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Fernando Alonso : le Plus jeune roi de la F1

© D.R

Jusqu’au dimanche en fin d’après-midi, le plus jeune pilote de l’histoire de Formule 1 s’appelait Emerson Fitipaldi. Il était Brésilien et avait 25 ans en 1972, lorsqu’il a remporté ce titre sur une Lotus. Mais, quelques heures plus tard, au 17ème Grand Prix de la saison qui se jouait au Brésil justement sur le circuit d’Interlagos, lorsque la troisième monoplace franchit la ligne d’arrivée sous le drapeau à damier, le plus jeune pilote de l’histoire de la F1 devient Fernando Alonso.
Il n’a que 24 ans, 1 mois et 27 jours. C’est un grand moment pour tout le Team Renault F1 : plusieurs membres de l’écurie se sont massés sur le muret des stands, tandis qu’Alonso, poings levés dans son cockpit, remerciait tout le monde par radio : «Vous êtes fantastiques, vous êtes numéro 1!». Un message qui va directement à Flavio Briattore, le directeur du Team, qui au même moment exultait.
Après une course constamment imprévisible, il n’a pu terminer que troisième derrière les deux pilotes de McLaren-Mercedes, Juan Pablo Montoya et Kimi Raikkonen. Mais ses derniers et précieux points glanés et cumulés dans le classement des pilotes, lui offrent la couronne mondiale dans la catégorie reine du sport automobile. En effet, à deux courses de la fin de la saison actuelle,le pilote espagnol totalise 23 points d’avance sur Kimi Raikkonen (117 à 94) au classement des pilotes et ne peut donc plus être rejoint.
Dans les minutes qui ont suivi sa victoire, Alonso a perdu ses mots sous le feu de l’émotion : «Il est impossible de décrire ce que je ressens en ce moment, je suis très ému», avant de se ressaisir : «Ce titre est la plus belle chose que je pouvais obtenir dans ma carrière, dans ma vie». Et de poursuivre : «La chance a toujours été de mon côté et mon équipe m’a vraiment beaucoup aidé. Tout est venu à moi cette année».
Après son succès, Alonso a été félicité par le Roi d’Espagne Juan Carlos et le Premier ministre, José Luis Rodriguez Zapatero. En Espagne toujours, et au lendemain de ce GP, celui qu’on surnomme «le Prince des Asturies» triomphe les bras levés à la Une de tous les quotidiens du pays. Normal, Alonso est «le roi le plus jeune de la F1», comme titrait le journal El Pais. Il faut aussi savoir que, dans son pays, Alonso a mobilisé une attention phénoménale à l’échelon national.
Dans sa ville natale, Oviedo, une assourdissante clameur s’est fait entendre dimanche soir dans l’auditorium où 2000 spectateurs s’étaient regroupés pour assister en direct sur écran géant au GP du Brésil. Mais surtout, les statistiques d’audience, communiquées au lendemain par l’autorité audiovisuelle espagnole, faisaient état de chiffres quasi record. Jugez-en : 3,354 millions de téléspectateurs (soit 31% du public national) lors des essais qualificatifs (samedi après-midi), puis 6,130 millions (40,5% du public) durant la conférence de presse qui a suivi ces essais et plus de 8 millions de téléspectateurs durant la course, soit 62% de l’audimat télévisé espagnol !
Dans le milieu très prisé de la F1, tout le monde est content pour lui. «Ce gamin me bluffe. Il est exceptionnel !», a déclaré Patrick Faure, le président de l’écurie au losange. Puis d’ajouter : «Je suis soulagé. Ce Grand Prix a été long, très long. Je crois que j’ai vécu les 90 minutes les plus longues de ma vie ! Je suis également satisfait car nous remportons un titre pour la première fois avec une voiture 100% Renault».
Même ses deux principaux rivaux sont contents pour lui. Kimi Raikkonen ne mâche pas ses mots : «Il le mérite ! Nous avons perdu cette année, mais nous essaierons encore l’année prochaine». Idem pour Michael Schumacher, qui, du haut de ses 36 ans, est le pilote le plus âgé de la F1. Il ne se montre pas mauvais perdant : «Je félicite Fernando et l’équipe pour leur victoire, ils ont fait un super-boulot toute la saison». En succédant à Schumi, Alonso portera le numéro 1 sur sa monoplace à la place de la Ferrari du septuple champion du monde.
Seul bémol, Alonso qui s’était élancé en pole position, aurait bien voulu coiffer sa couronne en obtenant sa septième victoire de la saison. Mais il n’en a pas été ainsi. Et en s’imposant, les deux flèches d’argent ont bien prouvé que McLaren-Mercedes dispose de la meilleure monoplace du moment, la MP4-20. Mais surtout, en signant ce joli doublé, cette écurie passe devant Renault au classement du Championnat des constructeurs, avec deux petits points d’avance (164 contre 162 pts).
Du coup, le titre «Constructeurs» pourrait échapper à Renault. Tout se jouera donc dans les deux derniers GP de la saison, celui du Japon (le 9 octobre prochain à Suzuka) et celui de Chine (le 16 octobre à Shanghai). Pour ces deux dernières courses, Raikkonen, a assuré qu’il allait «courir pied au plancher». Quant à Alonso, il aura la lourde mission de tenter de s’imposer à nouveau, comme il l’a si bien fait en début de saison. Il ferait alors taire tous ceux qui l’accusent d’avoir géré une avance construite en début de saison et ne reconnaissent pas encore son talentueux coup de volant.

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