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Le «dieselgate» envoie le patron d’Audi en prison

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La filiale de Volkswagen au centre d’un scandale des moteurs diesel truqués

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Tardivement rattrapé par ce dossier, Audi a dû rappeler début juin quelque 60.000 A6 et A7 après la découverte d’un «logiciel illicite» capable de fausser les niveaux d’émissions de gaz polluant.

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La justice allemande a placé lundi en détention provisoire le patron du constructeur Audi, filiale de Volkswagen, prononçant la première incarcération d’un très haut responsable dans l’enquête tentaculaire sur le scandale des moteurs diesel truqués.

«Entre six et sept heures ce matin, quatre policiers bavarois ont arrêté à son domicile Rupert Stadler, PDG d’Audi depuis onze ans, pour le conduire devant une magistrate», a expliqué à l’AFP un porte-parole du parquet de Munich.

Mis en cause fin mai pour «fraude» et complicité d’«émission de faux certificats», M. Stadler est soupçonné «d’avoir voulu influencer des témoins ou d’autres suspects», ce qui a justifié son interpellation, selon la même source.

Il a nié ces accusations, a été écroué, et s’est dit «prêt à être interrogé à partir de mercredi», a poursuivi le représentant du parquet.

Dans la foulée, le conseil de surveillance de Volkswagen a relevé M. Stadler de ses fonctions pour le remplacer par le Néerlandais Bram Schot, transfuge de Daimler arrivé chez VW en 2011, et responsable des ventes chez Audi depuis l’an dernier, selon plusieurs médias allemands dont l’agence DPA.

Le conseil de surveillance d’Audi, présidé par le patron de Volkswagen, devait entériner cette décision d’ici la fin de journée, a précisé un porte-parole à l’AFP. Le dieselgate, scandale à tiroirs dans lequel les constructeurs allemands n’en finissent plus de s’embourber, avait éclaté en septembre 2015 chez Volkswagen, maison mère d’Audi et de Porsche.

L’agence américaine de l’environnement (EPA) avait accusé le premier constructeur mondial d’avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d’un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées.

Tardivement rattrapé par ce dossier, Audi a dû rappeler début juin quelque 60.000 A6 et A7 après la découverte d’un «logiciel illicite» capable de fausser les niveaux d’émissions de gaz polluant.

Mais la marque haut de gamme, dont les ingénieurs sont soupçonnés d’avoir contribué à l’élaboration des logiciels en cause, intéresse depuis longtemps le parquet de Munich.

Jörg Kerner, ex-responsable des moteurs de Porsche arrivé en 2011 de chez Audi, ainsi que Wolfgang Hatz, qui a notamment été chef du développement des moteurs chez Audi de 2001 à 2007 avant de prendre une fonction similaire pour l’ensemble du Groupe Volkswagen, ont été incarcérés en avril 2018 et septembre 2017.

Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, la mise en cause de M. Stadler est en partie liée à un courriel adressé «fin 2015» au dirigeant, le mettant au courant de l’utilisation de logiciels irréguliers. Entré chez Audi en 1990, et PDG depuis 2007, Rupert Stadler a gardé jusqu’à présent la confiance des actionnaires principaux, les familles héritières Porsche-Piëch.

Cependant, le conseil de surveillance de Volkswagen ne peut plus «échapper» à la question d’un «nouveau départ chez Audi», estime auprès de l’AFP Ferdinand Dudenhöffer, du Center Automotive Research. «Les accusations du parquet de Munich sont graves», a-t-il ajouté.

Volkswagen s’efforce toujours de tourner la page du dieselgate, alors même que l’amende d’un milliard d’euros récemment infligée par la justice allemande n’a pas mis fin à toutes les procédures en cours. Plusieurs hauts dirigeants de VW, dont l’ancien patron Martin Winterkorn, font l’objet de différentes enquêtes pour fraude, manipulation de cours de Bourse ou publicité mensongère.

Aux Etats-Unis, en tout, huit anciens et actuels dirigeants de Volkswagen ont été inculpés, accusés notamment de «fraude» et de «conspiration». Un cadre d’Audi y a également été mis en examen.

En Allemagne, le successeur de M. Winterkorn, Matthias Müller, mais aussi le chef du conseil de surveillance du groupe, Hans Dieter Pötsch, et l’actuel président de VW Herbert Diess, sont également dans le viseur des enquêteurs.

A la Bourse de Francfort, vers 14H45 GMT, l’action de Volkswagen chutait de 2,78% à 156,52 euros, dans un marché en baisse de 1,49%.

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