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«BMW Fahrer-Training» : 30 ans de bonne conduite

© D.R

«Bienvenu en 1977 !», c’est par cette phrase qu’un certain Rauno Aaltonen accueille les journalistes en cette matinée du 16 mai 2007. Peau ridée, chevelure grisonnante… cet homme accuse le poids des ans. Mais du haut de ses 70 ans, il est fier d’être là, à Munich et d’avoir ainsi répondu à l’invitation des responsables de la marque à l’hélice pour commémorer les trente années d’existence du «Stage de Conduite BMW» (en allemand «BMW Fahrer-Training»). Fier mais pas surpris. Et pour cause, cet ex-(grand) pilote du rallye finlandais a été le premier instructeur en chef du «Stage de Conduite BMW». C’était précisément le 22 avril 1977. A cette époque-là, BMW est le deuxième constructeur au monde (quelque peu après Porsche) à avoir entrepris une telle initiative : offrir à ses clients la possibilité d’optimiser et d’améliorer leur comportement au volant. Car, pour les responsables de BMW –de l’époque – à lui seul, le permis de conduire obtenu à l’auto-école ne suffit pas pour un jeune conducteur. Il (le permis) n’est qu’une initiation à la conduite et ne va pas jusqu’à apprendre aux jeunes conducteurs comment réagir dans des situations d’urgence.
Les études et recherches en accidentologie l’ont d’ailleurs prouvé : les 18-25 ans sont les conducteurs les plus impliqués dans des accidents. Que de constats et affirmation rappelés, ce jour-là, lors d’une conférence de presse par Klaus Draeger, membre du Comité de direction de BMW AG. «Il y a trois décennies déjà que BMW Group a reconnu qu’il ne suffisait pas de développer des automobiles sportives et dynamiques. En notre qualité d’entreprise consciente de ses responsabilités, nous tenions également à transmettre un savoir-faire en matière de conduite», dit M. Draeger.
Pour commencer, c’est sur un terrain de 63.000 m2, situé dans l’extension de l’aéroport de Munich (entre deux hangars de la Lufthansa), qu’à été installé le premier site abritant le «Stage de Conduite BMW».
Mais revenons à M. Aaltonen et son «invitation» à voyager trente ans en arrière… dans l’ambiance des premiers «BMW Fahrer-Training». L’homme explique qu’en cette fin des années 70, les voitures de BMW, pourtant technologiquement en avance sur leurs concurrentes, étaient moins évidentes à conduire que ceux d’aujourd’hui.
Pour s’en convaincre, tous les journalistes sont conviés, un à un, à conduire différentes versions des deux premières générations de la Série 3 à travers un test d’évitement (le test de l’élan). Et elle est tout simplement indescriptible la sensation de conduire une telle voiture aussi chargée d’histoire que l’une des toutes premières Série 3, la E21 des années 70’s. D’abord, le poste de conduite : sa console centrale tournée vers le conducteur et le pommeau de leviers de vitesses affichant quatre rapports. Ensuite, à la conduite : les deux premières vitesses sont des rapports longs, la direction n’est pas assistée et le freinage dépourvu d’ABS.
Le test consiste à prendre son «élan» avec le véhicule, puis de changer subitement de trajectoire, comme s’il fallait doubler un véhicule à la dernière minute, tout en conservant sa trajectoire matérialisée par deux cônes en plastique. Dans les deux premières tentatives, la plupart des journalistes font tomber le cône. Mais la troisième s’avère concluante… après avoir entendu les instructions de M. Aaltonen. C’est la preuve que ça marche ! Trente ans après, avec le même véhicule, les méthodes, autant que les lois de la physique, sont infaillibles.
L’étape suivante nous conduit dans l’une des enceintes couvertes, dans laquelle un break Série 3 de dernière génération a été converti en simulateur de freinage. Tout en étant immobilisé, ce véhicule est truffé de capteurs, notamment au niveau de ses pédaliers.
Le conducteur s’installe convenablement à bord, puis accélère. Un module sonore embarqué est programmé pour reproduire la tonalité des accélérations et des passages de vitesses, tandis que sur le capot, juste en face du conducteur, un bloc s’illumine en rouge soudainement pour simuler un danger immédiat. Objectif : mesurer le degré de réactivité du conducteur en cas de freinage d’urgence.
