Renault Laguna Coupé : Une belle-soeur qui se fait désirer

C’est fou ce que le design peut être influent auprès du consommateur ! En automobile, un look chic est à même de repositionner vers le haut, non pas un modèle, mais bien une marque toute entière. C’est le cas de la Laguna Coupé fraîchement commercialisée par Renault Maroc et venant enjoliver l’image d’un losange, jusqu’ici critiqué pour ses formes. Car, justement, celles (les formes) de ce coupé ne sont pas que réussies ou harmonieuses, mais carrément exquises. Curieusement, c’est bien la même équipe de designers (sous la houlette du patron sortant Patrick Le Quément) qui a crayonné la Laguna berline à qui l’on doit cette variante coupé. Une Renault qui perd deux portes, mais gagne énormément en sex-appeal. D’abord à travers un regard plus affiné, via des phares mieux galbés et un bouclier à prise d’air en coupe-frites. Un détail qui confère un regard carnassier à cette française… Telle une bulle, la cellule habitable s’élève légèrement au milieu d’une carrosserie à trois volumes. Puis surtout, le traitement de la poupe constitue  le point d’orgue stylistique de ce coupé. Des lignes savamment sculptées comme en témoigne l’épaulement de la ceinture de caisse qui se profile et s’achève au niveau de la malle. Sous cet angle, on ne saurait résister au charme de cette française. D’ailleurs, durant notre essai, la Laguna Coupé a fait tourner bien des têtes. Nous avons même entendu quelques jeunes passionnés lâcher «elle (la Laguna Coupé) a l’arrière d’une Aston» !
On retiendra au passage que cette poupe redessinée ne sacrifie en rien la capacité du coffre qui affiche tout de même un volume de 423 dm3. De l’espace, la Laguna Coupé en offre aussi pour ses quatre occupants, même s’il reste évident que les places arrière conviennent plus à des enfants pour les trajets courts du quotidien, qu’à deux adultes pour un long parcours. Toujours à l’intérieur, on ne saurait passer sous silence la très bonne qualité de l’ensemble. Les matériaux sont valorisants et la finition est tout simplement dure à critiquer. On apprécie également la richesse de l’équipement sur l’unique version importée (la «Dynamique Emotion»). À commencer par le système d’accès et de démarrage sans clé, ainsi que le frein de parking automatique : deux gadgets au confort bien réel ! Du reste, la dotation offre également des sièges sport habillés de cuir, la climatisation automatique, l’autoradio signé Arkamys, l’installation Bluetooth pour téléphone ou encore l’éclairage bi-xénon.
Le régulateur de vitesses en fait aussi partie et permet à la version 2.0 litres Turbo essence à boîte automatique à 6 rapports –l’unique motorisation actuellement au catalogue de Renault Maroc– d’évoluer sans gourmandise sur l’autoroute… À condition, bien sûr, de respecter la limitation de vitesse, la consommation reste inférieure au seuil des 10 l/100 km (8,8 l/100 km en moyenne).
Car, force est de reconnaître qu’au volant d’un tel bolide, dont on sait qu’il peut rouler à 220 km/h, grande est la tentation du champignon. Un kick-down et nous voilà croisant déjà à un rythme déraisonnable, encouragé par les 170 chevaux qui sommeillent sous le capot. Une cavalerie qui s’emballe très vite, bien que le couple moteur ne soit pas spécialement exceptionnel (260 Nm) et disponible qu’à moyen régime (3.250 tr/min). En revanche, le coupé Laguna brille par son toucher de route : direction précise, suspensions confortables, stabilité du train arrière et freinage puissant…le comportement routier est irréprochable.On regrette l’indisponibilité du châssis 4 Control, soit l’essieu arrière à roues directrices. Une sophistication qui rend encore plus incisive la tenue de route de ce coupé lorsqu’il évolue rapidement dans les virages. Mais il est clair, qu’un tel système aurait rendu un cran plus cher ce modèle au catalogue de Renault Maroc. Car, il ne faut pas moins de 385.000 DH pour profiter de la Laguna Coupé. Un tarif qui reste compétitif nous dit-on chez Renault Maroc, mais qui, à nos yeux, creuse le fossé avec la berline éponyme. Un peu comme l’écart esthétique qui sépare les deux variantes de la Laguna. Mais pour ne pas rester sur une note négative, on dira plutôt que le design de ce coupé réussi avec brio son rôle de réconciliateur entre les fans de Renault et le design de ses modèles actuels.