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Mehdi Bennani : «je peux briller en F1»

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ALM : Quel bilan faites-vous de votre première participation, cette année, dans le championnat des «World Series by Renault» (WSR) ?
Mehdi Bennani : je suis peut-être fier d’avoir été le premier pilote marocain, arabe et africain à participer à cette compétition, mais je n’irais pas jusqu’à dire que cette expérience est des plus positives, car j’aspirais avant tout à remporter le championnat. J’ai fait l’erreur de piloter pour une petite écurie, Avelon Formula, inéxpérimentée et dont les ingénieurs n’étaient pas assez compétents. Or, le set-up de la voiture est très important.
D’ailleurs, c’est probablement à cause de son manque d’expérience que cette écurie a été exclue du championnat des WSR pour la saison 2006. Ceci étant, je qualifierais cette première participation de globalement intéressante, puisque je me suis familiarisé avec ces grands circuits, qui sont d’ailleurs les mêmes où se disputent les courses du championnat de Formule 1. Il faut aussi savoir que je suis passé d’une monoplace de la Formule BMW, développant 170 chevaux à une autre bien plus puisante, puisqu’elle compte 520 chevaux bruts, soit près de 450 chevaux réels. C’était donc une sacrée expérience.

Et cela ne vous a pas effrayé de passer, d’un coup, à une telle puissance et de rivaliser avec des pilotes qui ont des années d’expérience ?
Non, du tout. Cela, même si un grand pilote comme Jackie Stewart, que j’ai rencontré, a qualifié mon passage de la Formule BMW à la WSR de suicide ! Il est certes impressionnant de disputer ce championnat avec des pilotes plus expérimentés, mais être le plus jeune du lot ne m’a pas fait peur et m’a plutôt stimulé. D’ailleurs, j’ai souvent été plus rapide d’une seconde et demie, voire deux de mon coéquipier Ivan Bellarosa, qui est, lui, champion du monde de Formule 3000, alors qu’on avait la même monoplace. Au total et au milieu d’une trentaine de pilotes en lice, j’ai pu signer quelques bons résultats, en terminant par exemple 11ème sur le circuit d’Oscherslebenen Allemagne et 13ème sur celui de Donington en Angleterre. Tout cela montre bien mon potentiel.

On considère ce championnat (WSR) comme étant «l’antichambre» de la F1, pensez-vous réussir l’an prochain pour pouvoir y accéder ?
Accéder à la Formule 1 est plus qu’un rêve pour moi. C’est mon principal but, au-delà du fait d’être le premier marocain à y parvenir. Mais cela ne serait possible que si je roule pour un bon team en 2006, avec lequel je vais courir pour le titre. Car, à chaque fois que j’ai disputé un championnat, je l’ai fait pour gagner. Donc je peux briller en Formule 1. Il faudrait juste me donner ma chance.

Avez-vous alors été approché par une autre écurie du championnat durant cette saison ?
Tout à fait. Il y a Nicolas Todt, le fils de Jean Todt, l’actuel patron de la Scuderia Ferrari, qui m’a appelé pour me dire : «nous suivons de très près ce que tu fais et nous sommes prêts à collaborer avec toi». Ce genre de proposition est très important et m’encourage à avoir encore plus confiance en moi. Mais déjà, lors de ma quatrième course à Estoril, le président de l’écurie Epsilon m’a directement contacté et m’a demandé de venir sur son stand après l’épreuve. Puis, lorsque je l’ai rencontré après, il m’a proposé de rouler avec ses pilotes l’année prochaine, c’est-à-dire en 2006. Donc, ce n’est pas rien, sachant que l’un des pilotes, Robert Kubica, a non seulement remporté le championnat 2005 de la WSR, mais a aussi décroché un poste de pilote d’essai au sein du Team Renault F1.

Justement que pensez-vous de ce pilote polonais qui a été sacré champion des WSR cette année ?
Je pense que Kubica a de la chance d’avoir réussi son tremplin vers la Formule 1. Cela dit, j’ai été surtout impressionné par sa grande popularité dans son pays. Sur plusieurs circuits, il était supporté massivement par des fans compatriotes et chaque course de la WSR était retransmise en direct sur une télévision polonaise. C’est donc un pilote qui a tout le soutien de la Pologne derrière lui, y compris sur le plan financier. Car, pour faire partie d’une écurie aussi performante qu’Epsilon, il faut avoir un budget suffisant. Et là, Kubica a pu compter sur un large sponsoring de la part des grandes entreprises en Pologne.

Maintenant concrètement, comment se présente la saison 2006 ?
Là, je viens d’effectuer, en début de semaine, ma première séance d’essais sur le circuit de Paul Ricard au Castellet et ce dans le cadre des préparatifs aux WSR 2006. Maintenant, comme je vous l’ai déjà dit, le team Epsilon m’a démarché pour la saison prochaine. Mais pour cela, j’ai besoin d’environ 8 cent mille euros, soit plus de 8 millions de DH. Je compte beaucoup sur le soutien des grandes firmes marocaines que j’aimerais sensibiliser sur l’énorme enjeux que représente la présence d’un pilote marocain en F1. Jusqu’ici, j’avais pu compter sur le soutien financier de SM le Roi, mais aussi sur celui du grand athlète, Hicham El Guerrouj. D’ailleurs je tiens à les remercier pour tout l’inétrêt qu’ils ont pour moi. Cependant, j’estime que d’autres partenaires devraient s’y mettre et avoir plus confiance en moi.

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