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Citroën Jumper : un renouvellement réussi

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Après douze années de bons et loyaux services, le Jumper de Citroën tire sa révérence au profit d’un remplaçant qui porte le même nom. D’ailleurs, le nouveau venu ne conserve de son devancier que le patronyme. En effet, développé conjointement entre les groupes PSA (Peugeot-Citroën) et Fiat, le nouveau Jumper appartient à une famille composée de trois utilitaires totalement inédits qui affichent chacun d’eux les logos respectifs de leur marque.
Ceci dit, pas besoin d’aller scruter de près la partie arrière pour voir ce qui y est écrit, car avec son double chevrons proéminent, le style de la face avant souligne clairement l’appartenance du véhicule à la marque Citroën. On y découvre un capot incliné et positionné en continuité avec le pare-brise, ainsi que des blocs de phares haut placés et étirés en forme de corne (de taureau) jusqu’à la base des montants avant.
A lui seul, ce détail fait toute l’originalité du nouveau Jumper. Mais il faudrait surtout ne pas omettre de signaler qu’en enveloppant toute la partie avant, le bouclier n’a pas été dessiné que pour accentuer la robustesse du Jumper. Ainsi, composé de trois parties, il a été pensé pour limiter le coût des réparations.
Encore plus intelligente de conception, la partie arrière fait peut-être moins dans l’originalité stylistique, malgré ses feux verticaux et à fond chromé… Mais elle a le mérite de permettre une excellente accessibilité au compartiment de charge. Comment ? D’abord grâce à l’ouverture des deux portes battantes sur un angle de 96 degrés. Ensuite, du fait d’un astucieux système de tirant escamotable, qui permet de porter cette ouverture à 180 degrés. Puis surtout, le seuil de chargement, déjà assez bas (53 cm), peut s’abaisser encore plus (de 7 cm), grâce à la nouvelle suspension à compensation pneumatique. Sauf qu’il s’agit là d’un équipement facturé en option.
Autre «ouverture» pour accéder au compartiment de charge, le côté latéral opposé au conducteur reçoit une longue porte coulissante sur toute la longueur du véhicule. A ce niveau, on notera que le nouveau Jumper se décline en quatre longueurs de carrosserie : 4,96 m ; 5,41 m ; 5,99 m et 6,36 m. De quoi lui autoriser un poids total en charge (PTC) qui dépasse les 3,5 tonnes, jusqu’à atteindre 4 tonnes. En terme de volume utile, les quatre longueurs de carrosserie correspondent à une capacité allant de 8 à 17 m3.
Enfin, des détails comme les poignées de portes à manipulation facile, l’éclairage efficace par plusieurs plafonniers, ou encore une prise de 12 volts disponible (en option) sur le montant arrière droit, parachèvent d’offrir au nouveau Jumper un espace de chargement pertinent et pratique.
Tout aussi idyllique, le tableau que l’on dresse concernant la partie habitable témoigne bien des efforts réalisés par la marque aux chevrons en matière d’aménagement intérieur de sa gamme de véhicules utilitaires (VU). Outre le siège du conducteur, cet habitacle offre une banquette suffisante pour deux passagers. Résolument moderne, la planche de bord se veut également ergonomique. Et, malgré la disposition en hauteur du levier de vitesses, les concepteurs du nouveau Jumper semblent avoir bien œuvrer à rapprocher cet utilitaire de l’univers des véhicules particuliers (VP).
En attestent quelques détails esthétiques et pratiques tels que les divers espaces de rangement, la qualité d’assise qu’offrent les sièges ou encore le garnissage des contre-portes, réalisé en plastique plutôt qu’en tôle apparente. A cela s’ajoute une série d’équipements de confort, mais malheureusement, le plus souvent disponibles qu’en option. En fait, trois niveaux d’équipement sont proposés par le constructeur sur le nouveau Jumper : une finition VU et deux autres VP.
On sait notamment que l’ABS (avec aide au freinage d’urgence), l’airbag conducteur, le radar de recul, l’autoradio CD ou encore la commande à distance avec plusieurs niveaux de verrouillage, sont autant d’équipements disponibles de série. A cela, il est possible d’ajouter de nombreuses options telles que la climatisation (manuelle ou automatique), des airbags latéraux et rideaux, le contrôle électronique de trajectoire (ESP) ou encore une installation Bluetooth pour le téléphone et la gestion de flotte, voire même une caméra de recul avec écran couleur ; un plus dans le quotidien des chauffeurs-livreurs qui stationnent beaucoup en zone urbaine. Sous son capot, le nouvel utilitaire aux chevrons n’accueille que des blocs Diesel. Il s’agit de trois motorisations HDi : un 2.2 litres de 100 chevaux, un autre 2.2 l de 120 ch et un 3.0 l de 157 ch. Notre version d’essai, animée du 2.2 l de 120 ch s’est montrée suffisante pour tracter ce «gros porteur terrestre». Et conduire un utilitaire fut une expérience, plutôt bonne à vivre à bord du Jumper.
Du moins en ce qui concerne le comportement dynamique que nous avons évalué sur un parcours d’une centaine de kilomètres effectué à partir d’une banlieue parisienne. Ceci étant et au chapitre des griefs, on signalera quelques grincements au niveau du compartiment de charge et perceptibles jusque dans la cabine. Un phénomène, semble-t-il courant sur ce type de véhicule… Autre désagrément, toujours sonore, le manque de discrétion du 2.2 l HDi, un Diesel pourtant dit de dernière génération. Mais tout cela n’a rien d’horripilant et ne saurait voiler toutes les qualités du Jumper. A commencer par sa tenue de route, étonnement probante et sécurisante lors des passages en virage ; du moins pour un véhicule de ce segment et donc d’un gros gabarit.
Bref, le nouveau Jumper a tous les atouts pour devenir le roi des déménageurs ou encore l’as des transporteurs touristiques. Car il faut aussi savoir que Citroën propose une version pour passagers, avec vitres latérales et sièges modulables. Attendu au Maroc vers la rentrée, le nouveau Jumper devrait repositionner plus fortement Citroën Maroc sur le marchés des véhicules utilitaires légers.

Citroën : acteur majeur de l’utilitaire en Europe 
Avec plus de 1,4 million de Berlingo vendus dans le monde et plus de 424.000 unités écoulées de l’actuel Jumper, Citroën ne peut être que considérée comme l’un des acteurs majeurs sur le marché des véhicules utilitaires légers. Sur ce segment, Citroën est même la troisième marque actuellement en Europe, avec une part de marché de 10,2 % sur les 26 pays du Vieux Continent. En outre, dans les ventes mondiales de la marque, 1 véhicule sur 5 est un utilitaire léger.
De ce fait, l’activité VUL représente un enjeu majeur pour Citroën qui ambitionne de vendre 55.000 nouveaux Jumper sur une année pleine, contre 48.100 en 2005. Un objectif que les différents atouts de ce modèle aideront grandement à atteindre. Dans le Royaume, Citroën Maroc est tout autant bien campée dans le segment des VUL, grâce à la bonne réputation du C15 et aux ventes du Berlingo VUL assemblé à la Somaca (près de 360 exemplaires en 2005 et près de 300 en 2006).
Le Jumper, lui, s’est vendu à 148 unités en 2005 et à 75 exemplaires à fin mai 2006. A n’en pas douter, l’arrivée de sa nouvelle génération, vers la fin de l’année en cours, devrait accroître les volumes jusqu’ici réalisés.

• DNES à Paris, Jalil Bennani

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