ALM : A fin août 2006, Kia Motors Maroc s’est hissé à la quatrième place dans le classement des ventes de voitures particulières importées. A quel(s) modèle(s) est due cette performance ?
Amal Larhrib : Il est vrai que nous avons des véhicules «stars» dans notre gamme, mais sans pour autant verser dans la culture du «mono-produit», qui peut s’avérer dangereuse à la fin de vie dudit modèle. Actuellement, nous réalisons près de la moitié de nos ventes avec la Picanto, tandis que l’autre moitié est équitablement répartie entre les autres modèles (Sorento, Carens, Cerato et Rio). Cette tendance est naturelle puisque le marché marocain est dominé par les petites voitures. Grâce à la Picanto, nous avons découvert une nouvelle cible, celle qui n’avait pas autrefois accès à l’automobile. Et le succès ne s’est pas fait attendre. D’ailleurs, dans quelques jours, KMM va livrer la 3.000ème Picanto au Maroc et ce, après deux ans de commercialisation.
Justement, en parlant du succès de la Picanto, comment l’expliquez-vous ?
Deux facteurs ont contribué au succès de la Picanto au Maroc. Il y a d’abord cette ligne très moderne, directement inspirée des attentes de la clientèle européenne. Le design de la Picanto plaît beaucoup aux femmes, qui constituent le cœur de notre cible. Le deuxième facteur déterminant dans le succès de notre petite Kia reste son prix d’appel attractif. Ceci ne nous empêche pas de vendre aussi des versions haut de gamme, qui disposent du double airbag ou encore de la boîte de vitesses automatique.
Certes, l’agressivité commerciale y est pour beaucoup… Pourtant, s’agissant du réseau commercial, il semblerait que KMM ne soit pas percutant en dehors de l’axe Casablanca-Rabat. Qu’en dites-vous ?
Vous devez savoir, et c’est le cas pour toutes les marques, que la région Casablanca-Rabat représente près des 2/3 des ventes nationales. Ceci ne nous décourage pas de développer notre réseau de succursales et de concessionnaires. A ce titre, je vous annonce l’ouverture d’une succursale à Marrakech, au mois de janvier 2007, qui s’ajoute à celles opérant dans les villes de Casablanca, Rabat, Nador, Agadir et Tanger. L’antenne de Marrakech répondra aux normes internationales de Kia Motors, en matière de salle d’exposition et d’airs de service. Pour ce qui est de nos concessionnaires dans les autres localités, ils sont en harmonie avec nos prévisions de progression et jouent pleinement le jeu, même quand ils sont multimarques.
Pensez-vous que le consommateur marocain se soit affranchi de l’idée qu’il avait sur les voitures coréennes et qu’il n’estimait intéressantes que par leur côté abordable ?
Cette idée est révolue depuis quelques années. Actuellement, les produits de Kia Motors ne s’imposent pas grâce au prix, mais plutôt en mettant en avant un bon rapport prix-prestations. Kia Motors Corporation est devenu un constructeur qui développe lui-même des solutions technologiques d’avant-garde. Ses centres de recherches, implantés dans trois continents, font l’objet d’investissements colossaux pour améliorer tous les paramètres qui font le succès d’une marque, à savoir la sécurité, la protection de l’environnement et la fiabilité. Pour ce dernier point, je vous signale que la marque a gagné cette année 10 places dans le classement de fiabilité et de satisfaction de l’organisme JD Power. Notre modèle Rio a été jugé le plus fiable dans la catégorie des voitures moyennes, selon le même organisme.
Quelle vision peut-on se faire sur l’évolution commerciale de KMM à l’horizon 2010, dans la perspective du démantèlement douanier ?
Le démantèlement douanier suit une logique d’ouverture tout azimut que le Maroc a adopté il y a quelques années et qui aboutira par une levée totale des droits de douane pour les produits en provenance de certains pays à l’horizon 2012.
Il est vrai que pour l’instant, seuls les constructeurs européens et américains seront en mesure d’exporter au Maroc sans une quelconque barrière douanière.
Pour notre cas, nous restons optimistes car des négociations sont actuellement en cours entre les gouvernements du Maroc et de la Corée du Sud, en vue de la mise en place d’une zone de libre-échange entre les deux pays. Nous espérons que sa concrétisation sera au rendez-vous avant l’année 2012.