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Dos-d âne : Les ennemis préférés de nos voitures

© D.R

On les appelle aussi gendarmes couchés, ralentisseurs… Ces bosses casse-vitesse qui rythment notre quotidien sont la coqueluche des automobilistes, mais les autorités les multiplient. Trop hauts, trop raides ou mal signalés, ils entraînent des dégâts irréversibles sur la mécanique de nos véhicules. On peut se demander pourquoi ils sont présents sur les voies à grande circulation (dont le trafic est supérieur à 4.000 véhicules par jour).

Parfois aussi sur les voies à forte pente, sur les dessertes des transports publics et même sur les virages serrés… Leur mise en place pèse également sur le budget de nos gestionnaires de la ville sans être toujours justifiée. Il faut dire que l’installation d’un dos-d’âne n’est généralement pas une affaire de long terme. 

«On peut les poser et les retirer comme bon nous semble», nous explique le responsable d’un service de voirie au Conseil de la Ville. Une situation qui est loin de mettre tout le monde d’accord. «Pourquoi les poser pour les enlever un peu plus tard alors que cela suppose plus de frais dans la gestion de la ville, sans parler des altérations de la chaussée que cela provoque quand on les retire ?», s’indigne un automobiliste visiblement exaspéré.

 

Les dos-d’âne version XXL

A Casablanca comme ailleurs, certains dos-d’âne culminent à plus de… 19 cm! A l’entrée de la ville d’Azemmour en arrivant par la côtière, certains ralentisseurs sont surnommés «Toubkal» par les Doukkalis, en référence à leur hauteur surplombant la chaussée ! Dans tous les cas de figure, ce sont nos amortisseurs qui trinquent, mais aussi les jantes, les carters d’huile, les cardans, les pare-chocs… Et que dire des deux-roues ?

 

Les dos-d’âne «guet-apens»

La fonction d’un ralentisseur est de ralentir, pas de détruire un véhicule. La logique voudrait qu’un ralentisseur soit signalé au préalable par marquage au sol ou par panneau. C’est rarement le cas et c’est d’ailleurs irresponsable, surtout lorsque l’on sait que les deux-roues risquent d’être surpris en roulant trop vite sur un dos-d’âne quand la visibilité est réduite (la nuit par exemple). Sachant qu’un panneau coûte à peine 1.000 dirhams à la commune et un marquage au sol moins de 600 dirhams.

 

Les dos-d’âne «surprise»

Certains ralentisseurs ne ressemblent pas à des dos-d’âne mais plutôt à des déformations de chaussée ! «Le comble c’est qu’on les retrouve sur des rocades ou des voies rapides où l’on est censé pourtant rouler à plus de 80 kilomètres par heure !», s’exclame un conducteur de taxi à Casablanca. A l’origine, un ralentisseur est censé se trouver dans un endroit sensible comme la sortie d’une école, au centre-ville, ou sur une artère fréquentée par les piétons, mais pas sur une voie rapide.

 

Les types de ralentisseurs :

ν Les classiques : Ils sont généralement de longueur moyenne pour moins de 10 cm de hauteur. Ils ont une forme bombée, sont peints en rouge foncé et on peut les retrouver sur les boulevards cossus de Casablanca comme «Al Massira». Ils restent sans danger pour nos véhicules et sont le plus souvent pré signalés par panneau et par marquage au sol. 

ν Les trapézoïdaux : Ils sont caractérisés par un plateau surélevé dont l’accès se fait via deux mini-rampes en pente. On les croise sur certaines artères de nos grandes villes. Pré signalés le plus souvent, ils n’entraînent pas réellement de dégâts à court terme sur la mécanique des véhicules.

ν Les «berlinois» : Plus sophistiqués que les simples dos-d’âne mais glissants parfois pour les deux-roues en cas de pluie, ce sont des coussins de ralentissement pour zones urbaines. Ils coûtent 36.000 dirhams environ aux autorités de la ville et sont recommandés pour l’aménagement des zones à 30 km/h.

ν Les ralentisseurs modulaires : Ils sont fabriqués en caoutchouc recyclé très résistant. Confortables, on les retrouve dans des petites rues résidentielles ou dans les parkings des centres commerciaux.

ν Les bandes sonores : Comme leur nom l’indique, ce sont des bandes perpendiculaires à la voie comme le dos-d’âne mais beaucoup plus fines et moins hautes. Leur particularité est d’émettre un bruit sourd à chaque passage d’essieu de voiture. Elles sont là plus pour faire effet sur le conducteur et le pousser à réduire sa vitesse.

ν  Les «hors-la-loi» : Ce sont les dos-d’âne qui ne correspondent à aucune norme. Souvent très bossus avec une surface très courte, ils causent des dommages conséquents aux véhicules. Un dos-d’âne est supposé n’être qu’un «léger» renforcement de la chaussée. Son épaisseur doit varier entre 4 et 5 cm, quant à sa largeur, elle ne doit pas être inférieure à 1,5 mètre. Plus le ralentisseur est large, plus il est jugé confortable et cause donc moins de désagréments à l’automobiliste et au véhicule. 

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