D’une part de 0,9% en 1998, le marché européen des SUV est passé à 6,2% en 2008, année durant laquelle il a enregistré une progression monstre (+266%). Parallèlement, le segment de la berline a, lui, perdu du terrain, reculant de 70,3 à 51 %, toujours durant cette même décennie. À partir de ce double constat, un grand constructeur automobile comme Peugeot ne pouvait «bouder» plus longtemps la famille des 4×4, principalement à vocation de loisir. Des véhicules qui ont la cote aux yeux de la clientèle et ce du fait de leur architecture extérieure et leur conduite surélevée.
Deux aspects sur lesquels le 3008 joue à son tour, mais à sa manière. Le crossover de la marque au lion culmine à 1,64 mètre, tandis qu’il s’étend sur 4,36 m, pour une largeur de 1,83 m. Des dimensions qui le placent dans la veine des 4×4 compacts du genre Nissan Qashqai, Toyota Rav4 ou Hyundai Tucson. Question style, le 3008 renvoie plutôt à une idée : on aime ou on n’aime pas ! En fait, ce véhicule n’est pas moche, il est juste un peu trop chargé esthétiquement et notamment l’avant. En témoignent ses phares étirés qui remontent sur les ailes, les artifices en plastique noir qui affublent son regard et surtout son énorme grille de calandre qui marque sa filiation au reste de la gamme Peugeot. L’arrière reçoit un hayon qui s’ouvre en deux parties, offrant un accès facile au coffre. Ce dernier, avec son volume variant de 512 à 1.604 litres, devrait largement suffire à faire voyager une famille et ses bagages.
En fait, le 3008 est haut comme un 4×4 compact, spacieux comme un monospace et aussi confortable qu’une berline. C’est même un véhicule qui joue la carte technologique, apportant quelques sophistications dans son segment. À commencer par l’affichage tête haute : une petite languette en plexiglas qui, dès la mise en route du moteur, se déploie juste en bas du pare-brise et affiche au conducteur d’importantes informations comme la vitesse, le réglage du régulateur/limiteur et même la distance avec le véhicule qui précède. Le conducteur du véhicule devrait également apprécier le frein de parking électrique et le «Distance Alert» qui l’aide (via l’affichage tête haute) à respecter les distances de sécurité avec le véhicule du devant. Encore plus sophistiqué, le système «Grip Control» est bien la réponse à la question de savoir pourquoi le 3008 ne dispose pas de transmission intégrale. Plutôt que d’opter pour cette dernière qui alourdirait ce modèle (poids contenu à 1,4 tonne), Peugeot a préféré une aide électronique combinant un antipatinage sophistiqué et des pneus spécifiques (boue et neige), le tout permettant au conducteur de choisir (via une molette) entre cinq modes de motricité : standard, neige, tout-chemin, sable et ESP déconnecté. À noter que le Grip Control est un dispositif développé par Bosch et dont Peugeot aura l’exclusivité durant 2 ans.
Mécaniquement, le 3008 reprend la palette des moteurs qui animent la berline et parmi lesquels un nouveau diesel 2.0 l décliné en deux puissances (120 ou 163 ch) et venant épauler le 1.6 HDi de 110 ch. C’est sur ce dernier que nous nous sommes focalisés dans les environs de Dubrovnik (Croatie), lors des essais-presse internationaux du 3008. Une destination avec laquelle la marque au lion a probablement tenu à souligner la vocation aventurière de son dernier-né, dont le lancement est actuellement en cours sur les marchés européens. Au Maroc, il faudra encore patienter quelques mois pour acquérir ce véhicule. Mais au vu de ses qualités, le 3008 ne se fera pas attendre pour rien.
DNES en Croatie
Jalil Bennani
