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Dacia, une épopée légendaire

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Les Daces auraient été fiers de la griffe qui porte leur nom. Eux qui croyaient en l’immortalité de l’âme, ils peuvent aujourd’hui être sûrs de l’éternité de la marque qui leur fait référence. En effet, Automobiles Dacia dispose présentement d’un savoir-faire, aussi bien sur le plan industriel que commercial, à même de promettre de beaux jours à la marque roumaine. Pour en arriver là, il aura fallu bien du temps et des idées en perpétuelle genèse.
À commencer par le nom, Dacia, qui n’est pas le fruit du hasard. Dans l’Antiquité, la Dacie est une grande région d’Europe centrale, bordée au nord par les Carpathes, au sud par le Danube, à l’ouest par le fleuve Pathissus, en Hongrie, à l’est par le Tyras, frontière entre la Moldavie et l’Ukraine. La Dacie correspond, en fait, à l’actuelle Roumanie.
Dacia a vu le jour dans les années 60, lorsque la Roumanie fit appel à Renault dans l’optique de développer une industrie automobile locale. À l’origine du concept, on retrouve un certain Ceausescu qui ambitionnait de donner un coup de fouet à l’économie du pays.
Le Nippon Toyota aurait failli décrocher l’affaire. Mais c’était sans compter sur la crainte des pays européens des risques que représentait une infiltration de leur fief par les Japonais. Ils ont dû faire pression pour que cela ne puisse pas aboutir ; en fin de compte, c’est Renault qui sera l’élu.
Le constructeur français apporta ainsi sa contribution dans la construction d’une unité automobile dans l’usine de Pitesti. Des ateliers dont le début de construction remonte à 1943, avec comme objectif la fabrication de composants destinés à l’aviation. Renault et « Industrial Import » – entreprise d’État pour le commerce extérieur – consommèrent leur mariage en 1966, en procédant à la signature d’un contrat portant sur la fabrication de la Renault 8, mais principalement la Renault 12. Le contrat en question précise, bien entendu, le volume de fabrication, arrêté à 60 000 véhicules par an, avec un taux de fabrication locale de plus de 90 %.
Un premier enfant viendra au monde en 1968, une Renault 8, mais qui sera baptisée Dacia 1.100, en référence à sa cylindrée. Une année plus tard, le couple, promu à un avenir florissant, mis au monde un autre rejeton, la Dacia 1.300 Berline, un clone parfait de la Renault 12 avec des motorisations 1.200 et 1.400. La Renault 12 « Made in Dacia » innovera et sortira en plusieurs versions : break, pick-up à deux ou quatre portes, fourgonnette, à roues arrières motrices. Le modèle connaîtra une longévité exemplaire, jusqu’à jeter un coup d’oeil sur le troisième millénaire.
Entre 1971 et 1972, les départements moteur, forge, fonderie et emboutissage entreront en service et en 1975, Dacia procédera à la diversification de sa gamme avec la mise sur le marché d’un véhicule utilitaire. L’usine de Pitesti entamera, en 1976, l’assemblage de la Renault 20 équipée d’un moteur 2litres, auquel elle devra son nom de Dacia 2.000. Opération qui se poursuivra jusqu’en 1984. En 1978, le contrat liant Renault et Dacia arrive à terme, mais la production de la Renault 12 n’est pas pour autant paralysée, Automobiles Dacia Pitesti poursuivant sa fabrication sous le nom de Dacia 1.300. Antérieurement à l’expiration du contrat, les deux marques avaient entrepris, en 1977, des discussions tournant autour d’un nouveau contrat, portant sur la fabrication de la Renault 18 pick-up, de boîtes de vitesses et de trains avant et arrière pour le Trafic de Renault. Discussions qui seront rompues de façon unilatérale, en 1980, de la part de la marque roumaine, qui avait invoqué des raisons économiques.
Dacia sera de nouveau sous les feux de la rampe en 1995, lors du lancement du premier véhicule de conception entièrement roumaine, fabriqué à Pitesti, la Nova. L’année 1997 connaîtra l’introduction du titre Dacia à la Bourse de Bucarest. Année durant laquelle l’usine pulvérisa son record, avec la production de 100 000 unités. L’année suivante, Dacia souffle sa trentième bougie et obtient le « Certificat d’attestation d’implémentation du Système de Qualité », conformément à la norme ISO 9001. Dacia sera rachetée, suite à des difficultés financières, par la marque Renault, qui portera, progressivement, à 99,3%, sa participation au capital de Dacia.

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