Automobile

Embrayage : L’Affaire Auto-Plus : Poursuites, à tort ou à raison !

Parce qu’il avait signé un an plus tôt un article agrémenté de photos sur quelques unes des futures Renault (la Mégane III et la Twingo CC), Bruno Thomas, un journaliste (chef du service «Nouveauté») de l’hebdomadaire spécialisé «Auto Plus», a été placé en garde à vue pendant 48 h, puis mis en examen de cinq chefs d’inculpation différents, dont : «contrefaçon par diffusion d’œuvre de l’esprit au mépris des droits d’auteur et recel», «acquiescement aux sollicitations de corruption et complicité de ce chef» et «révélation du secret de fabrique et recel». Rien que cela ! Mieux encore, un an après que le constructeur français ait porté plainte contre X pour espionnage industriel, une dizaine de policiers débarquent dans la rédaction d’Auto-Plus et se comportent presque comme des pilleurs, fouillant tiroirs et poubelles, puis saisissant disques durs et photos. Depuis quand un journaliste automobile est-il poursuivi pour espionnage industriel parce qu’il a fait son métier ? Depuis quand bouleverse-t-on tout un journal pour des faits dont il n’est pas directement responsable ? Car, d’après une source judiciaire, lesdites photos auraient été payées par le journal à l’un des salariés de Renault, à des prix allant de 1.200 à 1.500 euros pièce. Il y a donc –comme chez d’autres constructeurs automobiles– une taupe dans la maison. D’ailleurs, un ex-stagiaire du Technocentre a été interpellé, vendredi dernier, puis mis en examen après avoir été soupçonné d’avoir revendu des photos audit journaliste. Quoiqu’il en soit, cette affaire a soulevé une indignation dans le milieu journalistique français. Au sein de la presse spécialisée, beaucoup se demandent pourquoi la marque au losange avait fait appel à la justice pour trouver l’auteur de fuites qu’une enquête interne n’avait pas permis de démasquer durant le mois de juillet 2007. C’est cela qui aurait dû faire l’objet d’une véritable affaire. Au demeurant, il est surtout curieux de voir les choses tourner ainsi, alors que ces mêmes constructeurs automobiles font exprès de laisser leurs nouveautés aller parader sous les longs zooms des paparazzi. Ces fuites que l’on retrouve dans les premières pages des grands magazines automobiles, associés à la mention «SCOOP», font presque partie du dispositif de communication qui préfigure le lancement d’un nouveau modèle. On crée le suspense, on attise les curiosités, on laisse les journalistes spéculer et les lecteurs apprécier… Et quand vient le jour «J», celui de la révélation, c’est toute une pluie médiatique qui inonde –le plus souvent très positivement– la nouveauté ex-scoop, bien que celle-ci ait été éventée quelques mois plus tôt.  Jamais la liberté d’informer n’a été si tancée dans un Etat de droit comme la France. Mais à coup sûr, de cette «affaire», Auto-Plus ne pourra en sortir que grandi et avec davantage de notoriété. L’investigation journalistique et la recherche d’informations exclusives sont des principes clés de notre métier.

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