ALM : Après des mois de crise touchant les grands constructeurs automobiles, comment se portent les équipementiers marocains ?
Larbi Belarbi : Les équipementiers marocains ont certes souffert de la crise mondiale et notamment durant le premier trimestre 2009 lequel s’est soldé par une baisse de 40 à 50% de leurs commandes. Mais au cours du deuxième trimestre, la situation s’est améliorée et ce, grâce à deux facteurs. D’abord parce que ces équipementiers sont allés démarcher de nouveaux clients et chercher d’autres commandes. Ensuite, du fait du transfert de quelques équipementiers européens de leurs commandes à des sous-traitants nationaux grâce à leur compétitivité. Résultat, la plupart des équipementiers automobiles marocains ont constaté l’amélioration de leur carnet de commandes durant ce troisième trimestre.
À deux mois du Salon Tec’Auto, sous quel angle abordez-vous cette 5ème édition ?
Le Tec’Auto s’annonce dans un contexte particulier. D’une part, la croissance du parc automobile marocain avec tout ce que cela implique en perspective de croissance pour l’ensemble de ses acteurs, à savoir les importateurs, les distributeurs, les réparateurs et surtout les équipementiers qui fournissent le marché de l’aftermarket. D’autre part, il y a le projet de Renault Tanger Med, dont les travaux de construction vont démarrer dans les semaines à venir. Et bien évidemment, ce projet aura inévitablement un impact positif sur tout le tissu industriel national. Qu’il s’agisse des sous-traitants marocains qui poursuivront leur mise à niveau aux standards internationaux, ou des nouveaux équipementiers de rang 1 qui livreront leurs composants non seulement pour l’usine de Tanger, mais aussi pour les marchés d’export.
Concernant ce projet justement, croyez-vous vraiment que Nissan va y revenir ?
Si l’on se réfère aux déclarations du président de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, lors de sa dernière visite au Maroc, Nissan reviendra pour compléter les gammes montées dans l’usine de Tanger. D’abord, du fait d’une amélioration de la situation mondiale de l’automobile. Ensuite parce que Nissan mise sur ce montage pour répondre à sa demande traditionnelle, mais aussi pour investir de nouveaux marchés. Je suis donc très optimiste concernant le retour de Nissan à ce projet.
Qu’en est-il de votre stratégie pour dynamiser le secteur des équipementiers et accompagner son développement ?
Nous travaillons actuellement de concert avec le ministère de l’Industrie, l’ANMPE ainsi que des consultants externes pour préparer un plan de mise à niveau du secteur. Certes, les industriels qui fournissent la Somaca sont déjà aux normes internationales, mais pas d’autres équipementiers qui devront bien se mettre à niveau s’ils veulent se développer et se tourner vers le marché de l’exportation. Et ce plan devrait démarrer en fin d’année et s’échelonner tout au long de 2010. Aujourd’hui, nous sommes conscients que le Maroc a une opportunité assez exceptionnelle, qui devrait lui permettre de devenir un leader régional de l’industrie automobile. Le projet de Renault Tanger Med n’est qu’un début.