Le général de la Cheneliere avait , dès 1956, réussi à nous céder les matériels aériens suivants :
Neuf (9) avions école d’entraînement Morane-Saulnier MS 733.
Cinq (5) avions de liaison Max Holste broussard MH 1521.
Un (1) hélicoptère Alouette II.
Plus tard, grâce à l’aide de Son Altesse le Prince héritier, nous avons pu obtenir de la compagnie Air Atlas, l’actuelle Royale Air Maroc, la cession d’un avion de transport bimoteurs Douglas DC-3 , dans des conditions très favorables .
Tout le personnel français coopérant porte l’uniforme des FAR et est pris en charge par la Défense nationale marocaine :
Pilotes de transport :
CNE conseil, CNE Hartmann, CNE Rouxel
Pilote d’hélicoptère : CNE Chaffaut
Navigateur : CNE Pillard
Mécanicien : CDT Tesson
Officier d’administration : CNE Aurillard
Mécanicien navigant : adjudant-chef Druge
Chef de secrétariat : adjudant-chef Mutel
Et j’en passe, bien sûr …
Il y a une autre unité aérienne, stationnée sur la base, mais qui ne relève pas des FAR, je veux parler de l’aéro-club de Rabat .
Il occupe la partie extrême sud-ouest de la base, de l’autre côté de la piste 01 .
L’aéro-club est dirigé par monsieur Meuleux .
Il dispose des avions suivants :
– Un Beechcraft Bonanza modèle 35 (1 p + 5 pax)
– Deux bimoteurs de liaison ( Beechcraft)
– un bi-réacteurs Morane-Saulnier (1 p +3 pax )
Le chef-pilote de l’aéro-club s’appelle Mr Bif.
Le capitaine Chaffaut est le pilote attitré du Morane-Saulnier .
SAR le Prince Moulay El Hassan les apprécie tous les deux comme pilotes: grâce à Bif et à Chaffaut, le Prince aurait même déjà appris à piloter lui-même. Nous en parlerons plus tard .
Et maintenant allons faire le tour de la maison.
Nous avions commencé notre tour par les moyens généraux et la compagnie de garde de l’escadron .
Le bureau du chef : le lieutenant Boubker Skiredj .
Le lieutenant Skiredj était l’homme le plus sympathique de la promotion «le Cong» de l’école de l’air. Tout le monde l’adorait et l’aimait .
Quand il me vit rentrer dans son bureau il sauta de joie et cria : «enfin te
voilà !», et nous nous embrassâmes devant le commandant Aumont .
Skiredj me parla de son travail dont il était satisfait, de ses relations avec les officiers coopérants dont il disait beaucoup de bien .
Quelque chose le gênait : C’était la présence de camarades sous-lieutenants aviateurs comme «nous», issus des écoles de la zone nord, qui avaient fait toutes leurs études en espagnol , qui avaient passé une année entière d’études à l’académie de l’air de San Javier , en Espagne, qui n’avaient pas pu continuer leur spécialisation pilote, mécanicien ou autre, et étaient là, à l’escadron, en «attente». Je répondis :«Boubker, patientes un peu, on s’en occupera, très bientôt».
En vérité je ne les connaissais pas tous, ces sous-lieutenants de la zone nord, mais certains étaient des amis de longue date, des amis de ma ville natale, Tanger, des amis qui avaient grandi comme moi, au Marshan ou à Dar El Baroud, qui comme moi, avaient joué au «foot» sur le sable mouillé de la merveilleuse plage de la baie du détroit.
Ils avaient pour noms :
Abdelmoumen Saadi (alias hadj M’fedal)
Driss Abaroudi
Abderrahman Lahssissen …
Comme nous , au lendemain de l’indépendance de notre pays , ils avaient tous répondu «présents» à l’appel de S.M. le Roi MohammedV, et étaient venus l’aider à créer l’armée nationale, du Maroc libre.
Une différence toutefois entre eux, les candidats du nord, et nous, les candidats du sud : c’est que leur lieu d’engagement n’était pas rabat, mais Tetouane, dans le nord .
Là était le hasard, et là était la différence!
Par le Colonel Abdeslam Bouziane