ALM : Les ventes de camions Daf cumulées au Maroc en 2006 montrent une nette performance par rapport à tous les exercices précédents. Quels commentaires en faites-vous ?
Loïc Morin : Nous pensons clôturer l’année 2006 avec à peu près 320 camions livrés. Or, ces mêmes ventes annuelles tournaient en moyenne autour de 70 véhicules. 2006 sera donc une année positivement anormale dans l’histoire de Daf. Cette performance s’explique principalement par des considérations de stock, dans la mesure où nous avons pris d’importantes initiatives en achetant préalablement auprès du constructeur beaucoup plus de véhicules qu’auparavant. Et cette disponibilité immédiate a eu un impact fort et positif de rassurer nos clients. Autre performance pour la marque Daf, c’est la première fois durant les quarante années de son existence au Maroc qu’elle occupe la position de leader dans son segment, celui des 40 tonnes.
A quels facteurs imputez-vous toutes ces performances ?
Nous imputons cela à une dynamique commerciale, ainsi qu’à une incidence de stockage, comme on vient de le dire. Puis il y a aussi une réorganisation humaine interne ainsi que des embauches que l’on a fait au niveau des services de l’après-vente et de la production. Et dans ce registre, je voudrais rendre hommage à Ludovic Peretti, brillant directeur général de notre pôle «Véhicules utilitaires et industriels» qui a été très contributif à ces résultats. Par ailleurs, on ne saurait oublier l’apport effectif de Wahid El Kadiri, qui, après la session de Daf Industries Maroc à CFAO Motors, est resté au sein de l’entreprise en tant qu’administrateur.
Et nous sommes très satisfaits de voir comment cette transition de Daf après sa cession de la part de la famille Kadiri, s’est faite en douceur. M. Kadiri a l’énorme mérite d’avoir non seulement la connaissance, le relationnel et le savoir-faire, mais aussi la volonté d’accompagner l’évolution de Daf qu’il garde toujours dans son cœur.
Justement à propos de cette opération de rachat, à quelle échéance pensez-vous que CFAO Motors Maroc l’aura rentabilisée ?
C’est toujours trop cher quand on achète, mais ça ne l’est jamais lorsqu’on vend. Maintenant pour répondre directement à votre question, je pense qu’on aura rentabilisé le montant du rachat direct consenti par le groupe, d’ici quatre ans. Parallèlement, il y aura de nouveaux investissements que nous ferons pour Daf et ce, du fait de l’arrivée de nouveaux produits dans la gamme.
Quel sera votre objectif commercial pour Daf en 2007 ?
Pour Daf, je pense qu’il sera jouable d’aller chercher les 500 véhicules vendus. Maintenant pour réaliser cet objectif, nous comptons beaucoup sur l’arrivée d’un nouveau modèle, un porteur 8-4, soit un produit dont Daf n’avait jamais encore disposé au Maroc et qui enregistre une demande phénoménale sur le marché actuellement.
A côté de cela, nous misons aussi sur le développement de notre réseau. Dans cette optique, nous avons fait cette année l’acquisition de quelques nouveaux points de vente, dont celui de Tanger qui sera bientôt finalisé. Il s’agit d’une implantation sur un hectare, qui sera une plate-forme de vente stratégique pour Daf et Isuzu, puisqu’elle se situe à proximité de la zone franche de Tanger.
Qu’en est-il pour Isuzu qui constitue l’autre label de votre pôle «Véhicules utilitaires et industriels» ?
Cela fait sept ou huit ans que les ventes marocaines de la marque Isuzu baissaient, alors que son marché, constitué de véhicules utilitaires légers et de petits camions, enregistrait une croissance moyenne de 10% chaque année.
Il était donc évident que le premier objectif pour nous serait de remédier à cette baisse. Et comme pour Daf, nos résultats en 2006 se sont avérés au-delà de nos espérances, puisqu’on devrait, là encore, atteindre un seuil historique. Car, si sur les vingt dernières années, le record de ventes d’Isuzu au Maroc était d’environ 1.550 véhicules, nous atteindrons vraisemblablement le cap des 2.000 livraisons durant cette année, soit une progression d’environ 25% par rapport à notre meilleure performance.
Quels sont les modèles phares d’Isuzu qui ont permis d’atteindre ce volume ?
Les ventes d’Isuzu Maroc se partagent pour moitié entre les petits camions et les pick-up. Pour la première catégorie, c’est le 3,5 tonnes qui constitue le modèle-phare ; tandis que chez la seconde, c’est le D-Max qui fait office de locomotive de vente. Mais au-delà des produits, la clé du succès d’Isuzu cette année tient aussi à des compétences humaines.
Là encore, je dirais que Monsieur Peretti a su donner à Isuzu un nouveau souffle. Parallèlement, il y a aussi des considérations d’ordre organisationnel, puisque nous avons, entre autres, remplacé notre équipe commerciale de Casablanca, puis changé notre façon de travailler avec le réseau.
Donc, que ce soit pour Daf comme pour Isuzu, ces deux marques carburent en 2006. Elles explosent même puisqu’elles ont battu des records historiques.