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Il était une fois… Zagato : Une vision différente du design

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Si, par sa dimension économique, Zagato apparaît comme une maison secondaire par rapport à Pininfarina, Bertone ou Italdesign, la carrosserie milanaise a joué, grâce à sa forte et originale personnalité, un rôle qui va bien au-delà de la simple arithmétique de sa production.
Ugo Zagato avait 28 ans quand il a créé sa carrosserie à Milan en 1919. Il venait de l’Officine Aeronautiche Pomilio, une entreprise aéronautique filiale du Groupe Ansaldo, qui, la guerre terminée, a licencié une grande partie de son personnel. Il y travaillait sur les ailes et les empennages des biplans de l’époque.
La carrosserie Zagato a ainsi été marquée dès l’origine par la personnalité et la formation de son créateur, qui a, rapidement, mis en œuvre les techniques issues de l’aéronautique. Sportivité, légèreté et aérodynamique ont été et sont toujours les valeurs distinctives des Zagato.
Ugo Zagato ne possèdait pratiquement aucune expérience de l’automobile. Ce qui pouvait apparaître comme un inconvénient s’est transformé en avantage, car cette méconnaissance a affranchi l’italien du conditionnement auquel étaient soumis les carrossiers de l’époque, lesquels perpétuaient le style de la voiture hippomobile. Il concevait des structures légères et avait recours à l’aluminium, utilisant des procédés d’assemblage mécaniques (rivets) compte tenu des difficultés de soudure de ce métal.
Après des débuts modestes, le caractère particulier des réalisations Zagato s’est affirmé vers le milieu des années vingt. Les carrosseries étaient entièrement métalliques. La maison a d’abord habillé  des Fiat, avant de collaborer étroitement avec Alfa Romeo. La RLSS constituait la première étape de ce partenariat. Le véritable élan a été donné par la 1500 Sport, qui, grâce à sa victoire aux Mille Milles de 1928, a apporté la renommée aux voitures frappées du Z. Peu après, l’entreprise a déménagé pour s’installer près de l’usine Alfa du Portello.
Zagato s’est fait une spécialité des Mille Milles, prouvant ainsi la justesse de ses idées. Avec Campari au volant, l’Alfa Romeo 1750 a remporté l’édition de 1929 avant de récidiver l’année suivante. De nombreuses Fiat Topolino et Ballila carrossées par Zagato avaient également participé à la course. En 1938, pas moins de 36 voitures arborant le Z avaient pris le départ de l’épreuve.
Si les années trente ont été une période d’expansion pour l’entreprise, elles ont aussi vu la rupture avec Alfa Romeo dont l’évolution du style, plus bourgeois et esthétisant, a éloigné la marque de Zagato. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ugo Zagato a commencé à fabriquer des cabines de camions pour Isotta-Fraschini. Il s’était même installé dans les locaux du constructeur après que son usine a été détruite par un bombardement en 1943.
Luigi Rapi, lui, a proposé de carrosser deux prototypes de la Monterosa, une huit-cylindres à moteur implanté à l’arrière, chant du cygne d’Isotta-Fraschini au lendemain du conflit.
Après la guerre, les deux fils d’Ugo, Elio et Gianni, ont rejoint l’entreprise. Gianni était ingénieur alors qu’Elio courrait  notamment sur la Fiat 8V Zagato au volant de laquelle il a remporté maintes victoires, y compris sur le circuit de l’Avus, à Berlin, en 1955.
Zagato a innové en 1948 avec sa carrosserie panoramique, dont les portières et le pare-brise empiètent sur le toit de manière à faciliter l’accès et à accroître la luminosité de l’habitacle. Elle a été montée sur différents modèles : Fiat Topolino, 1100 et 1400, Lancia Ardea, Maserati 1500 et même une MG. Zagato a participé à l’étude de la carrosserie de l’Alfa Romeo 159, au volant de laquelle Fangio a été sacré champion du monde de Formule 1 en 1951. Après l’Alfa Romeo 1900 SS, la seconde moitié des années cinquante a été marquée par les Abarth 750 et 1000, grâce auxquelles l’entreprise a connu un important développement.
Zagato s’était également intéressé aux marques anglaises : Jaguar XK 140 et 150, Bristol, Rover et la célébrissime Aston Martin DB4 GT, l’un des chefs-d’œuvre du carrossier avec la sublime Maserati A6G 54 des années cinquante.
Avec la Lancia Fulvia Sport, Zagato a accédé à une nouvelle dimension, celle de la production industrielle. Construite à la cadence de onze exemplaires par jour, la voiture est sortie de la nouvelle usine de Terrazzano di Rho (banlieue de Milan) mise en service en 1966. Après l’arrêt de la Fulvia en 1972 et de la Junior en 1975, l’entreprise a assemblé la version spider de la Lancia Beta mais aussi des voiturettes électriques (de golf surtout), ainsi que des voitures blindées. C’est grâce à Alessandro De Tomaso que Zagato est revenu à des tâches plus en rapport avec son histoire en construisant, à partir de 1984, la Maserati Biturbo spider, ont suivi les Aston Martin Vantage et Volante. Et pour célébrer ses 70 ans d’existence, la firme a réalisé en 1989 l’Alfa Romeo SZ en souvenir de la Giulietta Sprint Z. En 1996, Zagato a proposé, avec la Raptor, un prototype original motorisé par le V12 Lamborghini, dont l’habitacle est entouré de verre jusqu’aux célèbres bulles. Doté d’un toit relevable, ce coupé hautes performances à quatre roues motrices pouvait ainsi se transformer en barquette.
Aujourd’hui les dernières réalisations de l’italien sont, notamment, la BMW Zagato Roadster, l’Aston Martin V12 Zagato ou encore la Fiat 500 Zagato.

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