaient refuge, face aux difficultés de la vie. Ils y trouvent quiétude et soulagement. Sidi Abderrahmane aimait la nature, la simplicité, il n’aspirait pas au luxe, il aimait dormir à la belle étoile en symbiose avec la mer. Altruiste de nature, sa demeure était une maison d’accueil pour les pèlerins. Etant analphabète, cet amoureux de la mer se désolait de ne pouvoir retenir les versets coraniques. Il implorait Dieu à l’aide de sa flûte, un simple pipeau. Après sa mort, les visiteurs ont été de plus en plus nombreux et plusieurs maisons ont été construites sur l’îlot. Par Dahir du 12 mai 1951, le site de Sidi-Abderrahmane fut le premier site préhistorique du Maroc à faire l’objet d’un arrêté de classement. Il fut hélas mal protégé, et les travaux d’exploitation de la carrière se poursuivirent et le détruisirent en grande partie L’extension de la carrière Schneider mit successivement au jour plusieurs cavités aux noms évocateurs : grotte des Ours, grotte du Rhinocéros, grotte de l’Éléphant, grotte de la Gazelle, grotte du Cheval, Cap Chatelier. Mais les rapports entre archéologues et carriers s’étaient dégradés suite à la destruction du site initialement classé et le travail scientifique se faisait donc entre les excavatrices. Le marabout a même été visité par le défunt roi Mohammed V et a été sanctifié au temps du protectorat.
Le Maroc compte des milliers de marabouts à l’image de Sidi Abderrahmane malheureusement la plupart des personnes ne respectent pas ses lieux et se prêtent à des pratiques douteuses, qui sont à l’encontre de notre religion.