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Souvenirs de « Al-Tahrir » (35)

© D.R

Convoitises et vues occidentales sur le Maroc avant le protectorat
Après cette description –que nous avons résumée- du « système gouvernemental du Maroc avant le protectorat », l’auteur en arrive aux conditions qui, pour avoir prévalu au pays durant cette même époque, devaient conduire à la signature du traité instaurant le protectorat. Voici un résumé du long exposé qu’il fait à ce propos :
A mesure que le temps passait, les pressions exercées par les pays européens devenaient plus fortes, leurs convoitises plus enfiévrées. La crise prendra fin par l’accord du 8 avril 1904, en vertu duquel la Grande-Bretagne abandonnait le Maroc à la France, qui lui laissait en retour main libre en Egypte. Mais comme les trois autres puissances en présence -l’Espagne, l’Allemagne et la France- restaient toutes trois en lice, prétendant chacune à des droits sur le Maroc, le Sultan Moulay Abdelaziz finit par réclamer la tenue d’un congrès international. Il aura lieu à Algésiras, le 7 avril 1906, avec la participation de 13 Etats, qui conviendront de confier à la France et à l’Espagne le soin d’entraîner les indigènes marocains au maintien de l’ordre et à l’organisation des forces de police. Il sera également convenu de fonder une banque locale, la Banque makhzénienne, toutes ces dispositions n’ayant évidemment d’autre but que de faciliter et protéger le commerce sur le territoire marocain, et de permettre aux Européens d’y acquérir des terres, notamment dans les ports les plus actifs à l’époque : Asilah, Ksar et Azemmour.
Le 4 novembre 1911, l’Allemagne et la France mirent fin à leur différend en signant un accord en vertu duquel la première reconnaissait à sa rivale des droits sur le Maroc. La France avait d’ailleurs, depuis 1907 déjà, entrepris de s’intégrer dans les affaires du pays, en fomentant soulèvements et dissidences parmi les tribus de l’Est, pour intervenir ensuite sous prétexte de rétablir l’ordre dans ces territoires limitrophes de sa colonie algérienne. Lyautey entreprendra ainsi des actions à Oujda et dans la région du Moulouya, territoires qui seront occupés de fait dès 1910, la région de Chaouia étant, elle, aux mains des Français depuis 1908.
Suite à ces développements, Abdelhafid, frère du Sultan Abdelaziz, s’«insurgeant» contre lui, se fait prêter serment d’allégeance par les habitants de Marrakech, région où il occupait les fonctions de représentant du Roi. Fort du soutien des tribus des Glaoua, des Abda, des Doukkala et des Réhamana, il marche sur Fès. A Chaouia, ses troupes se heurtent à l’armée d’Abdelaziz. Défait, ce dernier cherche refuge auprès de l’armée française, tandis qui Abdelahafid continue sa marche victorieuse sur la capitale, où il ne tarde pas à entrer, pour se faire proclamer officiellement à la tête de l’Etat. C’était en 1908.
Mais n’ayant aucune connaissance de l’art du gouvernement, il ne tarde pas à s’aliéner les tribus environnantes, qui se révoltent, l’obligeant à son tour à demander la protection des armées françaises campant à proximité, dans la vallée du Moulouya, sous le commandement de Lyautey, qui n’a alors plus qu’à tendre la main pour s’emparer de Fès. Moulay Abdelhafid signera le 30 mars 1912, avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Regnault, le traité du protectorat ; Lyautey sera nommé Résident général au Maroc. Regrettant son geste, Moulay Abdelhafid abdique, en août 1912, en faveur de son frère Moulay Youssef. Ce dernier restera encore une année à Marrakech, avant de s’installer en 1913 à Rabat, où il élira définitivement domicile.

5- Le traité de protectorat
Le traité du protectorat signé entre la France et le Maroc se compose d’un préambule, suivi de neuf articles : Article premier «Le gouvernement de la République française et Sa Majesté le Sultan sont d’accord pour instituer au Maroc un nouveau régime comportant les réformes administratives, judiciaires, scolaires, économiques, financières et militaires que le gouvernement français jugera utile d’introduire sur le territoire marocain. Ce régime sauvegardera la situation religieuse, le respect et le prestige traditionnel du Sultan, l’exercice de la religion musulmane et des institutions religieuses, notamment de celles des Habous. Il comportera l’organisation d’un Makhzen chérifien réformé.
Le gouvernement de la République se concertera avec le gouvernement espagnol au sujet des intérêts que ce gouvernement tient de sa position géographique et de ses possessions territoriales sur la côte marocaine.
De même, la ville de Tanger grdera le caractère spécial qui lui a été reconnu et qui déterminera son organisation municipale.”…

• Par Mohammed Abed al-Jabri

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