Tous ces hommes, «sous-officiers» de par leur grade d’incorporation, chacun dans sa spécialisté, ont constitué l’ossature de cette armée de l’air marocaine naissante .
Sans eux rien n’aurait été possible.
Avec eux tout était atteignable !
Le recrutement «élèvés officiers» pour l’année 1957 avait été extrêmement restreint. Malgré des efforts louables , le CDT Aumont n’avait pu recruter au titre du 1er escadron aérien des FAR que «trois» élèves officiers :
Un E.O. pilote : Laambari
Deux E.O. mécaniciens : Baïnouti et Rahhou Lambari devait intégrer l’école de l’air, recrutement direct.
Baïnpouti et Rahhou devaient intégrer l’ecole militaire de l’air (EMA ), recrutement indirect.
P.S. : un grand «malheur» en 1958 :
l’E.O. laambari se tuera au cours d’une mission solo sur avion à réaction, Fouga Magister cm 170, à Salon de Provence.
Lambari était un très bel homme, très grand et très fort. Ses résultats à l’école de l’air étaient jugés très satisfaisants . Sa mort a été une grande perte pour nous tous, à l’époque.
Les élèves-officiers Baïnouti et Rahhou recevront en fin de deuxième année des EMA un diplôme d’officier mécanicien:
Baïnouti : spécialité «réacteur»
Rahhou : spécialité «armement».
Mais revenons au 1er escadron aérien des FAR , à la base de Rabat-ville , en avril 1960. Revenons à ce tour du propriétaire en compagnie du commandant Aumont et du lieutenant Boubker Skiredj. Ma première impression était «positive» . Le commandant Aumont se tourna vers moi et me dit : «allons au P.C., j’aimerai vous parler à titre personnel». Au P.C. nous étions seuls: lui et moi . «Bouziane, vous êtes le premier officier PN , issu de l’école de l’air , qui rentre au Maroc et à l’escadron aérien , avec toutes les qualifications requises pour un commandement officiel. « Je vous propose le commandement en second du 1er escadron aérien des FAR. Qu’en dites vous ?
Je pris quelques secondes de réflexion. Mais ces quelques secondes me permirent d’analyser très vite les préceptes salutaires sur lesquels, nous , les douze officiers aviateurs diplômés de l’école de l’air de Salon de Provence, avions planifié notre vie future au sein des forces armées royales .
Nous nous proposions, le moment venu, de soumettre à SAR le Prince héritier Moulay El Hassan, chef d’Etat-Major des FAR, un «projet» initial d’organisation de l’aviation des FAR. Ce projet comporterait : Un bureau air au sein de l’Etat-Major général des FAR. Ce «bureau air » aurait eu pour mission de coordonner les actions et responsabilités des différents commandants des bases aériennes dans les domaines opérationnel et technique .
La gestion administrative des bases aériennes restant toujours du ressort de l’Etat-Major général des FAR .
Cette mission de coordination pourrait être confiée à ce que nous aurions appelé le chef du «6ème bureau air». Nous destinions le lieutenant Kabbaj, major de la promotion des aviateurs marocains, à cette fonction. Le commandement des bases aeriennes devra être réservé à un officier aviateur «pilote» : Dans cette catégorie d’«officiers pilotes confirmés», je me plaçais en «tete de liste» de tous mes camarades. Un officier navigateur, basier, mécanicien ou télémécanicien ne pouvait pas prétendre au commandement d’une base aérienne. Ces quelques secondes de réflexion me permirent de donner au commandant Aumont une réponse qui ne risquait pas d’être désavouée par mes camarades de promotion aviateurs : «mon commandant, j’accepte avec plaisir d’assumer , à vos côtés, les fonctions honorables de commandant en second du 1er escadron aérien des FAR».
Le commandant Aumont me répondit: «alors qu’il en soit ainsi !»
Une proposition de prise de « fonctions» fut rédigée par l’adjudant-chef Mutel, chef du secrétariat commandement de l’escadron aérien , signée par le commandant Aumont et portée par courrier spécial au 1er bureau de l’Etat-Major général des FAR .
Par le Colonel Abdeslam Bouziane