Trois à sept années pour le développement d’un nouveau modèle. Des milliers de coups de crayon pour lui offrir un design original, accrocheur ou tout au moins séduisant. Des centaines de brevets déposés dans le cadre des innovations et technologies qu’il embarquera. Jusqu’à 2.000 heures de travail minutieux pour sa mise au point finale sur le plan industriel. Deux à trois millions de kilomètres parcourus (toujours par ce nouveau modèle) dans le cadre des tests de fiabilité et d’endurance. Puis enfin, tout un processus de lancement à l’échelon mondial, incluant une révélation dans un grand salon automobile, des essais-presse pour les journalistes et tout un dispositif marketing pour sa commercialisation.
Voilà en gros, tout ce dont doit s’acquitter une nouvelle voiture avant son lancement, avec au final, un coût moyen de développement allant généralement de 300 à 600 millions d’euros. A titre d’exemple, le Koleos a nécessité quelque 391 millions d’euros à Renault, alors que l’actuelle Fiat Bravo a «avalé» 350 millions pour être concrétisée. Même dans le cadre d’un projet commun entre deux constructeurs, prévoyant une plate-forme et des organes en commun, l’investissement reste lourd. C’est le cas par exemple du Porsche Cayenne, qui bien qu’il partage ses dessous avec le Touareg de Volkswagen, a tout de même exigé 350 millions d’euros. Bref, ce sont des sommes astronomiques que chaque nouveau modèle englouti avant même d’effectuer ses premiers tours de roues! en d’autres termes, ce sont des millions d’euros qui défilent sous vos yeux, lorsque vous vous faites doubler sur l’autoroute par une BMW Série 7 ou une Jaguar XF, comme par une Opel Astra.
Du coup et lorsqu’on voit certains importateurs marocains s’acharner pour écouler l’automobile à coups de rabais, médiatisés sur de grands panneaux d’affichage, on ne peut alors que déplorer ces braderies. Et puis, à la place du consommateur, il faudrait réfléchir plus d’une fois avant de céder à la tentation. Il faudrait surtout se dire, qu’en fin de compte, une remise de 5.000 DH sur une berline compacte n’équivaut qu’à 2 traites de gagnées. Pas plus. Alors, doit-on sacrifier un bon choix d’un véhicule neuf au nom d’un prix cassé ?