Rencontré en Egypte, le président de Nissan Afrique diagnostique le marché africain de l’automobile. Celui marocain ne nous échappe pas aussi. L’occasion d’interroger Joni Paiva sur le Royaume et les lancements que la marque envisage de faire. Voici son pronostic.
ALM : Vous avez parlé de 27 nouveaux modèles dans les quelques années à venir. Cela concerne quels segments exactement?
Joni Paiva : Cela couvre toute la gamme. Nous ne donnons pas de détails dans les véhicules, comme vous le savez, mais c’est une couverture large. Nous avons récemment annoncé un investissement très fort dans notre usine de Sunderland. Et nous allons aussi faire trois modèles électriques.
Justement au niveau de la stratégie électrique, est-ce que Nissan va se concentrer sur le e-power ? Et en termes de proposition par rapport au client, est-ce qu’il y aura du 100% électrique ou est-ce que vous allez opter pour de nouvelles technologies pour la mobilité électrifiée ?
Pour la mobilité électrifiée, e-POWER est un complément. Ici, comme vous le voyez, c’est quelque chose qui va très bien. Pour que l’électrification fonctionne vous avez besoin de trois choses. En règle générale, vous avez besoin d’un prix abordable, d’une autonomie et d’une information du client pour que ces nouvelles technologies fonctionnent. S’agissant du prix, vous l’avez vu, e-POWER est abordable. S’agissant de l’autonomie, vous avez deux façons de faire de l’autonomie avec de l’électrification. Soit vous faites beaucoup de points de recharge, ce qui n’est pas forcément à l’ordre du jour sur beaucoup de marchés compte tenu de ce coût-là, soit vous mettez des batteries très grandes qui augmentent la capacité et qui donc rapportent du coût. Donc, pour certains marchés, ce n’est pas l’idéal. Et concernant l’information du client, il y a une certaine éducation à faire. C’est pour cela que e-POWER est très adapté à certains marchés comme un pont vers l’électrification. Mais côté Nissan, ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est les deux.
Pour le VUL (véhicule utilitaire léger), Nissan sait très bien que c’est un segment où elle détient une bonne part de marché. Est-ce qu’il y a de l’électrification sur ce segment ?
Le challenge sur le VUL, c’est quand vous mettez l’électrification, vous rajoutez du poids avec des batteries et donc bien souvent vous retirez de la capacité de chargement parce que vous êtes limités en poids total du véhicule. Donc cela marche sur de plus petits véhicules utilitaires un peu plus citadins pour faire le last mile delivery, le dernier kilomètre comme on dit, et puis cela viendra avec d’autres technologies. Par exemple comme la solid-state battery et 16 B, qui chez Nissan on l’a annoncée à partir de 2028, nous allons voir cette technologie. Comme ça je vous en dirai plus sur quel produit on va commencer.
Nissan est en train de conquérir le continent avec des modèles électrifiés comme le Qashqai et maintenant X-Trail. Comment voyez-vous ce développement sur le continent pour la marque et pour tout ce qui est des véhicules électrifiés ? Est-ce que vous restez confiants?
Oui, pour nous comme je le disais c’est le premier pass, c’est un pont vers l’électrification. C’est une offre abordable qui ne demande pas d’infrastructures lourdes de recharge. Vous capitalisez sur les réseaux de distribution existants. Donc pas de soucis à ce niveau-là de la distribution électrique. Donc oui pour nous, nous restons confiants sur e-POWER parce que c’est un marché qui va croître et puis e-POWER c’est l’offre adaptée pour ces marchés-là.














