La 28ème édition du plus célèbre des rallyes-raid se poursuit actuellement. Et au moment où nous mettions sous presse, le Rallye reste encore endeuillé par la mort du motard Andy Caldecott sur KTM. Cet Australien de 41 ans a en effet chuté au kilomètre 250 de la spéciale, longue de 599 kilomètres entre Nouakchott et Kiffa en Mauritanie. Pourtant, le Comité d’organisation annonce que cet incident est survenu sur une «piste roulante», c’est-à-dire praticable. Ce n’est pas faux, puisque le profil de cette 9ème étape, disputée lundi dernier, se présentait comme ayant de longs cordons de dunes très denses, donc sur des passages sablonneux, mais qui s’enchaînent en début et en fin (du parcours), avec en milieu de parcours une piste rapide et rocailleuse, soit celle où Andy à mortellement chuté.
Il est le 23ème participant à trouver la mort dans ce rallye depuis sa création en 1979. Preuve que le Dakar est plus qu’une simple aventure qui réunit une poignée de passionnés… C’est en fait un véritable challenge auquel se livrent pilotes et Teams, sous l’impulsion des constructeurs automobiles. Et sous cet angle justement, le combat le plus frappant, presque à armes égales est incontestablement celui auquel se livrent Mitsubishi et Volkswagen. Ce dernier s’est d’emblée distingué, à travers les premières victoires d’étapes remportées par l’Espagnol Carlos Sainz. Mais le Team VW a aussi l’avantage de compter dans ses rangs de grands pilotes expérimentés comme Bruno Saby Giniel de Villiers et Jutta Kleinschmidt.
Grâce à ses deux derniers, Volkswagen continuait à occuper respectivement la troisième et la cinquième places du classement général à l’issue de la 9ème étape. Il faut dire aussi que VW est présent en force dans le Dakar 2006 : cinq équipages engagés (au lieu de quatre), le budget le plus colossal du plateau et surtout un véhicule remarquablement travaillé pour le franchissement des dunes, le Race Touareg. Malgré son appellation, cet engin est bien différent du Touareg de série. Outre une carrosserie plus aérodynamique, il repose sur un châssis et des trains roulants spécifiques avec notamment deux ressorts/suspensions pour chaque roue. Le tout, propulsé par l’actuel 2.5 TDi poussé à 275 chevaux de puissance pour un couple de 550 Nm. Face aux Race Touareg, l’armada de Mitsubishi est tout aussi impressionnante.
Le Pajero Evolution (4×4 modifié) profite d’un 6 cylindres de 270 ch et reçoit une structure tout aussi sophistiquée. Engagé avec quatre équipages pilotés par des noms aussi réputés que Stéphane Peterhansel (tenant du titre), Luc Alphand, Nani Roma et Hiroshi Masuoka, le constructeur japonais vise sa sixième victoire consécutive au Dakar, soit sa 11ème en 24 ans. Ce record constitue un exploit réalisable, surtout après les derrières étapes dominées par «Mitsu». Cependant, plus on avance en Afrique subsaharienne, plus il est difficile de se prononcer sur un quelconque pronostic de vainqueur. Réponse le 15 janvier à Dakar.