Pour la marque Land Rover, les choses n’allaient guère bien en 2000, lorsqu’elle fut rachetée par le géant Ford au groupe BMW. Du coup, et pour dépoussiérer un peu son image, rien ne valait une bonne refonte de son identité stylistique. Ce fut chose faite avec le nouveau Range Rover, dont le design inédit a profité pleinement au restylage du Freelander.
Cette année, la prestigieuse marque de 4×4 britannique est revenue dans le vert, affichant de bons résultats commerciaux et soufflant un petit vent de dynamisme. Ainsi, après avoir présenté un nouveau concept-car au Salon de Detroit en janvier dernier (le Range Stormer), le constructeur a présenté, quelques mois plus tard et toujours dans un Salon automobile américain, (New York), la troisième génération du Discovery.
Ce dernier, né en 1989 et constituant le modèle intermédiaire de la gamme, s’est forgé une réputation de véritable tout-terrain, mais manquait d’élégance par son style et ses atours peu fluidifiés. Aujourd’hui, le nouveau Disco arbore une ligne nettement plus esthétique très inspirée de son grand frère (le Range Rover), tout en ayant conservé quelques gènes de son devancier. Ainsi, l’allure générale est toujours aussi droite et cubique, caractérisée par l’importance des surfaces vitrées, ainsi que par ce léger décrochement du toit au niveau des places arrière. En revanche, la face avant l’assimile sans erreur au Range Rover avec sa large calandre à barrettes et ses projecteurs carrés intégrant deux optiques rondes et enchevêtrées. Des éléments qui donnent au nouveau Discovery des allures de «baby-Range». Le dessin de la poupe est tout aussi surprenant, avec un hayon vertical, à double ouverture et dont la lunette arbore un bas en forme d’estrade. Plus épais, mais pas disgracieux, les feux débordent sur les côtés tout en s’intégrant en parfaite continuité avec les montants arrière. C’est indéniable : vu par derrière, le Discovery III s’apparente à un prototype. D’autant plus qu’au passage, on aura noté la disparition de la roue de secours, auparavant accrochée en sac à dos. Ses concepteurs, eux, vous répondront que le design de la partie arrière est plutôt motivé par une volonté de faciliter l’accès au coffre. Celui-ci, cube un volume généreux, mais se retrouve largement amputé (280 litres) en configuration sept places. C’est qu’avec ses mensurations généreuses, dont un empattement de porté de 254m à 2,88 m, le nouveau Disco conserve ses deux sièges supplémentaires (disposés en troisième rangée et escamotables au plancher), mais voit son espace intérieur encore plus habitable. A bord, justement, l’ambiance «british» est au rendez-vous, avec une planche de bord droite et typiquement Land Rover.
Matériaux et présentation sont très flatteurs, à l’instar de l’équipement, dont on ignore encore les configurations importées par la Smeia (distributeur exclusif de Land Rover au Maroc). Mais gageons que deux niveaux seront proposés, avec dès l’entrée de gamme : suffisamment d’airbags (frontaux, latéraux et rideaux), l’air conditionné, le volant multifonctions, un lecteur CD à 6 haut-parleurs, l’ordinateur de bord… En option ou sur la version la plus huppée, les propriétaires auront droit à toutes sortes de sophistications et de gadgets high-tech : phares bi-xénon, éclairage adaptatif, ou encore radar de stationnement. Mais c’est sous sa robe que le Discovery, troisième du nom, innove encore plus. En effet derrière ses allures très policées, se cache un authentique tout-terrain doté d’une plate-forme inédite.
En effet, outre des roues indépendantes et une suspension pneumatique à hauteur variable, l’auto repose sur une sorte de «châssis-coque», c’est-à-dire, une structure monocoque, soudée sur un cadre séparé. Mais surtout, le dernier-né de Land Rover inaugure un système de transmission inédit : le «Terrain Response». Un dispositif dernier cri, offrant cinq réglages au conducteur, en fonction du terrain rencontré : route, terrain glissant, plus trois autres modes tout-terrain (boue/ornière, sable et rocaille).
Permettant d’optimiser l’adhérence sur tous les terrains, le «Terrain Response» agit directement sur différents paramètres tels que la suspension, le moteur, l’anti-patinage… De quoi s’offrir le bonheur absolu de passer partout. Le constructeur à l’Ovale Verte annonce même des capacités hors normes et supérieures à la précédente version. Jugez-en : évolution sur sable totalement mou, franchissement de terrain rocailleux et accidenté, montée de pentes de 45°, équilibre sur colline à angle de dévers de 35°, passage au travers de gué de 70 cm ! Phénoménal, d’autant plus qu’il s’anime de puissantes motorisations. Il s’agit, en essence du 3.0 l V6 de 215 ch et du V8 4.4 l de 299 ch, et en Diesel, du nouveau 2.7 l V6 Tdi de 190 ch, développé conjointement par Ford et PSA.
Plus abouti esthétiquement et techniquement, le nouveau Discovery ne fais aucun promis sur tous les fronts. Une montée en gamme très remarquée, qui le classe désormais dans le club encore restreint des 4×4 de luxe. D’ailleurs, cela se vérifie au niveau de son prix qui devrait démarrer aux alentours des 650.000 Dhs. Il est ainsi plus cher que l’ancienne version, mais se situe dans la palette tarifaire des Volkswagen Touareg, BMW X5 et autres Volvo XC90. Mais il pourrait même faire de l’ombre au Range Rover.