AutomobileUne

Les prix des véhicules neufs Flambent

© D.R

Impactés par un contexte international mouvant

Perspectives. 2022 n’a pas été une année de résurrection pour les ventes du véhicule neuf et il est fort probable que cela va continuer en 2023. A cela s’ajoute le prix moyen du véhicule qui connaît une hausse remarquée. Paradoxalement, l’occasion cartonne.

L’AIVAM a tenu vendredi dernier sa conférence annuelle de presse dévoilant le bilan des ventes de l’année 2022. Il en ressort plusieurs éléments saillants. Globalement, le marché du neuf n’est pas en grande forme, enregistrant une baisse de -8 et -3% par rapport à 2021 et 2019 respectivement. Et pour cause, le contexte économique défavorable (la guerre en Ukraine, la sécheresse) ayant un impact négatif sur l’évolution du secteur, notamment le VUL qui affiche un recul de 14%. Le marché accuse toujours le coup de la pénurie des semi-conducteurs et les perturbations au niveau de la logistique. Dans ce schéma, le SUV renforce sa position de premier segment du marché avec 34% de part de marché. Du côté du premium, il n’échappe pas à la tendance baissière générale du marché et affiche -9%. La combinaison de plusieurs facteurs affecte la demande. Diagnostic.

Le prix moyen du véhicule coûte 60.000 DH de plus par rapport à 2019

Comparé à l’année d’avant-crise (2019), l’achat d’un véhicule neuf a coûté 60.000 DH de plus. En 2022, le prix moyen du véhicule atteint 295.000 DH contre 252.000 DH en 2021, 244.000 DH en 2020 et 235.000 DH en 2019 (l’année de référence). Présentant l’évolution des prix des véhicules à l’international et le contexte qui l’entoure, Adil Bennani, président de l’AIVAM, explique : «Nous nous retrouvons avec des véhicules de plus en plus chers sous deux effets. D’abord l’effet du mix parce que comme vous le savez d’une année à l’autre partout dans le monde, la part du SUV est en train de croître et donc ça fait un prix moyen plus important, lorsqu’on rajoute à cela une couche inflationniste cela donne des prix qui sont plus chers. Par conséquent, cela un impact sur la demande », explique Adil Bennani. Et de poursuivre : « Mais en plus du mix et de l’inflation intrinsèque il y a l’évolution technologique.

Comme vous le savez, dans le mix des ventes les véhicules thermiques sont en train de baisser en termes de proportion et les véhicules hybrides et électriques sont en train de prendre le pas et ceux-là sont plus chers et donc ça rajoute une couche sur le prix et tout cela va avoir des impacts sur la demande. On est en train de passer d’un modèle de possession de véhicule à un modèle de leasing et de location du véhicule. Les acheteurs d’avant ne seront plus forcément les acheteurs de demain » affirmant que les concessionnaires et constructeurs devront s’adapter à cette nouvelle donne. Des changements structurels sont en train d’être opérés comme la revue des modes de distribution pour ne pas faire adosser l’augmentation du prix sur le client final. «Aujourd’hui certains constructeurs en Europe dont Mercedes et bientôt BMW ont décidé de se passer des services de leurs concessionnaires et de passer à un modèle d’agents pour gérer la logistique et la livraison», explique le président de l’AIVAM.

L’occasion a le vent en poupe

Parmi les composantes du marché, les mutations sont en croissance (+2% vs 2021). Ainsi, 677.222 mutations ont été enregistrées en 2022 contre 662.031 en 2021, 492.650 en 2020 et 571.123 en 2019. « Pendant que le véhicule neuf (VN) était atone lors de la période post-Covid où nous n’avions pas de quantité de neuf nécessaire, le marché de l’occasion a été très actif avec une expansion des ventes », fait remarquer Adil Bennani. Concernant les immatriculations loueurs, il y a un retour au rythme quasi normal depuis 2021 avec l’arrivée des MRE et le tourisme. Elles affichent une croissance de 16% (vs 2021) surperformant le marché standard. Pour ce qui est du VO importé, le volume des véhicules supérieur à 5 ans grimpe avec 7.570 voitures en 2022 contre 4.099 en 2021, 2.774 en 2020 et 6.987 en 2019. Par ailleurs, il en ressort aussi une baisse des immatriculations des taxis avec 1.309 immatriculations contre 5.832 en 2021, 5.747 en 2020 et 13.833 en 2017.

Une feuille de route pour l’électrification au premier trimestre 2023

L’appétit du secteur privé pour l’installation de bornes de recharge se fait sentir, selon l’AIVAM qui planche sur ce projet avec la CGEM et d’autres acteurs. Pour lancer l’électrique au Maroc, l’AIVAM estime le nombre nécessaire en bornes électriques entre 600 à 2.500 bornes de recharge ultra-rapide au niveau des autoroutes. L’idée est d’en avoir à l’entrée des villes, des supermarchés et dans les stations-service. Avec les communes, l’Association travaille aussi sur un réseau urbain de proximité. Une feuille de route au premier trimestre pour l’électrique sera mise en place.

