Mars dernier a connu la fin du cycle de baisse des droits de douane liés à l’importation des voitures neuves. Si pour les véhicules importés de l’Union européenne ces droits ont été mis à zéro, ceux importés d’Asie devraient se soumettre à un barème tarifaire de 17,5%. La concurrence est donc devenue rude, les asiatiques qui ont ouvert le marché de l’automobile marocain risqueraient de voir leur zone de chalandise se rétrécir. Qu’a-t-il changé au juste? ALM fait le tour de la question pour vous. Tout a commencé en 2003 quand le Maroc a décidé de libérer le marché de l’automobile en réduisant les taux de droits de douane. Cette décision qui vient suite aux accords conclus avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a fait que les droits tarifaires se sont soumis à une baisse progressive avant d’atteindre le 0% début mars 2012. Seulement ici, seuls les importateurs européens bénéficient de ce démantèlement tandis que ceux asiatiques demeurent soumis aux droits douaniers qui ont connu d’ailleurs une baisse à 17,50% au lieu des 27,50% pratiqués avant. Selon les professionnels, la baisse des tarifs douaniers ne se fera certainement pas sentir dans la mesure où elle ne concernerait qu’environ 3% des produits restants et que le plus important de cette baisse est d’ores et déjà effectif. Toutefois, l’écart observé pèse déjà lourd sur la politique des prix des asiatiques. Alors que les importateurs européens jouent sur des prix compétitifs, les prix des marques asiatiques ne peuvent pas pencher sur le même niveau. «Ceci affecte nos ventes, nous revendiquons à ce que les droits de douane soient fixés à 10%, tout comme c’est fait en Europe», s’alarme Zineb Oukacha, directrice marketing chez Hyundai Maroc. De ce fait, cette suppression totale des droits d’importation pour les marques européennes peut entraîner une sorte de «concurrence déloyale mais légale», note Zineb Oukacha. Ce paradoxe qui fait que les asiatiques au Maroc, alors qu’elles absorbaient une bonne part de marché auparavant, commencent à reculer de façon considérable. Ce constat pousse les importateurs asiatiques à revendiquer de «revoir la taxation tarifaire pour les véhicules importés de pays hors Union européenne et de mettre en place les mêmes taux appliqués par les 27 ou même par des pays proches du Maroc en termes de structure économique tels que la Turquie». En attendant que les «made in Asia» trouvent écho, les importateurs européens continuent de voir leurs ventes fleurir. Parallèlement à cela, il serait intéressant de noter que pour les voitures importées des Etats-Unis, le taux appliqué pour les droits de douane est passé à 12% en 2012. L’autre nouveauté est que même les voitures neuves montées au Maroc ont connu indirectement une baisse des droits de douane du fait que les pièces de rechange, elles aussi, ne sont taxées aujourd’hui qu’à hauteur de 2,5% uniquement.