«Le festival gnaoua et musiques du monde incarne l’ouverture du Maroc moderne et démocratique sur les différentes cultures», a indiqué la ministre de la Culture Touria Jabrane, s’exprimant a l’occasion du coup d’envoi du festival jeudi 26 juin à la scène Moulay Hassan en présence de plusieurs personnalités du monde de l’art, de la culture et de la politique. Pour sa part, la présidente du conseil municipal d’Essaouira, Asma Chaâbi a mis en avant l’impact social et économique, bénéfiques de cet événement sur la région. Ainsi c’est avec le groupe marrakchi Baalil qu’a été donné le ton de cette 11ème édition du festival, avant d’être rejoint sur scène par la troupe coréenne Samulnori Molgae qui a été longuement applaudie par les milliers de personnes présentes de la place Moulay Hassan. La fusion entre les deux troupes était l’un des moments forts de cette soirée: un spectacle où s’affirmaient le langage universel d’une musique gnaoua qui prône la tolérance et le dialogue des cultures. Le festival a également été marqué par une parade qui a réuni un grand nombre de groupes de musique traditionnelle (gnaoua, h’madcha, …), et par une série de concerts animés notamment par les maâlems Saïd El Bourqui et Rachid Fadli (scène place El Kheima), les maâlems Allal Soudani et Najib Gbani (marché aux grains), le trio Joubran (Dar Souiri), Haddarates et Maâlem Ahmed Bakbou (zaouia des gnaouas) et le groupe Bana de Marrakech et maâlem Mohamed Kouyou (scène Bab Doukkala). Durant 4 jours, charmés, les spectateurs comme les musiciens invités à Essaouira ont célébré le patrimoine et la spiritualité des gnaoua du Maroc et les rencontres musicales. Dix lieux de concerts parmi lesquels la moitié a été consacrée à des lilas et concerts 100% gnaoui. Les scènes du festival ont été endiablées par les rythmes d’artistes nationaux et internationaux les plus réputés. Parmi ces derniers, le saxophoniste américain Wayne Shorter, une légende du jazz qui a animé un concert exceptionnel le vendredi 27 juin à 22 heures dans le cadre de la place Moulay Hassan. Accompagné du pianiste Danilo Perez, du contrebassiste John Patitucci et du batteur Brian Blade, Wayne Shorter a fait partager au public d’Essaouira le jazz dans sa plus belle expression. Saxophoniste, ténor, soprano, compositeur et arrangeur, le musicien né en 1933 a côtoyé et travaillé avec les plus grands: Miles Davis, Herbie Hancock, Marcus Miller… par ailleurs, le Festival a fait le pont entre cette génération mythique des jazzmen représentée par Wayne Shorter et les talents de la scène actuelle, incarnée par le trompettiste libanais Ibrahim Maalouf, Mohamed Derouich ou Franck Vaillant. Jonglant à merveille entre le jazz, la pop ou encore le blues africain, ces musiciens de génie, accompagnés par le pianiste norvégien, Jon Balke, ont invité l’audience à un concert en fusion avec le grand maâlem Omar Hayat vendredi 27 juin à la scène Moulay Hassan. Autre grand nom du festival, Kymani Marley a enflammé la scène Bab Marrakech samedi 28 juin dans un concert haut en couleur. Son style est unique. Il allie culture hip hop et raeggae véhiculant les valeurs que son père chantait : amour, paix, respect et unité. «J’ai été envoûté par cette ville d’Essaouira et ce festival qui prône les mêmes valeurs qui sont les miennes», avait-il déclaré lors d’une conférence de presse.
D’autres musiciens de renom sont venus mêler leurs notes jazzy aux rythmes des guembris et crotales de leurs hôtes gnaoua et ont investi le studio à ciel ouvert qu’est devenue Essaouira durant quatre jours, perpétuant la magie des rencontres et l’esprit d’ouverture du Festival qui dure depuis 11 ans.