La photo ci-contre le montre: 0,45 seconde en temps de réponse et 106 kg de pression au niveau de la pédale de frein, ce qui est au demeurant un bon résultat. Mais là encore, c’est le fruit des conseils d’un instructeur. «Restez toujours vigilant face à la route et dès qu’un danger se présente, freinez de toutes vos forces», dit-il.
Pendant qu’un autres groupe de journalistes effectue le programme «Offroad Training», soit celui des manœuvres en tout-terrain, sur une surface artificiellement aménagée pour la circonstance…nous sommes dirigés vers autre atelier, celui de l’«Economy Training». Comme son nom le laisse deviner, ce stage tend à apprendre au conducteur comment rouler en optimisant au maximum la consommation de son véhicule.
Là encore, le passage de la théorie à la pratique montre des résultats étonnants. Jugez-en : pour se rendre au parking d’un hôtel à proximité du site trentenaire, notre BMW (330i) a parcouru 6,19 km en 12,37 min. C’est ce que montre l’imprimé relatif aux mesures enregistrées sur un ordinateur embarqué. Le même document révèle une vitesse moyenne de 29,45 km/h pour une consommation (faramineuse) de 18 l/100 km !
Mais tout cela, avant les conseils de l’instructeur. Ce dernier nous recommande alors plusieurs attitudes à adopter: conduite coulée ; pas de fortes accélérations ; éviter les changements de direction brusques et essayer d’éviter les arrêts inutiles. Résultat : pour effectuer le même trajet, notre 330i a parcouru 5,5 km en 7,35 min, mais à une vitesse moyenne de 43,45 km/h et surtout en se contentant de 9,9 l/100 km. Spectaculaire : la baisse en consommation est de l’ordre de 44,5%!
Enfin, un autre exercice nous amènera à tester le comportement d’un coupé Z4 M sur sol mouillé, à vitesse soutenue, dans un sens giratoire.
Une fois de plus, l’instructeur donne de précieux conseils qui permettent au conducteur de savoir maîtriser la direction d’un véhicule (quel qu’il soit) dans ce genre de situation. Si l’auto est équipée d’un contrôle dynamique de stabilité, à l’image du DSC sur le Z4, le conducteur devra tout simplement braquer dans le sens giratoire, tout en faisant confiance à l’électronique dudit système. Mais s’il ne dispose pas d’un contrôle dynamique de stabilité (ou ESP) comme c’est encore le cas pour la majorité, le conducteur devra plutôt contrebraquer en embrayant, mais cela qu’à partir du moment où il sent que le train arrière tire vers l’extérieur.
Au final, le fait d’avoir abordé tous ces aspects, d’abord sur le plan théorique, puis d’avoir ensuite mis en pratique les connaissances acquises, aura permis une amélioration qualitativement significative, avec pour mots d’ordre : la sécurité, l’efficacité et l’économie.
Un travail centré sur les facultés humaines du conducteur et sur son comportement au volant. A ce titre, il n’est pas exagéré de dire que BMW participe ainsi à la sécurité routière, au niveau mondial. «Nous sensibilisons le conducteur à la notion de vitesse. Nous lui montrons qu’un danger peut être évité à temps s’il roule à 50 km/h plutôt qu’à 55 km/h», déclare M. Draeger.
Puis de conclure : «avec ses stages de conduite, le but de BMW est d’associer de meilleures voitures, à de meilleurs conducteurs». Il aura eu le mot de la fin, mais la saga du «Stage de Conduite BMW», elle, va continuer…

Le Stage de Conduite BMW en chiffres
– Implantation dans 30 pays.
– 150 employés dont 120 instructeurs et techniciens.
– Flotte de 100 motos BMW et 250 véhicules (BMW 130i ; BMW M3 ; BMW Z4 M Coupé ; BMW X5 ; BMW X3 ; Mini Cooper S).
– 1,5 million de kilomètres parcourus chaque année (environ 6.000 km par véhicule d’essai).
– 44 types de stages de conduite et de formations (23 stages BMW ; 4 stages Mini et 17 formations pour conduite en moto BMW).
– Plus de 200.000 conducteurs formés depuis 1977.
– Age moyen des conducteurs participants 38 ans.
– Stages de conduite hivernale en Autriche et au nord de la Suède.
– Stages de pilotage professionnel dans les circuits du Nürburgring ; d’Hockenheim ; de Salzburg ; de Spa ; de Zandvoort ; de Mugello et de Barcelone.

• DNES à Munich Jalil Bennani

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