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Filière automobile au Maroc : De l’assemblage de la R4 à la production de la Logan

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En 2005, l’assemblage de la Logan est lancé avec l’objectif de produire 30.000 Logan/Dacia par an. Partant de là, 50% de cette production est destinée à l’export

Le développement que connaît le secteur automobile au Maroc ne date pas d’hier. En effet, cette industrie a enregistré depuis plusieurs décennies des avancées significatives. Elle est liée dès les années 60 à l’histoire des assembleurs locaux, puis aux constructeurs étrangers et des écosystèmes locaux performants. Dans une analyse intitulée «L’automobile : Une filière marocaine stratégique, leader en Afrique» publiée par Policy Center for the New South, son auteur retrace les étapes marquantes de l’industrie automobile au Maroc, et le potentiel grandissant des écosystèmes créés dans le pays grâce aux différents projets mis en place. Il revient notamment sur la transformation de Somaca. Retour sur les phases d’évolution de l’industrie automobile au Maroc.

Premiers modèles assemblés

Créée en 1959 à l’initiative du gouvernement marocain, avec une assistance technique italienne de Fiat et française de Simca, la Société marocaine de construction automobile (Somaca) est une société anonyme dont l’activité est le montage en CKD (Completely Kocked Down) de modèles Fiat et Simca. Cette entreprise est une unité de montage de voitures à partir de pièces détachées importées d’Italie et de France. «A l’origine, l’Etat marocain en détenait 38% du capital, Fiat et Simca chacun 20%. Située à Ain Sebaâ, dans la banlieue Est de Casablanca, la société dispose d’une superficie couverte de 90.000 m2, sur un territoire de 30 hectares. Entre 1960 et 2003, cette société va connaître diverses évolutions. Le début de la fabrication démarre en 1962, avec quatre modèles Fiat (600, 1100, 1500 et 2300), suivi, en 1963, du démarrage de l’assemblage des modèles Simca, Aronde et Ariane. En 1966, un premier accord a été signé avec Renault, pour le montage des R4. L’année 1975 marque un record de production pour le site (25.000 unités). A partir de 1980, la production baisse à 16.000 unités. En 1992, le Maroc lève toutes les taxes douanières sur les voitures d’occasion importées, ce qui a pour conséquence immédiate de faire chuter la production à 4.000 unités, de petits modèles économiques, comme la Fiat Uno», indique l’auteur de cette analyse précisant que cet accord se concrétise, aussi, par un investissement par Fiat de 176 millions de dirhams. Cette démarche va permettre de moderniser l’unité d’assemblage et de remplir la demande marocaine de 50% d’intégration locale.

Le tournant

Renault avait conclu un accord en 1999 avec le Maroc pour l’assemblage local du Kangoo. Quatre ans plus tard, le Maroc va négocier directement la cession de ses parts Somaca avec Renault. L’entreprise rachète à 8,7 millions d’euros les 38% détenus par le Trésor marocain. «En rachetant, ensuite, la participation détenue par Fiat et l’outillage industriel qui lui est associé, pour 100 millions DH, la Somaca devient une filiale Renault à 80%, et se lance, à partir de 2005, dans l’assemblage de la Logan», rappelle l’expert indiquant que le groupe français détient alors 54% de la Somaca, les investisseurs privés 14% et l’Etat marocain 12%.

En 2005, l’assemblage de la Logan est lancé avec l’objectif de produire 30.000 Logan/Dacia par an. Partant de là, 50% de cette production est destinée à l’export vers des pays européens principalement la France et l’Espagne et les pays du Moyen-Orient, l’Egypte et la Tunisie. Un an plus tard, Renault reprend les 14% du capital Somaca détenus par des actionnaires privés. Elle se lance par la suite dans la production de la Logan 1,5. «En 2019, Renault acquiert les 20% encore détenus par PSA. Aujourd’hui, la Somaca est une SA détenue par le Groupe Renault à hauteur de 99% : 91% par Renault SAS, 8% par Renault Maroc, le 1% restant étant détenu par des actionnaires privés», relève cette analyse. Notons par ailleurs que le développement de l’industrie automobile au Maroc est fortement lié à la mise en place d’infrastructures routières, portuaires et ferroviaires adaptées. Le pays s’est également doté au fil des ans de moyens logistiques lui permettant de rendre plus attractive son offre. On citera à cet égard la mise à disposition des zones franches, la construction de zones industrielles équipées ou encore la mise en place du port Tanger Med.

 

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