Automobile

Jaguar Type-E féline d’antan

© D.R

Légendaire. La Type E de la marque au félin l’est à plusieurs égards. Ne pas l’avoir connu revient à être passé à côté d’une merveille. L’avoir croisée, ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie, équivaut à pâtir de ne pas avoir pu la posséder, la dompter, la faire sienne.
1957, Salon de Genève, les visiteurs, standardisés à ce que fut la mécanique de l’époque et agglutinés aux abords de l’exposition, allaient en prendre plein la vue.
Lors de cette communion automobile, on allait dévoiler la remplaçante, qui n’avait d’autres alternatives que d’être prometteuse, des modèles XK, ayant pris tout le temps nécessaire pour faire sensation. La relève se devait d’être à la hauteur et Jaguar savait à quoi s’en tenir.
Le public découvrit alors un prototype qui n’allait pas rester sans suite. De son nom de code E1A, celle qui allait être définitivement baptisée Type E était, tout de même, bardée d’un moteur six cylindres de 2,4 litres.
Une mécanique qui développait, tout à son aise, quelque 200 chevaux. Cupidon a vite fait d’accomplir son job, mais ceux qui s’étaient épris de sa beauté ont, cependant, dû prendre leur mal en patience avant de prendre son volant. Cette première sortie s’étant couronnée d’un net succès, les ateliers Jaguar s’attelèrent à donner naissance à un second prototype.
Jamais deux sans trois, dit-on. Un troisième félin allait voir le jour et auquel on attribua un nom tout aussi primitif que fut celui du premier : E2A vint au monde. Jaguar força toutefois sur les ingrédients pour ce troisième du nom, justifiant cette montée en puissance par l’objectif assigné à la E2A : la compétition. Allure fière et contours gracieux, mue par un 3,8 litres développant 265 chevaux, la « bombe » a eu un effet dévastateur sur les visiteurs du Salon de Genève de 1961. Moderne, véloce et furieusement belle, la Type E, disponible en Coupé ou en Cabriolet, bénéficia de l’introduction chez Jaguar de la suspension à quatre roues indépendantes. Sa mécanique, dotée de trois carburateurs, la propulsait à plus de 240 km/h. De plus, elle faisait office de compétitrice redoutable, car accessible deux fois moins chère que ses principales rivales, notamment Ferrari et Aston Martin, qui présentaient des performances similaires. Ajouter à cela la première course à laquelle elle prit part, qui fut un véritable succès et qu’elle domina aisément.
Autant de capacités qui ont fait que la suite fut à la mesure de l’investissement. On la désirait, on se l’arrachait et, pour ce faire, il fallait se plier aux outrages des délais de livraison, atrocement longs. Mais la belle méritait et ses prétendants appréhendaient que la patience finirait par payer.
Cependant, la Type E se devait, comme il est légion, de présenter quelques désagréments, aussi infimes soient-ils. Ainsi, la belle présentait un inconfort résultant de la lenteur et du ronronnement, quelque peu accentué, de sa boîte de vitesses. Ses adeptes devront patienter jusqu’en 1964, date coïncidant avec le montage d’une nouvelle boîte de vitesses synchronisée, accompagnée de toute une série de changements.
Présenté la même année et faisant suite à la guerre, par mécanique interposée, que se livraient les constructeurs, le nouveau moteur de 4,2 litres équipant la Type E était, tout simplement, une arme dévastatrice aux mains de Jaguar. Le plus a été obtenu grâce au réalésage de l’ancien 3,8 litres, qui gagne ainsi cinq millimètres. La cuvée 1964 était équipée de cette nouvelle version du moteur XK, en plus de quelques retouches au niveau de l’habitacle et de la calandre. Ce lifting assurera, à lui seul, l’écoulement de près de 20 000 unités.
Le marché américain recevra sa Type E en 1966, où un succès monumental l’attendait. Elle gagnera en espace au niveau de l’habitacle et, afin d’être en conformité avec les normes anti-pollution et de sécurité, celle-ci connaîtra un autre remodelage au niveau du carénage et des optiques. Mais les changements cruciaux intervinrent au niveau de la mécanique, qui se contentera de deux carburateurs au lieu des trois montés sur le modèle européen. De facto, la puissance de la Type E en souffrira et décroîtra pour atteindre 175 chevaux. En perpétuelle évolution, la Type E subira une véritable métamorphose en 1968.
La série II n’avait, en fait, aucun rapport avec ses devancières et arbora une toute nouvelle robe. Côté moteur, les six cylindres qui, jusque-là, avaient assuré à merveille la mission qui leur était confiée, étaient en train de vivre leurs derniers moments de gloire.
En effet, Jaguar présenta, en 1970, la série III de la Type E, toujours dotée de son 4,2 litres mais, cette fois-ci, il était alimenté par un douze cylindres. Excusez du peu ! La puissance développée grimpa à 272 chevaux, pour le bonheur des amateurs de sensations fortes. Une escalade en vigueur qui devrait justifier la modification de la ligne, car la belle a dû prendre quelque 300 kilos.

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