Cet encadrement des camps comprenait des agents d’autorité et des auxiliaires, des médecins, des infirmiers et des secouristes, des spécialistes et des agents de l’hygiène, des assistantes sociales, des agents de la protection civile, divers techniciens et des morchides. Il était complété par des éléments sélectionnés parmi les marcheurs. La moyenne générale pour l’encadrement de base comprenait :
– 1 caïd et 3 auxiliaires pour 1000 marcheurs.
– 1 médecin et 6 infirmiers pour 5 000 marcheurs.
Les autres composantes variaient en nombre suivant le volume de chaque camp et suivant les moyens en personnel dont pouvaient disposer les préfectures et les provinces d’origine des marcheurs.
D’autre part, les centres de santé et hôpitaux de Tarfaya, Tan-Tan, Guelmim et Bouizakarne ont été transformés en établissements hospitaliers multidisciplinaires avec équipements variés et médecins spécialisés.
De nombreux postes de secours du Croissant Rouge marocain jalonnaient les routes menant au Sud ; d’autres complétaient le dispositif médical mis en place dans les campements. Toutes ces différentes structures pouvaient paraître insuffisantes devant la marée humaine que formaient les 350000 volontaires et devant la multitude de problèmes auxquels cette marée aurait pu donner lieu, n’eût été la mobilisation des marcheurs et de l’encadrement, leur foi, leur abnégation et leur sens du sacrifice. «Tu administres ainsi la preuve une nouvelle fois, cher peuple, de la capacité de te dépenser, sans limite aucune, corps, âmes et biens. Pour ta patire tu sais sacrifier spontanément jusqu’au confort d’être dans ton foyer».
Certes, l’encadrement humain a joué un rôle important dans le déplacement des 350 000 marcheurs des différentes régions du Royaume jusqu’au sud du pays et dans leur retour; mais le rôle du soutien logistique a été déterminant dans la réussite de la gigantesque opération.
Ce soutien logistique est à mettre au compte du peuple marocain tout entier, dont aucun membre n’a pas hésité un seul instant à répondre spontanément et avec ferveur à l’appel de son Souverain. Ceux qui n’ont pas pu prendre part physiquement à la marche de la libération ont tenu à y apporter leur contribution matérielle, même symbolique, pour marquer leur présence à la libération du Sahara et au parachèvement de l’intégrité territoriale nationale. Avant de donner quelques exemples qui illustreront la contribution matérielle apportée par les citoyens, voici un aperçu sur les moyens matériels mobilisés au service de la Marche Verte par l’administration. La Marche Verte ou «Opération Fath» a mis à contribution les moyens de transports nationaux, terrestres, ferroviaires, aériens et maritimes.
L’enthousiasme, la foi et la ténacité avec lesquels les cadres et personnels de chacun de ces secteurs se sont dépensés ont permis de surmonter toutes les difficultés et de pallier les insuffisances.
Le transport routier a été le premier à démarrer dans le cadre de la mise en œuvre de la Marche Verte.
En effet, avant le départ de la Marche, des centaines de camions de l’Office national des transports (ONT) ont commencé à charger des marchandises à partir de Casablanca, cœur économique et commercial du pays, et à partir d’autres grands centres, pour aller décharger à Tarfaya et Tan-Tan. 300 véhicules ont ainsi roulé jour et nuit pendant près de trois semaines entre l’intérieur du royaume et les centres de Tan-Tan et de Tarfaya.
• D’après «Les documents du Sahara»