Je suis nommé par SM le Roi Hassan II, Chef Suprême et chef d’Etat- Major des FAR , attaché militaire auprès de l’ambassade du Maroc à Washington D.C. aux U.S.A., à compter du 1er mai 1967. Mon nom est «Abdeslam Bouziane». Mon grade d’officier était celui de «commandant»
S.E. Monsieur Ahmed Osman venait, lui aussi, de prendre ses nouvelles fonctions d’ambassadeur de SM le Roi à Washington D.C. début mai 1967.
Fin mai 1967, nous étions à peine installés à Washington, et voilà que le général Driss Ben Omar, major – général des Forces armées royales, arrive en visite officielle aux USA, à la tête d’une importante délégation d’officiers des FAR, dont le ltc. Bougrine, le CDT. Loubaris, le CDT Lyoussi, et même un aviateur le CDT. Bamaarouf.
Satisfait de sa spacieuse et confortable «suite» à l’hôtel Hilton , réservée par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, le général Driss Ben Omar m’appela et, avec un grand sourire amical, m’accrocha les nouveaux gallons de «lieutenant – colonel», à «titre fictif», dont SM le Roi Hassan II venait de me gratifier : Un signe d’encouragement personnel et de revalorisation de la difficile et délicate mission de l’attaché militaire marocain aux USA. La guerre des six jours éclata au Moyen-Orient le 6 juin 1967, conduisant à un embargo total sur les ventes d’armes américaines vers cette région du globe et donc vers le Maroc .
De ce fait, la mission militaire du général Driss Ben Omar , planifiée à la hâte par l’ambassade des USA à Rabat, ne pouvait aboutir qu’à un véritable échec pour la délégation marocaine.
Mais cela n’a pas empêché les diplomates marocains aux USA de continuer à développer leurs contacts avec les autorités américaines et à «lobbyer» pour leur pays, le Maroc , avec les maigres moyens de soutien mis à leur disposition. La mission de l’attaché militaire marocain à Washington était, quant à elle, «nette, claire , précise et transparente».
C’était SM le Roi Hassan II qui l’avait ainsi définie : « priorité de réalisation : Escadron de chasse ( F-5 )
Groupe de transport ( C-130 )
Hélicoptères «Bell » ( UH- 1h )
Escadron d’appui ( OV 10A Bronco)
Radar : GCA, approche ou «DAT»
«politique d’assistance militaire à rechercher : Donnation à titre gratuit par USA : «80 %»
Crédit à long terme : «20%» – intérêt réduit.
(A l’exemple du 1er escadron de F-5 livré au Maroc en 1965 )
Point important : « le Maroc veut traiter directement avec le gouvernement des USA , sans Intermédiaire aucun».
En mai 1967 le général Medbouh était à Washington D.C.
Le général était malade : problème cardiaque sérieux et SM le roi Hassan II l’avait envoyé aux USA pour se soigner.C’est «moi» qui obtins l’accord et le soutien du Pentagone pour son admission, en qualité de malade interne, à l’hopital militaire de Walter Reed à Washington D.C. Le général Medbouh, grâce à moi, était devenu le patient privilégié des médecins militaires américains suivants : médecins colonels : Parmley et Hall.
Médecins lieutenant- colonels : Sarre et Cazalle. Quand le général Medbouh regagna le Maroc, en excellente forme, il m’écrivit une lettre personnelle, datée du «20 juillet 1967», dans laquelle il me disait: «Mon cher Bouziane, je suis arrivé à Rabat le mardi 18 juillet après avoir effectué une très bonne traversée et séjourné à Paris une semaine environ j’ai tenu à vous écrire aussitôt pour vous exprimer mes profonds remerciements pour cet empressement avec lequel vous vous êtes occupé des différents problèmes créés par mon séjour aux Etats- Unis, séjour qui m’a permis une fois encore de remarquer avec beaucoup de satisfaction vos nombreuses qualités indéniables d’officier digne de représenter notre armée auprès d’un pays aussi important que les Etats- Unis». Le Général continue sa lettre comme suit : « Par ailleurs -, je pense à toutes les questions de service que nous avons soulevées ensemble , et dès que possible je prendrai contact avec les responsables en vue de leur trouver les solutions adéquates.
Mémoires du colonel Abdeslam Bouziane