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Souvenirs de « Al-Tahrir » (32)

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Mon histoire avec un ouvrage
Le titre de cet ouvrage n’est pas de moi. Il est d’Abdelhamid Benbouziane Benchenhou, qui se présente lui-même comme étant un «super-traducteur», dénomination qui indiquait le grade suprême auquel on pouvait accéder au sein du corps des traducteurs -algériens, pour la plupart- du temps du Protectorat. Citoyens français, leur pays étant considéré comme partie intégrante du territoire de la République, les Algériens jouissaient en effet de la confiance des Français, qui les employaient comme traducteurs dans leurs colonies arabophones. En cette qualité, ils servaient d’intermédiaires entre l’ancien appareil makhzenénien -et avec lui la population indigène- d’une part, et les autorités coloniales et le gouvernement du Makhzen d’une autre.
Le traducteur Benchenhou composa donc son ouvrage afin, dit-il, qu’il servît de «référence pour les fonctionnaires éprouvant le besoin, dans l’exercice de leurs fonctions, d’une bonne connaissance du système marocain, et plus généralement pour les Marocains désireux de mieux connaître les lois de leur pays» ; un ouvrage où ils pourront «puiser des connaissances qui leur permettront d’en savoir davantage sur le Maroc ancien et actuel, le régime monarchique, le gouvernement marocain et ses compétences».
Mon histoire avec cet ouvrage remonte à 1952 –une année à peine après que ma conscience politique et patriotique eut commencé à se former et à s’épanouir. Le héros du jour était alors le général Juin, nommé Résident général par le gouvernement français, désireux, celui-ci, de mettre un terme aux activités du Mouvement national. Grâce à l’essor qu’avaient connu les villes du pays -en conséquence, notamment, du transfert au Maroc de capitaux français, suite à l’occupation de la France par l’Allemagne nazie- le Mouvement avait en effet vu ses rangs grossir par l’adhésion de nombreux ouvriers. Juin entamera donc en 1951 une violente campagne de répression contre les dirigeants et les cadres du Mouvement. Avec son successeur Guillaume, la campagne allait culminer, notamment après la déposition, puis l’exil -en1953- de feu Mohammed V.
J’avais à l’époque fait ma première année de collège (1951) à Oujda, avant de venir m’installer l’année suivante à Casablanca.
Ma conscience politique avait entre-temps pu éclore et se former, grâce au contact permanent avec mon père, et grâce aussi aux années –primaire et classe complémentaire- que j’avais passées au sein de l’école Al-Nahda al-Mohammadia de Figuig. Le discours patriotique était à l’époque – tant au niveau des bulletins et journaux que mon père rapportait à la maison, qu’à celui de l’école- un discours évidemment idéologique. Laudatif, il présentait le Maroc d’avant le Protectorat comme ayant été un pays fort, au gouvernement hautement organisé.

• Par Mohammed Abed al-Jabri

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