Jerez de la Frontera. C’est dans cette ville située au sud-est de l’Espagne que la presse mondiale (y compris ALM) a été invitée à tester la dernière-née de chez Peugeot, la 207 CC. Pour ceux qui ne le savent pas encore, ces deux dernières lettres correspondent, à coupé-cabriolet. Un concept très en vogue depuis quelques années depuis qu’il a largement été popularisé par la 206 CC, suivie par la 307 CC. Le succès de ces deux modèles, conjugué à celui de la berline 207 (lire encadré), fait que la marque au lion a suffisamment de légitimité sur ce segment de véhicule pour y renouveler son offre à travers la 207 CC. Celle-ci suit donc les traces de la 206 CC, qu’elle remplace (et dont la production a pris fin en février 2007), mais reste logiquement et étroitement dérivée de la citadine du même nom.
Extérieurement, la 207 CC adopte la face avant "Sport" de la 207 trois portes. On retrouve les larges projecteurs remontant haut dans les ailes, ainsi qu’une large calandre en forme de bouche béante, marquée sur ses extrémités par des antibrouillards ronds cerclés de chrome. La partie arrière affiche des blocs de feux assez inspirés de ceux de la 207 "normale", mais profilés de façon à mieux épouser la malle. C’est là un détail propre à la 207 CC, qui a aussi pour spécificité des flancs creusés, ainsi qu’un pare-brise avancé et dont les montants sont un tantinet plus inclinés. Tout cela confère une bonne dose de dynamisme au profil de ce véhicule et un look bien plus racé que celui de la 206 CC, surtout en configuration cabriolet. Toit déployé, la 207 CC ne manque pas non plus d’élégance : pavillon rabaissé, lignes fluides et équilibrées… on est en présence d’un coupé bien proportionné.
A ce titre, on retiendra que la 207 CC partage plusieurs dimensions avec la berline : une longueur de 4,03 mètres, un empattement de 2,54 m et une largeur de 1,75 m. Mais le volume du coffre n’est évidemment pas le même : 449 litres en configuration coupé, soit environ 139 litres de plus que la berline… mais 187 litres seulement une fois que le toit rigide est replié. Concernant ce dernier (le toit), Peugeot aime à préciser que son mécanisme a entièrement été développé en interne par ses ingénieurs et non plus conçu par l’équipementier Heuliez, comme c’était le cas pour la 206 CC. Mais il s’agit bien d’une cinématique dérivée de cette dernière et donc éprouvée. Et pour passer d’une configuration à l’autre, pas moins de 25 secondes sont nécessaires à cette manœuvre qui se fait entièrement automatique par la simple pression d’une commande située entre les sièges avant. A noter aussi que le conducteur peut aussi suivre l’évolution de cette manœuvre à travers une animation préconçue qui s’affiche sur l’écran de la console centrale. Là encore, c’est de la berline que le CC 207 s’est inspiré.
La planche de bord est quasiment identique, si ce n’est la présence de quelques habillages en aluminium satiné, censés apporter une petite touche de sportivité. Dans la même «veine», pédaliers et pommeau de levier de vitesse sont composés du même matériau, tandis que les compteurs sont à fond blanc et sertis d’un chrome plus brillant. Question équipement et comme à l’accoutumée, les versions essayées ne manquaient de rien : régulateur de vitesse, radar de stationnement, autoradio à chargeur frontal 6 CD, rétroviseurs rabattables électriquement ; filet anti-remous (ou coupe-vent), clim’ automatique à réglage séparé gauche/droite, etc. Concernant ce dernier dispositif (l’air conditionné), Peugeot précise qu’il est doté de capteurs pouvant détecter si l’auto est fermée ou pas et ce qu’il s’agisse de la configuration cabriolet ou simplement d’une porte ouverte. La sécurité n’est pas en reste, avec cinq airbags (dont un pour les genoux du conducteur) ou encore des arceaux de sécurité à déploiement pyrotechnique. En cas de risque de retournement, ces arceaux en acier se déploient de 20 cm pour protéger la tête des occupants de la banquette. A cela s’ajoute un ABS de dernière génération, ainsi qu’un contrôle de stabilité (ESP).
Les sièges offrent un bon maintien et une assise confortable, mais l’on regrette l’absence d’accoudoir central à l’avant. Autre détail qui fait grincer des dents, l’espace aux jambes disponible aux places arrière et qui conviennent plus à des enfants en bas âge. On se demande si le constructeur n’aurait pas mieux fait de les supprimer, rendant la 207 CC une stricte deux places, un roadster donc, et laissant à la 307 CC le rôle du véritable 2+2 pouvant accueillir quatre adultes. Mécaniquement, trois moteurs sont disponibles pour le moment. Ils s’agit d’un bloc HDi et de deux autres quatre-cylindres essence, ayant tous les trois la même cylindrée : 1.6 litre. Avec ses 110 chevaux, le premier (le Diesel) est le moins puissant du lot, mais le plus sobre (5,2 l/100 km) et le plus généreux en couple (260 Nm grâce à l’Overboost). Côté essence, les deux 1.6 l (atmosphérique et turbocompressé) sont le fruit d’un partenariat entre PSA et BMW. Le premier développe la puissance de120 ch (pour 160 Nm), tandis que le second (1.6 THP) affiche une puissance de 150 ch pour un couple de 240 Nm. Mais il faudrait préciser que ces deux moteurs profitent des derniers raffinements technologiques, notamment au niveau de la distribution : système de calage variable (VVT) de l’arbre à came d’admission et technologie de levée variable des soupapes (système Valvetronic chez BMW). Le 1.6 THP a l’avantage d’une injection directe d’essence à haute pression. Qu’il s’agisse du THP comme du HDi, ces deux motorisations se sont avérées largement suffisantes pour emmener la 207 CC sur les routes et les hauteurs escarpées, situées entre Jerez et Algar. Une véritable partie de plaisir même si chacun des deux parcours comptait une bonne centaine de kilomètres.
Et c’est justement la philosophie de ce véhicule. Car bien qu’on ignore encore son prix au Maroc, la 207 CC exprimera -comme la 206 CC en son temps- une certaine idée de "luxe accessible" : celui de rouler cheveux au vent, dans un joli écrin, à moins de 250.000 DH. Tel est le prix avancé par ALM, en attendant la commercialisation au Maroc de la 207 CC. Assurément le cabriolet de l’été 2007.
Peugeot 207 : lancement réussi
Avec plus de 513.000 coupés-cabriolets (206 + 307) vendus dans le monde depuis 2000, Peugeot a pris le leadership de ce segment. L’arrivée de la 207 CC devrait sensiblement l’aider à conserver ce statut, bien que ses prévisions de ventes mondiales ne dépassent pas les 5.000 unités. En revanche, cette déclinaison devrait contribuer, plus en image qu’en terme de volume, à accroître les ventes de la 207 berline. Celle-ci, lancée il y a environ un an, a été livrée à un peu plus de 300.000 clients dans le monde, devenant ainsi leader de sa catégorie en Europe avec 8,4% des parts de marché dans le segment B. Pour 2007, Peugeot s’est fixé pour objectif d’en écouler 500.000 unités. Ambitieux mais pas irréalisable.
• DNES en Espagne Jalil Bennani