Tous ceux qui ont connu les eighties se souviennent de la Talbot Samba. Il fut un temps, pas si éloigné que cela, où elle courait joyeusement sur nos chaussées et où nos taxi drivers l’utilisaient en masse au quotidien pour transporter, tous les jours, des milliers de citadins. Et pour cause, elle était reconnue pour sa fiabilité avérée et son appétit d’oiseau.
Aujourd’hui encore, on peut parfois la croiser et cela ne manque pas de réveiller à chaque fois en nous un doux relent de nostalgie. La Samba dérive de la Peugeot 104 Coupé, légèrement rallongée, et présente un profil sympathique. Sa version cabriolet est encore plus séduisante : sa ligne, capote fermée, reste quasiment identique, tandis que décapotée, elle gagne tout son sex-appeal malgré la présence d’un arceau pour préserver la rigidité de la caisse. La Talbot Samba fut aussi la dernière tentative de Peugeot pour sauver la marque Talbot (ex-Simca), disparue en 1986 et avec elle la production de ce modèle.
Naissance en 1981
C’est en octobre 1981 que naissait la Talbot Samba, 3,50 mètres de long, 4 vraies places, 2 portes et hayon. Elle fut commercialisée en novembre de la même année en France et en Italie, puis début 1982 dans les principaux pays d’Europe. La gamme s’échelonnait alors de 6 cv fiscaux (50 ch DIN) à 14 cv fiscaux (165 ch DIN) ! La gamme Samba est équipée du «moteur X» de la Française de Mécanique. Proposée en 4 versions, dont un cabriolet dessiné par Pininfarina disposant de deux motorisations – 1124 cm3 (50 ch) et 1360 cm3 (72 ch) – et de boîtes 4 et 5 vitesses, la Samba était une «petite voiture» capable de s’imposer sur le marché bas de gamme européen grâce à un compromis efficace entre sobriété (4.7 litres au 100 km à 90 km/h), brio et comportement routier.
Sur une plate-forme commune avec les Peugeot 104 et Citroën LN/LNA, la Samba est une version allongée du coupé 104, mais dont la structure a néanmoins été considérablement modifiée. La Samba apportait à la marque Talbot une arme essentielle apte à lui ouvrir les marchés européens bas de gamme. Cette «trois portes» s’adressait à une large clientèle : jeunes ménages, célibataires et possesseurs de seconde voiture.
Appétit de moineau
La nouvelle voiture se situait parmi les plus sobres du monde automobile. Les versions dotées du moteur 1124cm3 passaient nettement en dessous de la barre des 5 litres aux 100 km à 90 km/h. Cette très faible consommation s’accompagne de performances que l’on est en droit d’attendre d’une petite voiture à la fois routière et urbaine. Grâce à un rapport poids/puissance, les LS et GL peuvent atteindre une vitesse maximum de 145 km/h et la GLS, quant à elle, taquine facilement les 160 km/h. Les accélérations des GLS et Cabriolet – les modèles les plus performants de la gamme – leur permettent très rapidement d’effectuer un dégagement ou de prendre la vitesse de croisière. Autre atout, la petite voiture était constituée d’éléments mécaniques adaptés de solutions déjà éprouvées sur d’autres modèles du groupe, ce qui en faisait un véhicule fiable et d’entretien facile. La Samba restait une véritable 4 places transformable en petit break. La banquette arrière rabattable vers l’avant, facilement démontable si besoin, donne au coffre une capacité allant de 236 dm3 à 610 dm3 suivant la position du siège.
Sécuritaire…
La Samba est une traction avant à 4 roues indépendantes, le moteur en position transversale est doté d’un arbre à cames en tête. L’allumage électronique transistorisé améliore le rendement du moteur. Son couple élevé en bas régime et le réglage du ralenti entre 650 et 700 tours /mn sur les LS et GL, contribuent à l’abaissement de la consommation et favorisent la souplesse de conduite. Une prise de diagnostic moteur permettait en outre de contrôler rapidement le fonctionnement du groupe moto-propulseur.
L’ensemble mécanique et la suspension fixée élastiquement sur la caisse ont été imaginés pour assurer un filtrage optimal des vibrations et des bruits. La sécurité active de la voiture est renforcée par un système de freinage efficace composé de deux circuits hydrauliques, freins à disques à l’avant et tambours à l’arrière. Un témoin de sécurité au tableau de bord renseigne immédiatement le conducteur en cas de défaillance d’un des circuits de freinage. Quant à la sécurité passive, elle répondait allégrement aux normes en vigueur: la partie centrale de la caisse, qui forme l’habitacle, est particulièrement rigide alors que les compartiments avant et arrière ont été réalisés de façon à absorber un choc éventuel par déformation progressive.