Automobile

Jaguar : un félin encore athlétique à 75 ans

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C’est l’histoire d’un félin qui vivra bientôt son 75ème printemps. Un félin qui n’a pas pris une ride, qui a encore toutes ses dents et qui n’est pas prêt de rendre l’âme. Sans être centenaire, Jaguar possède l’une des histoires les plus longues à narrer. Si bien qu’on ne saurait la conter –dans le détail– en si peu de lignes… Point de départ de cette longue aventure, la ville de Blackpool en Grande-Bretagne qui, en 1922, verra se rencontrer deux fils de bonne famille, William Walmsley et William Lyons. Même prénom, même destin, les deux hommes vont se lancer dans la fabrication de motos et de side-cars. C’est ainsi que va voir le jour la société «Swallow Sidecars Company» (SSC). Les affaires vont bon train, mais à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, les initiales SS ne sont pas flatteuses à porter, renvoyant systématiquement aux nazis. À l’aube des années 30, William Lyons part s’installer à Coventry pour y produire des voitures. Il optera ensuite pour le nom de Jaguar qui apparaît pour la première fois en 1935 sur un superbe roadster (SS 100). L’automobile fait sensation et encourage aussitôt à voir vers d’autres horizons. D’abord à l’élargissement de la gamme, avec l’apparition d’une déclinaison coupé dès 1937, puis à l’engagement en compétition au lendemain du conflit. En 1945, la maison de Coventry adopte définitivement le nom de Jaguar Cars Limited et poursuit son élan de créativité en quête de sportivité. La preuve se fera avec le roadster XK120. Un bolide habillé d’une somptueuse carrosserie et doté d’un prodigieux six-cylindres pouvant le propulser à 200 km/h. Trop fort en 1948 ! Suivront les Type C et Type D avec lesquels Jaguar va connaître de grands moments de gloire en compétition durant les années 50 et notamment aux 24 Heures du Mans. À elle seule, la série XK assoit définitivement la réputation de la marque en tant que label sportif. Les sixties seront des années fastes pour la marque au félin. Exportations massives vers le marché fortement croissant des Etats-Unis, présentation de la première XJ et surtout lancement de la Type E. Une automobile racée, qualifiée de la plus belle voiture jamais construite et capable de performances de haute volée. Lancée simultanément en versions cabriolet et coupé à deux places, la Type E avait presque autant de charisme et de sportivité qu’une Ferrari, mais pour moitié prix. À son tour, la XJ sera déclinée en variante longue et hyper-luxueuse, la Daimler Limousine, qui sera utilisée par la Cour d’Angleterre.
Pourtant, durant la même décennie (60s), Jaguar va petit à petit sombrer dans la tourmente. Son père fondateur contraint à une alliance en 1966 avec le Groupe Britsih Motor Corporation, voit son entreprise lui échapper progressivement. BMC fusionne avec une autre entité étatique, le Groupe Leyland qui constitue la British Leyland Motor Corporation après avoir nationalisé tout un portefeuille de marques britanniques (Jaguar, Rover, Austin, Morris, MG, Triumph…). Sans indépendance ni visibilité, Jaguar roule alors droit à sa perte. Si bien qu’à l’aube des années 80, elle est promise à la faillite si un nouveau repreneur ne se manifeste pas. Fort heureusement, le Groupe British Leyland est privatisé en 1984 et Jaguar Cars Limited regagne un peu d’optimisme et de dynamisme. Mais l’année suivante, Willam Lyons tire sa révérence. Durant son règne sur la firme de Coventry, Sir Lyons fera preuve d’une abnégation à la hauteur de son souci pour la rigueur et la perfection. Une âme et une philosophie que le Groupe Ford va tenter de préserver en rachetant la marque Jaguar en 1989 avec laquelle il étoffe sa division haut de gamme PAG (Premier Automotive Group) qui réunissait les labels Lincoln, Aston Martin, Land Rover et Volvo. Plus proche de nous dans le temps, l’année 2008 est celle du rachat par le groupe Tata. Conscient de l’opportunité qu’il a –quant à posséder les marques Jaguar et Land Rover–, le géant indien ne lésine pas à injecter dans ses nouveaux fleurons automobiles des dizaines de millions d’euros allouées à différents investissements (Recherches & développement, véhicules hybrides et défis écologiques…). Objectif : permettre à JLR de mieux préparer son avenir. Dernière Jag’ dévoilée, la nouvelle XJ incarne, comme les gammes XF et XK, la nouvelle ère de la marque au félin. Un constructeur qui a su traverser la crise, dont les voitures sont toujours aussi exclusives, raffinées, fiables (garanties 5 ans) et sportives. D’ailleurs et pour célébrer ses 75 ans, Jaguar signe cette année son retour dans le monde de la compétition en engageant sa puissante RSR XKR GT2 dans l’american Le Mans Series (ALMS). Comme quoi, la vie est un éternel recommencement.

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