Automobile

Renault , bien parti pour le titre 2005

© D.R

Le samedi 2 avril 2005 au circuit de Sakhir, à la sortie de Manama, capitale de Bahreïn. Les écuries sont en ébullition et la tension est à son comble au sein du Team Renault F1. Normal, cette seconde édition du Grand Prix de Bahreïn, qui est la troisième course de la saison 2005 de Formule 1, pourrait aussi être la troisième épreuve que Renault remporterait. ALM est l’un des deux médias marocains qui ont été conviés pour couvrir cet événement de grande envergure. Plus que le privilège qui nous est donné d’assister à ce grand prix, c’est surtout la possibilité de pénétrer au cœur de l’écurie Mild Seven Renault F1 qui reste une expérience quasi unique, du moins pour nous.
En cet après-midi de samedi, c’est la première vague des essais qualificatifs qui monopolise toute l’attention, de part et d’autre. Petit rappel. Après les deux premiers GP (d’Australie et de Malaisie) raflés par l’écurie F1 de la marque au losange, ainsi que les résultats (très) décevant de Michael Schumacher, Ferrari a décidé d’introduire à Bahreïn sa nouvelle monoplace, la F2005, cinq semaines avant la date prévue. Très attendue par les écuries concurrentes, l’entrée en scène de la F2005 suscite curiosité et interrogations, parfois critiques. Surtout, lorsque la première phase des «qualifs» permet à Schumi de signer le troisième meilleur temps après Jarno Trulli (Toyota) et Fernando Alonso, pilote-phare de Renault. Ce dernier lèvera toute équivoque le lendemain matin, lorsque à l’issue de la seconde session des essais qualificatifs, il se maintiendra en pôle position pour la grille de départ, (14h30 heure locale), mais sera suivi par l’allemand, septuple Champion du monde. Tout aussi déterminants que l’épreuve elle-même, les essais qualificatifs nous ont permis de voir tout le travail accompli par une armada de techniciens et d’ingénieurs. Un travail de fourmi, comme on dit…, mais avec comme maîtres mots, la rigueur et la volonté de gagner. Loin du P-dg du Team Renault F1, Patrick Faure, qui ne descend que rarement aux stands, ce sont des hommes comme Pat Symonds (directeur exécutif de l’ingénierie), Bob Bell (directeur technique châssis), ou encore Rob White (directeur technique moteur) qui entourent Flavio Briatore, le directeur général de l’écurie et les pilotes. Comme pour le développement des nouvelles monoplaces R25, rien n’est laissé au hasard quant à leurs derniers ajustements avant l’instant fatidique. Entre pilotes, véhicules et staff, la liaison est totale.
En effet, durant les boucles d’essais, comme au cours des séances de qualification, toutes les réactions des R25 sont transmises, analysées et mémorisées, via un réseau informatique de pointe. Objectif : étudier comment les monoplaces bleues et jaunes peuvent évoluer au fil des tours et comment optimiser, voire accroître leur facteur de performance, ainsi que leur fiabilité. Pour ce faire, une demi douzaine de techniciens ont les yeux rivés à leur ordinateur, derrière ce stand que des caméras de télévision filment généralement de l’extérieur…, dans lequel courbes et chiffres peuvent renseigner sur différents paramètres des monoplaces. Quelques mots échangés avec certains membres du staff permettent de déceler tout le potentiel des Renault R25.
On découvre, par exemple, que grâce à un système de freinage en carbone/carbone et à des appuis aérodynamiques adéquats, le bolide peut passer d’une vitesse supérieure à 350 km/h à 0 km/h en 100 mètres seulement ! On apprend aussi que chaque monoplace intègre un baquet (siège) moulé en fonction de la du physique du pilote. Idem pour les lubrifiants, dont la composition est faite sur mesure par rapport au moteur RS25 et aux conditions de la course. Mais à moins de deux heures dans le stand Renault, la pression monte et le staff commence à trouver notre présence un peu gênante. Du coup, on quitte le pit-lane (le pit-lane est cette allée qui longe en parallèle avec la principale ligne droite du circuit et qui donne l’accès à tous les stands) pour se diriger vers l’arrière du stand Renault. Là encore, il se passe bien des choses. On aperçoit ainsi les huit roues des deux R25 engagés dans la course se faire soigneusement laver par l’un des membres de l’écurie. A ce titre, on ne manquera pas de souligner la performance des pneus Michelin, mis à rude épreuve ce week-end-là, sur une piste chauffée à plus de 50°C.
Quant à la température dans l’air, elle est d’environ 42 °. Regagner l’ombre ou l’intérieur s’avère alors un choix salvateur. C’est ce qu’ont fait également les spectateurs que l’on pouvait voir prendre place à quelques minutes du départ du GP. C’est l’heure de la vérité, pour Renault, mais aussi et surtout pour Ferrari qui étrenne ici sa nouvelle monoplace, la F2005. Les cinq feux s’allument puis s’éteignent, c’est le coup d’envoi ! Alonso démarre comme une flèche, profitant de sa pôle-position devant Schumi (Ferrari) et Trulli (Toyota), tandis que Fischella («Fisico» pour les intimes), parti de la 10ème position, gagne deux places. Mais Fisico semble avoir un peu trop poussé la mécanique de sa R25, qui dégage une fumée noire dès le 3ème tour, ce qui le contraint à abandonner.
Michael Schumacher aura le même sort : il quittera la course au 13ème tour, offrant un joli duel Alonso-Trulli (Renault-Toyota), avec la fin qu’on connaît. A l’arrivée du pilote espagnole, le petit monde du Team Renault F1 est euphorique. Dans l’espace VIP, aménagé pour ses invités, les responsables de Renault fêtent cet instant avec du champagne servi à tous. Car en fait, cette troisième victoire durant la saison 2005 est aussi la centième pour Renault en F1. Interpellé plus tard pour commenter sa prouesse, Fernando Alonso déclarera : «La R25 a été parfaite aujourd’hui, et toute l’écurie a fourni un travail fantastique pendant le week-end. Marquer 26 points sur les 30 possibles, c’est magnifique, mais il faut rester prudent : la saison sera longue». Ceci étant, le pilote espagnol et Renault peuvent clairement penser au titre mondial en F1.
Prochain rendez-vous : le GP de Saint Marin à Imola  en Italie. Le Team Renault F1 tentera, une fois de plus, de réunir tous les ingrédients pour offrir un beau spectacle sur la piste.

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