Moins de six mois après l’arrivée aux commandes de PSA Peugeot Citroën de Christian Streiff, les ventes du constructeur automobile ont amorcé un léger redressement en Europe au premier semestre, tirées par de nouveaux modèles, mais sont restées stable au niveau mondial.
En perte de vitesse en Europe de l’ouest depuis 2003, le constructeur vient d’annoncer avoir inversé la tendance, avec une hausse de 0,9% des immatriculations à 1,27 million d’unités. La part de marché de PSA, numéro deux européen derrière Volkswagen, s’est accrue de 0,2 point à 14,2%. PSA, qui a écoulé 1,764 million de véhicules dans le monde, affiche de meilleures performances que son concurrent Renault, qui a annoncé jeudi des ventes mondiales en recul de 3,8% et une baisse de 9,1% en Europe.
Les ventes de PSA ont été tirées par le succès de la Peugeot 207 et la Citroën C4 Picasso: la 207 "a vu ses ventes exploser" pour atteindre 270.000 véhicules dans le monde, et le C4 Picasso a "dépassé les objectifs" avec plus de 100.000 véhicules écoulés, auxquels s’ajoutent 70.000 pour le Xsara Picasso.
La 207 représente plus d’un quart des ventes de Peugeot, qui ont atteint un million de véhicules au premier semestre. Décidé à "continuer la marche en avant" de Peugeot, son directeur général, Frédéric Saint Geours, "n’exclut pas" d’atteindre en 2007 l’objectif de 2 millions fixé à l’origine pour 2006. Les analystes placent beaucoup d’espoir dans la 207. Certains espèrent même la réédition du succès de la 205, qui s’était très bien vendue dans les années 80, permettant d’amortir largement les coûts et d’engranger des marges.
Fort du succès de la C4 Picasso, Citroën se fixe comme objectif de «dépasser la barre des 7% de part de marché en Europe dès l’année 2008», contre 6,7% à présent, selon le nouveau directeur général de Citroën Gilles Michel.
Le contexte n’était pourtant pas favorable, marqué par un léger recul du marché européen (-0,8%) au premier semestre, l’appréciation de l’euro face au yen qui favorise les constructeurs japonais et un environnement que PSA juge «fortement concurrentiel». La part de marché du groupe en Europe, qui n’avait cessé de reculer depuis quatre ans, progresse à 14,2%, après avoir atteint un point bas (13,7%) au second semestre 2006.
En France, dans un marché en baisse de 1,9%, la part de PSA progresse de 0,5 point à 31,6%, avec 417.000 immatriculations.
L’année 2006 avait été morose pour PSA, ses ventes ayant baissé de 0,7% dans le monde et de 2,7% en Europe de l’ouest, son principal marché qui représente 70% du total des véhicules écoulés. Le premier enjeu pour PSA est de "reprendre la croissance des volumes en Europe", secteur essentiel pour les résultats, avaient prévenu les analystes
lors de l’arrivée en février de
M. Streiff, successeur de Jean-Martin Folz. M. Streiff a aussitôt affiché sa volonté d’accélérer le rythme en matière de croissance et de rentabilité, grâce aux économies et au lancement de plus de nouveaux modèles, au total 41 d’ici trois ans, dans le cadre du plan Cap 2010.
Sa prise de fonctions a eu un «effet psychologique sur les marchés», a jugé Alexander Law, chef économiste chez Xerfi : «Il a donné l’impression de remettre tout le monde au travail, c’est l’effervescence avec ce plan qui contribue à donner une image un peu plus dynamique de PSA».