Les chiffres à retenir

Les ventes globales de voitures neuves au Maroc ont atteint 161.410 unités au cours de l’année 2022, contre 175.360 véhicules en 2021. Sur le total des ventes de l’année, la part des véhicules particuliers (VP) s’élève à 143.186 unités, contre 154.123 en 2021, pour une part de véhicules utilitaires légers (VUL) équivalente à 18.224 contre 21.237 une année auparavant. Le segment des VP est en baisse de 7% comparativement à 2021, dominé par la marque Dacia avec une part de marché (PDM) de 27,2%, soit 38.885 unités vendues, devant Renault (15%) et Hyundai (9,2%). En même temps, les marques asiatiques, dont Hyundai (3ème position), Toyota (7ème) et KIA (9ème), ont gagné une place chacune dans le Top 10 de la catégorie VP des marques les plus vendues, a-t-il fait observer, relevant que ces firmes ont moins souffert des problématiques supply de semi-conducteurs. Du côté des VUL, le marché est en baisse de 14% par rapport à 2021. La quasi-totalité des marques est en recul à l’exception de Renault qui reprend la tête du classement avec 26,6% de part de marché grâce au modèle Express qui remplace le Dacia Dokker.

Par ailleurs, DFSK et Ford se placent en deuxième et troisième position du Top 10 des VUL les plus vendus en 2022 avec successivement 15 et 10% de part de marché. Par type de motorisation, les ventes de motorisation essence ont grimpé de 14,3% en 2022, contre 10,8% en 2021, sous l’effet de la croissance de l’hybride. La dynamique des ventes de véhicules à motorisation alternative se confirme avec une progression de 17% et une représentation de 3,5% du marché. En effet, le marché de l’automobile connaît davantage d’opérateurs dans le marché des véhicules à moteur non-thermique sous l’effet d’une offre de plus en plus fournie et compétitive. 18 marques et 71 modèles sont commercialisés actuellement sur le marché marocain en 2022 contre 16 marques et 57 modèles en 2021. Par ville, Casablanca occupe la première place des ventes de VP en 2022 avec 41,5% des PDM, en léger recul de 1,6% par rapport à 2021, suivie de Rabat qui enregistre une forte régression de 15% à 10,7% de PDM et d’Agadir (7,8%) qui conforte sa troisième position devant Marrakech.
A noter que l’Association a récemment mis en place une nouvelle plateforme moderne avec l’objectif de dévoiler des chiffres plus détaillés sur l’actualité automobile et les statistiques du secteur. A partir du mois prochain ce site révèlera des résultats plus affinés.

Evolution du marché automobile neuf marocain (Ventes anuelles -unités-). (Aivam)

[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]

Pas d’AUTO-EXPO en 2023, un nouveau format promotionnel dans le pipe

Promouvoir autrement.

La Salon de l’automobile n’aura pas lieu cette année. En revanche, la promotion du secteur se poursuivra sous un autre format. «Le besoin d’avoir un rendez-vous tous les deux ans pour la profession pour parler de nos problématiques et faire la promotion du secteur, je pense que ce sera nécessaire», explique Adil Bennani. Et de continuer : «On était dans un salon de promotion et de ventes. On l’a déjà prouvé statistiquement que cela faisait un décalage de vente et non une croissance de volume», ajoutant que les futurs acheteurs rapprochent leur décision ou la retardent en fonction du salon mais au final pour les distributeurs, c’est moins de marge pour pas plus de volume.

[/box]

Mutations
Avant la fin du premier semestre une plateforme prendra en charge le processus de mutations de bout en bout sans qu’il y ait une double mutation administrative quand il s’agit d’une vente à marchand, selon l’AIVAM.

2035
L’UE arrêtera de vendre en 2035 les véhicules thermiques en Europe. Le Maroc devra s’adapter à ce changement majeur.

Euro6b
Le 1er janvier 2023, l’Euro6b devait entrer en vigueur. Pour l’AIVAM cette mesure permet de réduire 5 fois moins de monoxyde de carbone par rapport à un Euro5. Les transporteurs ont demandé un moratoire en 2021 de 2 ans accepté par le département des transports sur le véhicule utilitaire.

Décembre
Au mois de décembre 2022, les ventes du neuf ont enregistré un recul de 14%, soit le taux le plus faible depuis décembre 2014.

CAR OF THE YEAR
L’évènement célébrant la voiture de l’année (COTY) se déroulera courant février.

Profil de l’acheteur. (Org. financement)
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]

Qui pour remplacer Adil Bennani à la tête de l’AIVAM ?

Candidatures ouvertes.

Le deuxième mandat de Adil Bennani arrive à son terme. Les candidatures sont ouvertes pour lui succéder. «Il est temps de laisser d’autres personnes s’occuper de la destinée de cette belle association», indique le président de l’AIVAM. «Il y a beaucoup de ressources exceptionnelles dans le secteur. Il est vrai que ça prend de notre temps privé, maintenant c’est pour le bien de tous» précisant que les choses se feront en bonne intelligence dans les semaines qui arrivent.

[/box]

Chiffres clés

parts de marché et croissance par segment VUL

 

Articles similaires

ActualitéUne

3 Milliards de Dhs d’investissements et 2500 emplois, les détails d’un projet d’usine de cathodes pour véhicules électriques

Mobilité électrique. Le Maroc continue d’attirer les investissements étrangers dans le domaine...

ActualitéSpécialUne

«Connexion haut débit» entre le Royaume et l’Afrique de l’Ouest

Grâce à son infrastructure robuste, Maroc Telecom a stabilisé la connectivité de...

EconomieUne

OCP : Un chiffre d’affaires de plus de 91,27 milliards DH

Les engrais ont représenté 66% du chiffre d’affaires total d’OCP en 2023,...