Le commandant Aumont y inscrivit un avis très favorable. Et le sous-lieutenant Abaroudi se trouva, comme par enchantement, devenu le premier aviateur à être détaché à la Marine royale. Il intégrera «l’école navale» à Brest, en France, et sortira major de sa promotion.
A son retour au Maroc, SM le Roi Hassan II le nommera « commandant de la Marine royale ». Un avenir invraisemblable et une carrière des plus incroyables !!! Mais quelle gloire personnelle pour cette « mère courage » Lalla Chmouche !!! : une véritable artiste et un modèle à suivre dans l’éducation d’un enfant marocain. Avril 1960, c’était aussi le retour des stages de spécialisation de certains officiers aviateurs de l’école de l’air (E.A. ) et de l’école militaire de l’air (E.M.A. ) : Lt Ahmed Belhoucine :
officier pilote diplômé de l’école de l’air (E.A.) spécialisation hélicoptère (Alouette II )
Ecole de Chambéry : Savoie – France (16-11-59 au 20-4-60)
Lt Mohammed Ghaouti : officier mécanicien (EMA)
Lt Abdelouahid Ben Saïd : officier télémécanicien (EMA)
Lt Kaddour Terhzaz : officier navigateur (E.A. + Avord)
Lt Badreddine Khatib : officier aviateur (E.A.)
Lt Brahim Aguizoul : officier pilote (E.A. + Avord)
Les lieutenants : Mohammed Kabbaj (E.A. Chasse ) : Abdellah Bamaarouf (E.A. Chasse ) : Abdellah Amar (E.A. Chasse )
Tous trois diplômés de l’école de l’air de Salon de Provence, et brevetés pilotes de chasse à l’école de Meknès, «ils» suivaient une transformation «opérationnelle» à la 8ème escadre de chasse à Salé, sur avion «Mystére IV».
N.B.: le fait que nos trois camarades pilotes de chasse aient «goûté», un moment, au pilotage sur «Mystère IV», un appareil à réaction moderne, va changer, dans les mois qui suivront, le cours de l’histoire de l’aviation des FAR. La décision portant ma nomination aux fonctions de commandant en second de l’escadron aérien m’ouvrait droit à l’obtention d’un logement domanial à Rabat. J’en parle au commandant Aumont, qui me dit : «Venez avec moi. Nous allons à l’Etat-Major général, au bureau du genie». Au bureau du génie de l’EMG-FAR , nous trouvons le lieutenant M’barek Nouri, un ancien du collège Moulay Youssef et un véritable ami, depuis 1953. M’barek était un «superbe» officier du génie: il était sorti major de sa promotion de l’école du génie à Versailles. Des années plus tard, quand la vieille garde, issue des bataillons de l’armée française d’Indochine , se sera sabordée , SM le Roi Hassan II fera appel à M’barek Nouri, officier de la promotion Mohammed V, et le nommera « ispecteur du Genie».
M’barek a continué à habiter , pendant toute sa carrière d’officier d’active, la très simple villa de l’OCLM (Office chérifien des logements militaires), qui lui avait été affectée par l’EMG-FAR à son retour de stage de Versailles. Aujourd’hui, ses successeurs, oh! Combien galonnés, habitent de merveilleux petits «palais » qu’ils ont construits grâce à l’aide que la «grande muette» a si généreusement mis à leur disposition.
S’adressant au lieutenant Nouri, le commandant Aumont lui dit: «Bouziane vient de recevoir sa première décision de prise de fonction à l’escadron aérien. Il souhaite s’installer à Rabat, avec toute sa famille , qui se trouve actuellement à Tanger». Nouri était un homme bon , généreux et direct. Il tira du tiroir, d’un meuble placé juste derrière lui , trois (3) dossiers de logements du domaine et les posa sur la table , face au commandant Aumont : «A vous de choisir».
Nous parcourûmes les trois dossiers, puis je dis au commandant Aumont :
«s’il vous plaît , choisissez pour moi: je ne connais pas assez bien Rabat, et encore moins l’Agdal».
Aumont choisit : « je pense que cette villa-ci , située 6 rue des trois frères Gonthier à l’Agdal , vous conviendra parfaitement, à vous et votre famille.
«Par ailleurs vous aurez des voisins sympathiques comme le lieutenant Boubker Skiredj, les lieutenants Mohammed Kabbaj et Abdelhaq Fadiri ne seront pas très loin de vous.
le Colonel Abdeslam Bouziane