Automobile

L’Amica à la croisée des chemins

© D.R

Avec la production de la Dacia Logan dans la Somaca, ce n’est pas que l’industrie de montage locale qui prend un nouvel envol vers des perspectives plus prometteuses. En effet, l’assemblage au Maroc de la voiture mondiale de Renault a aussi et surtout permis au tissu des équipementiers de connaître un nouveau souffle après l’arrêt de la production des Fiat (Uno, Palio et Siena).
Bien que le projet «Logan Maroc» ne compte actuellement qu’un taux d’intégration d’environ 20%, alors qu’ailleurs, il atteint (voire dépasse) les 50%, il n’en demeure pas moins que l’industrie marocaine de sous-traitance a de l’avenir, surtout auprès des constructeurs automobiles européens.  Réunis au sein de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (Amica), les équipementiers marocains représentent un lobby industriel non négligeable.
En effet, ce secteur compte environ 300 sociétés, emploie quelque 20.000 salariés et génère chaque année plus de 20 milliards de dirhams de chiffre d’affaires (soit plus de 2 milliards d’euros). Il faut savoir aussi que de grands équipementiers internationaux tels que Delphi, Valeo, Snecma, Yazaki, ou encore Matis Aerospace ont consentis d’importants investissements durant ces dix dernières années. C’est aussi un tissu qui ne fournit pas des composants uniquement destinés à l’automobile, mais aussi à d’autres secteurs industriels (aéronautique, textile…). Tout cela est bien. Mais il reste que nos équipementiers n’ont pas encore la place qu’ils méritent et ce faute d’une stratégie rigoureuse et plus en phase avec les exigences des grandes firmes internationales. Une responsabilité qui incombe normalement à l’Amica. Il se murmure que ladite association est un peu «sclérosée» du fait de la longue présidence de Ali Moamah. «M. Moamah reste un homme dynamique mais au discours dépassé et à la vision peu adaptée à la réalité actuelle du secteur et surtout à ses nouveaux défis», indique un membre de l’association. «Une carence que M. Moamah tente de compenser par sa bonhomie et sa gentillesse», renchérit un autre.
L’Amica aurait ainsi bel et bien besoin d’un nouveau visage à même d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur des fabricants de composants automobiles. Des visites comme celle effectuée récemment par l’Amica en Espagne afin de démarcher le constructeur Seat sont une bonne chose, mais on est bien loin de l’élan dynamique de Salaheddine Mezouar, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie. Et surtout, ce département ministériel peut se targuer d’avoir une vision claire, rationnelle et ambitieuse de la filière.
Une vision matérialisée par les différentes résolutions prises dans le cadre du Plan Emergence. L’Amica semble presque en retrait par rapport à tous ces nouveaux défis. Pourtant, il y a urgence à ce qu’elle revoit son organisation et son mode de fonctionnement. Car les équipementiers marocains doivent impérativement démarrer leur restructuration pour rester dans la course à l’échelon international. Ils sont censés non seulement développer ou acquérir des compétences nouvelles, mais aussi rechercher des effets de taille ou d’économie d’échelle, afin de réduire leurs coûts. Objectif : devenir aussi compétitifs que leurs homologues opérants dans les pays d’Europe de l’Est et notamment en Turquie.

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