Du très beau travail. Grande attraction du stand Peugeot lors du prochain Mondial de l’Automobile de Paris (du 4 au 19 octobre), ce magnifique proto porte le nom de code –assez évocateur– de «RC» en attendant d’être officiellement baptisé. En attendant, c’est une belle vitrine technologique qui vient montrer de quoi Peugeot est capable en matière de sophistications et de motorisations. En effet, ce véhicule s’anime d’un moteur hybride qui développe 313 ch, mais ne dégage en moyenne que 119 g de CO2 par km (soit le même niveau d’émission qu’une BMW Série1 118d), voire 0 g en mode électrique. Un haut niveau d’efficacité et d’équilibre entre performances routières et respect environnemental. D’ailleurs, dans le communiqué de presse y afférent on peut notamment lire «Un véhicule passion, «éco-efficace», qui préserve toutes les composantes de l’émotion automobile. Une synthèse qui démontre que Peugeot, plus que jamais, sait marier respect de l’environnement et plaisir automobile».
Tout cela est bien, mais revenons au design sculptural et à l’architecture très en vogue de ce RC, que Peugeot présente comme un coupé à 4 portes et 4 places. Même sans être aussi grand (du moins, visuellement) qu’une 607, le RC apparaît comme une belle alternative à la plus longue des Peugeot. Du coup, il y a bien matière à s’interroger.
Pourquoi Peugeot tarde à concrétiser un tel modèle ? Pourquoi ce constructeur laisse un concurrent de taille comme Volkswagen lui brûler la politesse avec sa Passat CC ? Pourquoi la firme sochalienne n’utilise pas ce créneau (inauguré il y a quatre ans par le CLS de Mercedes), non seulement pour l’investir, mais aussi pour y opérer sa révolution de style tant attendue ? Pourquoi Peugeot ne profite pas de la petite santé de la Citroën C6 et de l’échec commercial de la Renault Vel Satis pour se relancer dans le segment des routières «made in France» ?
Pourquoi l’ingénierie de Sochaux ne lui greffe pas sous le capot un V8 Diesel qui reprend tout le savoir-faire de la 908 V12 HDI avec laquelle le lion court au Mans ? Peugeot aurait alors une sacrée mainmise sur le marché du haut de gamme français et une belle pierre jetée outre-Rhin. Il est des fois où certains projets tardent tellement à passer du stade du rêve à celui de la réalité, qu’ils ont au final un goût de réchauffé.
Souvenez-vous du Renault Avantime, le premier coupé-espace… très vite surnommé l’«After-time» par certains journalistes de la presse spécialisée. Dommage.