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«PSA égale croissance»

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ALM : Comment se présente aujourd’hui le groupe PSA dans le monde ?
Jean Martin Folz : Avec 3,4 millions de voitures vendues en 2003, le groupe PSA Peugeot-Citroën est le sixième groupe mondial, le deuxième en Europe et bien sûr le premier en France comme au Maroc. Nous employons 200.000 salariés à travers le monde et avec un chiffre d’affaires qui a atteint les 54 millions d’euros l’an dernier. Dès lors, s’il fallait qualifier notre groupe en un seul mot, alors ce serait celui de «croissance».
En effet, nos ventes sont passées de 2,1 millions en 1998 à 3,4 millions, ce qui représente une croissance de plus de 50 % en six ans. Cette forte évolution, nous la devons d’abord à une politique de marques.
Peugeot et Citroën sont deux marques généralistes qui sont directement concurrentes, mais dont nous essayons de tirer le meilleur parti de la coopération. Nous la devons ensuite à une politique de produits, consistant à introduire sur les marchés mondiaux des voitures aussi souvent et aussi séduisantes que possible.
Nous la devons également à une politique de développement international. Il y a bien entendu l’Europe, notre «home market», ainsi que de nouvelles zones de développement comme la Chine, ou l’Amérique du Sud.
Mais notre croissance concerne aussi des marchés où nous sommes forts depuis longtemps comme c’est le cas du Maghreb, et bien entendu du Maroc, où nous détenons environ 30 % de part de marché.
Mis à part le montage de véhicules utilitaires, est-ce que PSA compte développer un projet industriel pour la fabrication d’une berline au Maroc à l’instar de ce qu’a initié Renault?
Comme vous le savez, nous faisons de l’assemblage de véhicules au Maroc avec des utilitaires comme le Partner et le Berlingo, sans oublier le C15, et nous sommes très satisfaits de cet assemblage local. Cela dit, notre vision industrielle ne peut ignorer les accords entre l’Union européenne et le Maroc et en vertu desquels les droits de douanes vont progressivement disparaître. Dès lors, nous ne voyons pas l’intérêt d’une activité d’assemblage.
En revanche, nous avons l’intime conviction quant au rôle que peut avoir le Maroc en matière de l’industrie automobile, mais plus particulièrement au niveau des composants et des fournitures pour l’industrie automobile. Et de ce côté-là, le groupe PSA est très fier de la contribution qu’il apporte à cette industrie au Maroc, puisque nous achetons de plus en plus d’équipements aux entreprises marocaines. En 2004, nous aurons acheté près de 138 millions d’euros de pièces et d’équipements auprès des équipementiers marocains. Il s’agit de composants électriques, de cartes électroniques, parfois de haute technologie.
Pourquoi la Peugeot 307 tricorps n’est toujours pas proposée au Maroc, qui reste un marché très demandeur de berlines moyennes avec malle arrière ?
Il est vrai que nous avons introduit une 307 tricorps en Chine, il y a tout juste trois mois, et qui connaît d’ailleurs un démarrage spectaculaire. Ceci d’autant plus que la marque Peugeot n’était plus présente sur ce marché depuis un moment et que cette 307 a été l’outil de cette introduction dans ce pays. Maintenant, il est vrai qu’on peut se demander pourquoi ne pas vendre ce modèle dans tous les pays du monde.
Sauf que nous sommes amenés à trier ce que l’on fait, et pour nous le Maroc, c’est comme l’Europe. C’est donc dans le cadre de la gamme européenne que se positionne l’offre de Peugeot et de Citroën au Maroc. Nous reconnaissons qu’il y a une forte demande des voitures tricorps sur le marché marocain, cela dit, il ne faut jamais dire jamais et nous gardons cette porte ouverte à la réflexion.
En matière de produits toujours, pourquoi PSA n’a toujours pas investi le segment des SUV et celui des 4×4 en général ?
La raison est toute simple : on ne le souhaite pas aujourd’hui. Certes, rien ne nous interdit de le faire ni de songer à le faire. Le groupe PSA a fait le choix d’un certain nombre d’axes de développement pour ses voitures, en tenant compte qu’il est d’abord un groupe européen. Ainsi, sur les 3,4 millions de voitures vendues cette année, on va en vendre 2,5 millions en Europe et par différence, 900.000 écoulées en dehors.
Notre politique de produit est d’abord fondée sur des modèles européens et c’est ce qui explique qu’aujourd’hui nous n’ayons pas de 4×4 dans notre gamme. En fait, nous ne voyons pas dans nos conditions actuelles, l’opportunité d’un développement rentable d’un 4×4. Car, il faut savoir que le marché du 4×4 n’est pas si grand que cela, puisque, bien qu’il ait progressé ces dernières années, il ne représente qu’un peu plus de 4 % du marché européen.

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