Le lieutenant Skiredj se joignit à nous pour le tour du propriétaire :
Nous visitâmes les OPS de l’escadron pilotes, la salle de repos du personnel navigant , le bureau des services techniques , le grand hangar de maintenance avions , et chaque fois le commandant Aumont m’introduisait aux militaires coopérants français, dont je connaissais bon nombre, et que je saluais avec plaisir.
Sur le parking, éloignés des aéronefs de l’armée de l’air française étaient exposés nos Moranes 733 , nos broussards MH 1521, notre unique hélicoptère Alouette II et notre vénérable avion Douglas DC- 3, portant la légendaire immatriculation : «CNA LA» .
La porte était ouverte, l’escalier amovible était accroché à l’avion : je monte à bord.
Cet avion je le connaissais depuis un certain temps.
En fait je le connaissais depuis que j’étais revenu de Toulouse – Franzal et de mon stage STT au CIET . Ma mission au Maroc alors, était d’effectuer et d’homologuer sur DC-3 / C-47 , un nombre d’heures de vol en qualité de «Co – pilote », bien déterminées avant de retourner à Toulouse pour le stage SQT de qualification transport .
J’avais donc eu déjà la chance de voler sur le « CNA LA » avec des commandants de bord comme Aumont, ou Hartmann .
J’avais déjà eu la chance d’avoir pour mécanicien navigant l’adjudant – chef Druge, un vétéran de l’aéronautique militaire !
Aujourd’hui je remplit enfin toutes les qualifications pour voler sur le «CNA LA» en qualité de premier pilote , commandant de bord, responsable de mon Aeronef immatriculé au
Maroc :
Une fascinante et merveilleuse carrière d’aviateur s’ouvrait devant «moi» .
Et là je dois m’arrêter pour témoigner et rendre hommage, ici, à un officier français coopérant qui a rempli avec honnêteté et efficacité la mission première que lui avait confiée SAR le Prince héritier Moulay El Hassan, chef d’Etat-Major des FAR: «formation du personnel sous – officier» «specialiste de l’aviation des FAR».
Cet officier c’était le commandant Aumont , CDT le 1er escadron aérien des FAR.
Aumont avait la confiance des Marocains et avait surtout le soutien conceptuel et technique de toute l’armée de l’air française stationnée encore au Maroc :
La base aérienne «française» de Marrakech recevra tout le personnel sous-officier PN marocain, pilote, navigateur et radio navigateur, dont elle assurera la «formation élémentaire» .
La base aérienne de Rochefort (France) assurera la «formation élémentaire» et «supérieure» des élèves sous-officiers mécaniciens marocains : avion , moteur équipements, électricité …
La formation «supérieure» des sous-officiers PN se fera , pour le personnel pilote orienté chasse , à la base aérienne «française» de Meknès où était encore installée l’école de chasse , et à la base aérienne d’Avord en France , pour le personnel orienté pilote bimoteur, navigateur ou radio navigateur .
En avril 1960, «les sous-officiers PN», brevetés pilotes avaient pour noms :
Pilotes bimoteurs : Ramdani, Lemzouri, Drissi, El Habachi, Barouki…
Pilote d’hélicoptère : Hamzaoui
Navigateur : El Mouch …
Les élèves sous-officiers «pilotes de chasse» étaient encore en formation à la base aérienne «française» de Meknès où était basée l’école de chasse.
Après l’obtention de leur qualification supérieure, ils rejoindront la 8ème escadre de chasse de Salé pour y suivre une formation opérationnelle sur avion mystère IV.
Les «sous-officiers mécaniciens», brevetés élémentaires, diplômés spécialistes, avaient alors pour noms :
Bensaid, Badr, Bouanane, Choufani,
Abdelmoumen…
Par le Colonel Abdeslam Bouziane