ALM : Comment qualifiez-vous le bilan général de Renault Maroc au terme de l’année 2008?
Patrice Ratti : 2008 aura été une année record pour Renault Maroc. Les chiffres sont là : plus de 34.200 véhicules vendus (marques Renault et Dacia) et un peu plus de 28% en parts de marché. Renault est leader du marché, tandis que Dacia est la deuxième marque automobile la plus vendue au Maroc. Sur le plan industriel, Somaca a également signé la meilleure année de son histoire avec plus de 41.000 voitures assemblées, dont une part exportée vers l’Europe. 2008 a aussi été une année durant laquelle Renault Maroc a renforcé son réseau son réseau déjà le plus étoffé du Royaume. Enfin, qu’il s’agisse de nos produits, comme pour ce qui est des services, tous les indicateurs de qualité sont positifs.
Qu’avez-vous prévu afin de consolider ce bilan en 2009 ?
Concernant les produits, 2009 sera d’abord une année pleine pour des modèles que nous avons lancés en 2008, tels que le Koleos, la Symbol et le Kangoo Evolution. Mais il y aura bien des nouveautés comme Laguna Coupé, Mégane III berline et coupé, puis dans quelques semaines, la version Diesel du Koleos. Nous misons aussi sur une autre grande nouveauté, à savoir la Sandero, qui va non seulement élargir l’offre de Dacia, mais également rehausser son image. D’autre part, le réseau va continuer à s’agrandir. Il sera notamment question d’ouvrir un point de vente à Errachidia et un autre à Ouarzazate, soit deux villes où il y a peu de marques concurrentes. À Marrakech, notre concessionnaire va rénover et élargir sa représentation. Puis, nous-mêmes, à notre succursale casablancaise de la place Bandoeng, allons agrandir nos ateliers de réparation. C’est donc tout un programme d’élargissement et d’agrandissement que va subir notre réseau en 2009 et ce, afin d’offrir des prestations de qualité et de proximité à nos clients. C’est d’ailleurs dans ce même sillage que nous avons lancé récemment un service d’assistance pour Renault et Dacia.
Comment voyez-vous l’image de Renault au Maroc ?
L’image de Renault est globalement bonne au Maroc. Nous avons une notoriété quasiment totale, mais une image fortement liée au Kangoo. Cela dit, nous travaillons sur des modèles au design fort comme Laguna Coupé, Koléos, Mégane et Symbol, pour donner une image complète et plus valorisante de Renault.
Qu’en est-il de l’investissement de Renault à Tanger? Comment expliquez-vous la dernière volte-face de Nissan par rapport à ce projet ?
Il y a une position officielle de Renault concernant ce sujet et je ne peux pas en dire plus. Maintenant, en ce qui concerne Nissan, il est évident de comprendre que ce constructeur, qui a annoncé des résultats historiquement négatifs, tout comme d’ailleurs ses rivaux japonais, a logiquement suspendu sa participation au projet de Tanger, en attendant des jours meilleurs. De toute façon, l’essentiel des volumes de production sera assuré par Renault, Nissan n’ayant que 20% de ce projet que la dernière décision de Nissan ne met pas en péril. Donc, le projet de Renault Tange-Med sera bien maintenu.
Comment évaluez-vous l’impact de la crise financière mondiale sur le marché marocain ?
Pour l’instant, le Maroc est l’un des rares pays où il n’y a pas vraiment d’impact de l’actuelle crise mondiale. Les banques accordent toujours des crédits aux acheteurs et le marché automobile continue à croître, même s’il augmente moins vite qu’en 2008. Maintenant, crise ou pas, le marché ne pourra qu’évoluer à terme puisqu’il a un taux de motorisation encore très faible, une croissance importante du PIB et de plus en plus de produits abordables, à l’image de la Logan. Il y a donc tous les fondamentaux pour que le marché automobile ne baisse pas cette année.