Automobile

Embrayage : Renault : Raciste n’est pas français, ou alors…

C’est une première dans les annales de la justice économico-sociale. Du moins dans l’industrie automobile française : Renault a été condamné, en appel, pour discrimination raciale à l’encontre de deux de ses ex-salariés. En effet, il y a une semaine jour pour jour, la Cour d’appel de Versailles a rendu son verdict concernant les requêtes déposées par les plaignants Lucien Breleur, ancien électricien automobile (de 1971 à 2003) et Daniel Kotor, ouvrier spécialisé puis agent administratif (de 1983 à 2004). Leur préjudice commun et similaire: avoir été freinés dans l’évolution de leurs carrières respectives et avoir connu une évolution moins intéressante que leurs collègues blancs et ce, en raison de leur origine. Le verdict de l’instance juridictionnelle est assez lourd de conséquences pour la marque au Losange, puisque celle-ci devra s’acquitter de 8.000 euros pour le préjudice moral pour chacune des deux victimes, auxquels s’ajoutent 80.000 euros de dommages et intérêts pour la première, et 60.000 euros pour la seconde. Rien que cela ! Encore plus choquant, le témoignage apporté par le représentant du personnel dans l’un des dossiers – pour l’appuyer bien sûr –, révélait que M. Kotor avait été traité de «singe» et de «bougre de nègre» par sa hiérarchie. Bien évidemment, le premier constructeur automobile français s’est défendu d’avoir exercé une quelconque discrimination entre ses salariés, assurant avoir toujours œuvré pour l’égalité des chances. On lui permettra l’ombre du doute, puisque «pour croire avec certitude, il faut commencer par douter» comme le dit si bien un proverbe polonais. Mais le plus «drôle» dans cette affaire est ailleurs. Une ironie du sort que d’aucuns ne contesteront et en particulier ceux qui travaillent pour Renault depuis des années. L’allusion est ici faite à Louis Schweitzer, l’ex-P-dg du groupe (mais toujours président de son Conseil d’administration) qui a été nommé, il y a environ trois ans, par Jacques Chirac à la tête de la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité. Une instance administrative indépendante pouvant être saisie par toute personne qui s’estime victime de discrimination. Certes, la Halde n’a rien à voir avec cette affaire, mais la nature et le passé de son président ne pouvaient nous éviter de faire le rapprochement. Pis encore et dans le même ordre d’idées, à trop parler de Français «pure souche» dans les locaux de Renault, n’aurait-on pas tendance à oublier que l’actuel grand patron du losange, Carlos Ghosn lui-même, a des origines bien diverses et en tout cas pas de sang français dans ses veines.

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