L’histoire date d’il y a bientôt deux semaines dans le département du Cher (France) et relève plutôt de l’inimaginable : il est vingt heures passées, lorsqu’un automobiliste de 30 ans est en route vers chez lui au volant de sa Renault Vel Satis (3 l dCi boîte auto).
Voulant dépasser un poids lourd, il accélère, mais constate progressivement que son moteur s’emballe tout seul. Du coup, il se retrouve obligé de rouler à 190km/h, pendant presque une heure, sur environ 150 km. Mettant en cause la défaillance électronique de son régulateur de vitesse, qu’il prétend s’être bloqué (alors qu’il l’avait verrouillé à 130 km/h), il affirme qu’il n’avait plus le contrôle de son auto, puisqu’il ne pouvait ni freiner, ni changer de rapport, ni couper le contact, (la Vels Satis démarrant par carte). Quel a été l’épilogue de cette course folle ? Effrayé, le conducteur utilise alors son téléphone portable pour alerter la gendarmerie, qui intervient aussitôt pour arrêter la circulation tout le long de cette autoroute qui mène à Clermont-Ferrand et aux alentours d’une station de péage. Mais à 20 km de ce poste dont toutes les barrières ont été préalablement ouvertes par sécurité, le conducteur parvient finalement et curieusement à immobiliser le véhicule ! Comment ? «J’ai écrasé le frein le plus que je pouvais, j’ai appuyé à fond et la voiture s’est arrêtée», a-t-il déclaré juste après et dans un état de choc.
Que s’est-il réellement passé ? Si la gendarmerie n’a pas mis en doute les propos du conducteur, Renault, autant que la presse automobile spécialisée (française et belge), reste dubitatif quant à la véracité de toute cette histoire. Comment le conducteur n’a rien pu faire ? pourquoi n’a t-il pas usé du frein de parking même s’il est électronique ? Pourquoi n’a-t-il pas tenté de mettre le levier de la boîte automatique sur la position «N» (point mort) ? De plus, s’il avait réglé son régulateur de vitesse à 130 km/h, pourquoi ce dernier continué à gérer le moteur, alors que théoriquement, il se déverrouille automatiquement lorsqu’on appuie sur l’accélérateur ? Autant de questions qui restent sans réponse, mais, pas pour longtemps. Un premier examen n’a révélé aucun dysfonctionnement sur la totalité des fonctions du véhicule, tant électroniques que mécaniques et hydrauliques. Mais par souci de transparence, Renault a transporté le véhicule dans son Technocentre (centre de recherches et de développement à Guyancourt), pour y être examiné par un expert indépendant assermenté auprès des tribunaux, sous l’oeil attentif d’un huissier de justice.
Suite à cette expertise et étant confiant quant à la fiabilité de tous les organes de la Vel Satis en question, Renault a décidé d’intenter un procès en référé contre l’automobiliste prétendu victime dans cette affaire. Cette action en justice conduira notamment à une expertise contradictoire et le tribunal de grande instance de Bourges devra statuer cette semaine.Quoi qu’il en soit, le constructeur Renault reste préoccupé par l’impact de cette affaire sur son image de marque, d’autant plus qu’il a dû batailler pendant des années pour se faire une réputation en matière de sécurité (active et passive). Une réputation des plus flatteuses. Affaire à suivre…