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Pneumatique: Imperial Pneu se lance dans le rechapage

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Produire des pneus rechapés respectant les standards internationaux et leur garantir une qualité similaire au neuf pour un prix beaucoup moins cher, c’est ce qu’Imperial Pneu vient de faire en ouvrant sa première usine de rechapage au Maroc. L’entreprise marocaine d’importation et de distribution de pneumatiques vient d’inaugurer son centre de rechapage dans la zone industrielle d’Ain Sebaâ.

Cette unité moderne, d’un montant d’investissement de 20 millions de dirhams et occupant une surface d’exploitation de 1.600m², est dédiée uniquement aux poids lourds et bénéficie d’une alliance technologique avec la multinationale de fabrication de pneumatiques Goodyear International. Une initiative que l’entreprise marocaine entend dupliquer dans les années à venir, dans d’autres villes du Royaume.

Le Maroc consomme 550.000 pneus par an !

«Dans un contexte économique mondial difficile, rechaper est aujourd’hui une excellente façon d’économiser de l’argent mais également un indicateur de bonne gestion pour toute entreprise. Un pneu rechapé bien construit et entretenu roulera pendant au moins autant de kilomètres qu’un neuf », ne manque-t-on pas d’expliquer à Imperial Pneu. En effet, dans le secteur pneumatique, et notamment dans le segment du pneu poids lourds, le marché marocain consomme environ   550.000 pneus par an dont 50.000 correspondent à une première monte.

Le coût d’un pneu neuf oscille entre 6.000 et 7.000 dirhams l’unité. Le rechapage permettra aux entreprises de transport une meilleure maîtrise des coûts d’exploitation de leurs flottes grâce aux pneus rechapés qui coûtent beaucoup moins cher (autour de 2.500 dirhams/unité) mais également de préserver l’environnement en recyclant proprement les pneus usagés et réduire ainsi la consommation de matière première.

8.580 pneus seront rechapés durant la première année…

Pour Imperial Pneu, l’objectif lors du lancement de l’activité de rechapage en 2014 est de produire 30 pneus/jour, ce qui équivaut à près de 8.580 pneus rechapés sur l’année. L’entreprise souhaite doubler sa capacité chaque année jusqu’en 2016 pour atteindre 120 pneus/jour, estimant que le marché actuel croîtra de 10% par an.

C’est Goodyear International qui a procédé à la formation des techniciens opérant dans le centre de rechapage d’Imperial Pneu. L’usine est déjà fonctionnelle et a permis la création de 80 emplois, dont 20 directs.

Rappelons que dans un pneu usé qui a été utilisé dans de bonnes conditions rien ne se perd et tout se transforme!  Les pneus étant faits principalement de caoutchouc synthétique, un dérivé du pétrole, le rechapage est un geste pour la préservation de l’environnement.

«Nous rechaperons bientôt pour l’Afrique»

Entretien avec Najib Bennani, directeur général adjoint d’Imperial Pneu

ALM : A combien estimez-vous le marché du rechapage au Maroc ?
Najib Bennani :
Au Maroc nous avons beaucoup de demandes et de potentiel. Il faut dire que la qualité de nos routes s’est énormément améliorée ces dernières années, ce qui fait que généralement l’état des carcasses de pneus potentiellement rechapables reste très bonne. Tout cela garantit un stock important de pneus usagés au Maroc. Signalons qu’un marché mûr c’est 950.000 pneus rechapés par an, comme c’est le cas en Allemagne et en France où 50% des pneus que compte tout le pays finissent tôt ou tard par être rechapés. Le Qatar ou les Emirats Arabes Unis sont à 23%. Le Maroc n’est pas encore suffisamment mûr, mais nous estimons que le marché marocain atteindra sa pleine maturité dans les dix années à venir.

Où trouvez-vous vos stocks de pneus usagés ?

Nous collectons nos pneus un peu partout au Maroc. Pour les rechercher nous organisons des circuits de collecte via des réseaux directs Imperial Pneu ou indirects. Au fur et à mesure du début de notre activité avec la nouvelle usine, nous nous attendons à ce que les clients camionneurs participent  par eux-mêmes en venant vers nous. Ils vont ainsi réduire considérablement leurs coûts d’entretien et faire un geste pour l’environnement en nous proposant de rechaper leurs pneus usagés.

Vous parliez d’export en Afrique, avez-vous des demandes dans ce sens ?

Nous avons déjà des demandes en pneus rechapés de la part de personnes qui nous viennent du Sénégal et de Mauritanie. S’ils veulent acheter des pneus neufs, cela leur coûtera dans les 5.000 dirhams, alors qu’un pneu rechapé selon les standards internationaux va leur garantir les mêmes conditions, la même qualité et la même efficacité à moitié prix. Leur choix est donc rapidement fixé.

Allez-vous dupliquer ce genre de centre de rechapage dans d’autres villes du Royaume ?

Nous avons des plans de développement pour aller vers les clients, dans d’autres villes comme Oujda, Tanger ou Agadir. L’idéal n’est pas de récupérer des carcasses de pneus, les rechaper pour ensuite les renvoyer vers tous ces clients, mais plutôt d’ouvrir des unités de production sur place.

 

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