Rien ne sert de courir, il faut partir à point. L’adage le dit si bien à tous ceux qui, «doucement le matin, pas trop vite le soir», se retrouvent à speeder au volant pour ne pas finir en retard. Mais pour ceux qui veulent ménager leur bourse, il leur faudrait non seulement partir à point, mais aussi rouler au pas.
En effet, la consommation d’une automobile dépend énormément du style de conduite et de la manière avec laquelle sont sollicités ses principaux organes (moteur, frein, boîte de vitesse). Pour désigner une conduite économique (à la pompe), tous les experts s’accordent aujourd’hui pour parler d’«éco-conduite». Une notion basée sur une conduite modérée et responsable, mais qui reste avant tout une question d’anticipation et de régularité au volant. Autrement dit, quelques règles, simples à respecter, peuvent considérablement impacter les seuils de consommation en carburant. À l’arrêt tout d’abord, ne laissez jamais tourner inutilement votre moteur et coupez-le à partir de 30 secondes d’immobilisation. Puis, lorsque vous démarrez (ou redémarrez), accélérez rapidement, mais sans enfoncer l’accélérateur à plus de 50%. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une forte accélération fait beaucoup consommer. Mais s’il faut rapidement rouler à plus de 100 km/h (après une borne de péage par exemple), il est préférable d’accélérer franchement pour pouvoir passer directement et rapidement la 5ème.
Sur des parcours urbains ou interurbains, optimisez les passages de vitesses selon le régime du moteur. Soit vous rétrogradez à environ 1.000 tr/min, soit vous montez de rapport le plus tôt possible : avant 3.000 tr/min en essence et sous les 2.000 tr/min avec un diesel. Jouer de la boîte peut s’avérer payant.Ensuite, essayez de maintenir une vitesse constante même en ville. Pour cela, anticipez la circulation en regardant aussi loin que possible devant vous.
Si vous atteignez un rythme de croisière, engagez le dernier rapport et conservez-le. Même en descente, gardez votre vitesse et profitez-en pour lever le pied. En montée, évitez de trop accélérer, essayez juste de maintenir une vitesse supérieure à 40 km/h.
Sur l’autoroute et même sur une route nationale bien dégagée, passez le sixième rapport, si votre boîte de vitesses en compte un. Sur autoroute toujours, si votre véhicule est équipé d’un régulateur de vitesse, n’hésitez pas à l’enclencher. Car, ce système que les Anglophones désignent par «cruise control», est non seulement reposant pour le pied droit, mais il reste aussi le meilleur moyen d’avoir une conduite régulière et constante. N’évitez pas que les accélérations inutiles, mais aussi les freinages intempestifs et brutaux. Et justement, sauf danger imminent, le frein doit lui aussi être abordé tout en douceur. Utilisez le frein moteur plutôt que la pédale gauche. Vous ne ménagerez pas uniquement vos plaquettes de frein avec cette décélération naturelle. Car, quand vous rétrogradez (pour utiliser le frein moteur), la gestion électronique du moteur coupe l’alimentation en carburant. Bien évidemment et préalablement à tous ces conseils, le véhicule doit être bien entretenu et ce, indépendamment de sa vétusté ou de son kilométrage. Là encore, quelques règles sont à respecter.
Vérifiez la pression des pneus une fois par mois. Videz le coffre de toute charge inutile, car un véhicule lourd consomme logique plus. Démontez le coffre de toit, dès que vous n’en avez plus besoin, car sa hauteur ralenti le véhicule sur le plan aérodynamique. Dans le même ordre d’idées, évitez de rouler à grande vitesse, vitres baissées. N’utilisez la climatisation que s’il fait vraiment chaud. En respectant toutes ces recommandations, l’automobiliste gagne à coup sûr et sur tous les plans. Selon des essais mesurés à travers des formations d’éco-conduite que proposent certains constructeurs (BMW, Audi, Volvo, Renault, Subaru…), la baisse de la consommation peut être de l’ordre de 20% ! Mais pas que des économies. L’automobiliste, le bon, gagne à ne pas faire souffrir d’une conduite «sportive», au même titre qu’il devient «éco-responsable».