Lâchée par le groupe Ford qui décidé d’arrêter son programme F1 et procédé à la mise en vente de l’écurie, Jaguar F1 vient d’être rachetée par Red Bull. Une vente qui fait office de garantie de survie de Jaguar F1, la législation US stipulant que Ford restait financièrement responsable en cas de liquidation.
Les candidats au rachat, au dollar symbolique, devaient donc présenter un plan de sauvetage crédible s’articulant sur trois ans, c’est-à-dire sur un investissement de 300 à 400 millions de dollars, et c’est ce qui explique la longueur des tractations, compliquées encore par le fait que Ford négociait séparément la vente de Cosworth, son fabricant de moteurs de compétition équipant précisément Jaguar (mais aussi Jordan et Minardi). L’accord avec Red Bull assure la survie de l’équipe, forte de 300 employés, et des installations de Milton Keynes. Seul le nom de l’écurie britannique disparaît, puisque l’équipe continuera en F1 sous une autre identité : Red Bull Racing. Jaguar n’en sera pas moins au départ la saison prochaine du Championnat du monde 2005 dont le délai des inscriptions était lundi 15 novembre.
A préciser que jusqu’à la fin de la semaine dernière, il manquait encore officiellement trois teams (Jaguar, Jordan et Minardi) aux dix équipes qui devaient y prendre part.
Cette situation faisait planer sur les sept autres écuries -Ferrari, BAR, Renault, Williams, McLaren, Sauber et Toyota- le spectre ruineux de l’engagement d’une troisième voiture pour compléter le plateau des Grands Prix, qui ne peut descendre, contractuellement, sous la barre des 20 voitures. En l’espace de quelques heures, les tractations qui duraient en coulisses depuis plusieurs semaines ont abouti.Avec un chiffre d’affaires de près de 2 milliards de dollars, la firme créée en 1984 par Dietrich Mateschitz a les moyens de ses ambitions. Pour l’homme d’affaires autrichien, déjà impliqué dans la reconstruction du circuit de Zeltweg et présent à tous les étages du sport auto, le rachat de Jaguar F1 est la dernière pierre de sa pyramide.