En effet, c’est en décembre 1914 qu’un certain Alfieri Maserati fonde la «Società Anonima Officine Alfieri Maserati». Dans un petit local de Bologne, il transforme les voitures d’une marque déjà existante: Isotta-Fraschini. Dès 1918, Alfieri transfère ses ateliers dans les faubourgs de la ville en compagnie de ses frères Ernesto et Ettore. Il ambitionne d’y fabriquer des voitures de compétition. Il s’agira alors de monter des moteurs d’avion sur des châssis Isotta-Fraschini. Mais il faudra attendre jusqu’en 1926 pour voir apparaître le premier modèle : la «Tipo 26», qui se distingue dès sa première compétition, la même année, à la Targa Florio, où elle se classe 1ère de sa catégorie et 9ème au classement général, pilotée par Alfieri lui-même.
Fort de ce succès, Maserati va s’engager progressivement dans des courses plus prestigieuses, comme les «Mille Miglia» ou le Grand Prix d’Italie, avec comme pilote prodige, Ernesto, le plus jeune des trois frères. Mais c’est en 1929 que Maserati frappa fort: sa «V4» reçoit un 16-cylindres en V et part à la conquête du record mondial des 10 km chronométrés sur le circuit de Crémone, à la moyenne de 246,069 km/h ! Devenue populaire, Maserati confirmera sa supériorité sportive dans la saison de 1930, grâce notamment à la «Type 26 B» à moteur V8, puis remportera le Grand Prix de Monza l’année suivante. Malgré cela, les conditions économiques de la firme sont assez précaires, surtout en pleine crise économique mondiale.
Pire encore, le 3 mars 1932, Alfieri, le fondateur de Maserati décède, alors âgé de 44 ans seulement. Un autre frère, Bindo, viendra alors épauler les deux autres (Ernesto et Ettore). Maserati s’imposera alors avec de nouveaux bolides comme la 8CM avec laquelle Nuvolari s’impose au Grand Prix de Belgique de 1933, face aux monoplaces allemandes. Mais en 1937, la majorité des actions de la société est cédée à la famille Orsi, de Modène.
Les frères Maserati gardèrent, toutefois, la direction technique de la firme en s’engageant avec elle pour une période de dix ans. L’année suivante, Maserati fait son retour dans les Grands Prix avec la 8 TCF, qui, pouvant pointer à 260 km/h, s’avéra être la seule en mesure de tenir tête aux Mercedes et autres Auto Union. D’ailleurs, elle triomphera en 1939 et en 1940 dans les 500 Miles d’Indianapolis, alors que depuis 1929, aucune voiture européenne n’avait pu remporter l’épreuve. En 1940, les usines avaient été transférées de Bologne à Modène et les frères Maserati ne s’entendaient plus beaucoup avec les Orsi. Aussi, ils décident, dès 1947, de quitter définitivement l’entreprise et revenir à Bologne pour y fonder leur propre marque : OSCA. Au cours des années 50, les Osca cumulent les victoires, jusqu’au début des sixties.
En 1963, la firme passe sous le contrôle du constructeur d’hélicoptère Agusta, avant de fermer en 1967, signant la fin de l’aventure des frères Maserati. Mais en 1975, De Tomaso rachète la marque au trident à Citroën qui l’avait acquise auprès de la famille Orsi. La renaissance se fera avec l’apparition de plusieurs modèles, tout aussi performants les uns que les autres. Aujourd’hui, Maserati fait partie du groupe Fiat et est étroitement rattaché à Ferrari. Outre la sportivité, son credo est aussi le luxe, comme en témoigne la Quattroporte.