Chez Honda, la Civic est plus qu’un simple modèle qui anime la gamme. C’est presque une icône, à l’image de ce que représente la Corolla pour Toyota, c’est-à-dire un best-seller qui existe depuis plus de trois décennies. Car, c’est en 1972 qu’est apparue la première génération de la Civic. Un modèle qui avait atteint le million d’exemplaires produits durant quatre premières années seulement. Aujourd’hui, cette ex-citadine devenue berline moyenne, représente près de 30 % des ventes globales du constructeur nippon. Honda peut aussi se targuer d’en avoir vendu plus de 16 millions d’exemplaires dans le monde.
Du coup, renouveler un tel modèle relève de la plus haute importance, autant pour les ingénieurs de la marque, que pour son staff de designers. Mais le résultat est là et il est même flatteur. On ne parlera pas de la Civic cinq portes, qui est pour l’instant strictement réservée aux pays européens, mais plutôt de la version tricorps ou «sedan» comme l’appellent les Anglo-saxons. Une carrosserie destinée au marché nord-américain ainsi qu’à certains pays comme ceux d’Afrique du Nord et notamment le Maroc.
Certes conventionnelle et consensuelle, la Civic quatre portes ne manque pourtant pas d’originalité dans le traitement de ses atours, notamment au niveau de ses blocs de feux et de phares. Ces derniers, par leur forme anguleuse confèrent à la face avant un regard des plus agressifs. Avec sa large baguette de chrome frappée au centre du logo de la marque, la calandre en V épouse l’inclinaison du capot plongeant. Les designers Honda semblent donc avoir pris en compte les nouvelles normes de chocs piétons imposées aux constructeurs automobiles… A l’arrière, le dessin des feux évoque vaguement certaines productions alleamandes, mais reste propre à cette Civic.
Les roues repoussées aux quatre coins, contribuent à l’équilibre de la ligne générale, faisant apparaître la malle moins proéminente et peu lourde visuellement. D’ailleurs, vue de profil, la Civic affiche une silhouette élancée, marquée par une forte inclinaison du pare-brise et de la lunette arrière, ainsi qu’une ceinture de caisse assez haute. Enfin, la présence de répétiteurs de clignotants sur les rétroviseurs parachève de donner à l’ensemble un cachet très moderne.
A l’intérieur, la présentation est tout aussi valorisante, avec notamment un poste de conduite aux allures futuristes. Mais surtout, l’ensemble se veut ergonomique pour le conducteur, comme pour son passager avant. Outre le design très réussi du volant en cuir surpiqué, on apprécie certains détails, qui découlent d’un travail de recherche très poussée de la part des ingénieurs. C’est le cas de la poignée courte de frein à main (et non plus d’un long levier) qui libère de l’espace au centre, ainsi que de l’incrustation surélevée d’un compteur de vitesse digital. Ce positionnement en hauteur a pour avantage d’être presque dans le champ de vision le plus fréquent du conducteur.
Autre tour de force réussi de la part des concepteurs de la Civic, le plancher plat, qui offre une habitabilité confortable pour les passagers arrière. Ce fut le cas pour l’ancienne génération, diront certains. Sauf qu’avec ses 4,545 m en longeur, la nouvelle est 3,5 cm plus courte que celle qu’elle remplace. En fait, cela a été rendu possible grâce à l’installation du réservoir en position centrale, le long de la traverse inférieure. Une architecture qui autorise aussi un volume de coffre des plus spacieux, cubant 450 litres. Du côté des équipements, le niveau de finition retenu par l’importateur marocain semble correcte.
En effet, la Civic «Exi» offre, entre autres, le double airbag, la climatisation manuelle, l’ABS avec répartiteur électronique de freinage (EBD), des jantes en aluminium de 15 pouces, un autoradio à deux lecteurs CD et K7 (relié à quatre haut-parleurs et commandé au volant), ainsi qu’un régulateur de vitesse. Sur le plan mécanique et parmi une gamme de trois moteurs (dont un Diesel) disponible auprès du constructeur, seul le bloc 1.8 litre i-VTEC est disponible pour le moment chez Univers Motors. Une mécanique qui pourrait praître contraignante (10 CV sur le plan fiscal), mais qui reste assez intéressante par ses caractéristiques dynamiques. Car ce 1.8 l essence développe 140 ch pour un couple de 174 Nm.
Un rapport cylindrée/puissance, qui, à lui seul confirme toute la réputation de grand motoriste dont jouit toujours Honda. Sur papier, le constructeur annonce une vitesse maxi de 207 km/h, pour une consommation moyenne de 6,4 l/100 km pour cette version. A noter aussi que ce moteur peut être associé à une boite manuelle à cinq rapports ou à une transmission automatique. Cette dernière est facturée en option à 11.000 DH. Et justement, on en vient au prix affiché de cette Honda et qui est de 229.000 DH.
A ce prix, la Honda Civic est un cran plus chère que certaines compactes à trois volumes comme la Ford Focus ou la Renault Mégane, mais reste plus abordable qu’une Volkswagen Jetta…. Sauf que toutes ces concurrentes sont disponibles sur le marché national en version Diesel. Un moteur qui fait défaut à la nouvelle Civic. Du coup et pour s’imposer, cette japonaise comptera plus sur l’originalité de son habitacle, la fiabilité mécanique connue à son blason et surtout le capital image hérité par sa devancière.