Ford confirme la cession d’Aston Martin à un consortium d’investisseurs dirigé par David Richards, l’ancien directeur de l’écurie Benetton, selon un contrat qui valorise la marque de voitures de sport britanniques à 925 millions de dollars (700 millions d’euros).
Le deuxième constructeur américain a précisé qu’il conserverait une participation d’une valeur de 77 millions de dollars dans Aston Martin, la marque de voitures popularisée par la série des «James Bond» au cinéma.
La transaction devrait être finalisée au cours du deuxième trimestre de cette année. La publication officielle des détails de l’opération confirme les informations obtenues par Reuters ces derniers jours.
Deux fonds koweïtiens, Investment Dar et Adeem Investment, vont former un partenariat avec l’écurie Prodrive, géré par Richards. Ce dernier, qui a également dirigé l’écurie Bar par le passé, rejoindra le conseil d’administration d’Aston Martin en tant que président non exécutif du groupe.
Ford avait annoncé en août son intention de vendre tout ou une partie de la marque de luxe. Le produit de la cession sera réinvesti dans ses autres divisions.
Ford a publié en 2006 sa plus forte perte en 103 ans d’existence, à 12,7 milliards de dollars, les hausses des prix de l’essence et des taux d’intérêt ayant détourné les consommateurs des voitures de sport et des camions, qui étaient jusqu’alors les principales sources de bénéfices de Ford.
Le groupe américain s’est engagé dans un vaste plan de restructuration, qui devrait aboutir à la fermeture de 16 sites et à la suppression d’environ 45.000 emplois.
«La vente d’Aston Martin répond aux objectifs prioritaires du groupe : restructurer afin d’améliorer nos rendements avec des volumes restreints et d’accélérer le développement de nouveaux produits», explique Alan Mulally, président-directeur général de Ford, dans un communiqué.
«Du point de vue d’Aston Martin, la cession se traduira par de nouveaux apports de capitaux, qui permettront à Aston Martin de poursuivre la croissance qu’il a connue sous la conduite de Ford», poursuit Mulally. La marque britannique, créée au début de la Première Guerre mondiale, est passée sous l’entier contrôle de Ford en 1993.
La voiture apparaît pour la première fois dans un «James Bond» en 1964, avec "Goldfinger". Elle n’a depuis cessé d’accompagner l’agent secret, jusqu’à "Casino royale" en 2006. Ford a annoncé en janvier qu’Aston Martin avait augmenté de près de 50% ses ventes en 2006, à environ 6.500 unités.